Toute l’actualité des Marathons et de l’Athlétisme
vous etes ici : Accueil » Athlétisme » Christine Arron : « Je préfère prendre mon temps »

Christine Arron : « Je préfère prendre mon temps »


Publié le dimanche 8 juin 2008 à 06h52min

agrandir

Christine Arron, touchée aux adducteurs, n’a toujours pas repris la compétition. De retour d’ici fin juin, la recordwoman d’Europe du 100 m ne semble pas inquiète pour les prochaines échéances à venir.




Christine Arron, vous avez différé votre retour à la compétition. Avez-vous une date arrêtée désormais ?

Non pas vraiment. En début de saison, on est toujours obligé de faire un planning par rapport aux organisateurs pour leurs start-list. J’avais effectivement plusieurs compétitions de prévues mais j’ai pris du retard dans ma préparation. J’ai repoussé jusqu’à ce que je sois prête. J’espère que ce sera à la fin du mois de juin, mais rien ne presse. Je préfère prendre mon temps, régler ce qu’il y a à régler et courir quand je serai prête.

Serez-vous prête pour la Coupe d’Europe à Annecy les 21 et 22 juin prochain ?

Oui, pourquoi pas pour la Coupe d’Europe. Je vais le savoir dans les prochains jours. Il faut que je puisse faire du sprint. En fonction des chronos et des entraînements, je pourrai décider si mon retour se fera à la Coupe d’Europe où à la fin juin à Lille. Ce sera fin juin au plus tard.

A l’entraînement, parvenez-vous à réaliser les exercices correctement ou êtes-vous toujours limitée dans votre travail ?

Disons que j’ai vraiment repris le sprint cette semaine. J’ai eu une très grosse contracture à l’adducteur il y a une quinzaine de jours donc ça m’a limité fortement en virage, donc sur le travail spécifique du 200 m. Je ne suis pas limité mais il faut que je reprenne en douceur l’entraînement en virage. A part ça, je peux tout faire. Cette semaine, j’ai beaucoup travaillé sur la ligne droite. La semaine prochaine, je recommencerai le travail spécifique sur 200 m que j’avais commencé il y a trois semaines.

Combien de temps avez-vous perdu sur votre préparation ?

Deux ou trois semaines, je ne sais pas exactement. J’ai dû perdre cinq ou six séances pour travailler la vitesse. Le problème, c’est quand on ne travaille pas en continu. Ce n’est pas aussi constructif que si on enchaine les semaines d’entraînement. Mais je ne suis pas inquiète. Les dernières séances de sprint sont pas mal. Maintenant, il faut que je continue sur ma lancée.

L’an dernier lors des Mondiaux, vous disiez qu’il était déjà bien pour vous d’atteindre la finale. Cela veut-il dire que vos ambitions sont limitées ?

Oui, je vise déjà une finale. Mais nous ne sommes pas en 2007 et je n’en suis pas au même stade. Cet hiver, malgré ma blessure avant les championnats du monde, j’ai quand même pu m’entraîner beaucoup plus que l’année d’avant. J’ai quand même des bases beaucoup plus solides que l’an dernier, notamment au niveau du foncier. Je ne suis pas dans l’inconnu. Mais je ne m’attends pas à être en super forme dès la fin juin. J’espère être bien en juillet et encore mieux au mois d’août. Il y a encore pas mal de travail à faire.

Vous tenez un discours serein. Cela vient-il de votre expérience ou de votre association avec Stéphane Caristan ?

Je ne suis pas avec un gourou. J’ai mon expérience. Je fais du mieux que je peux et je refuse de me mettre inutilement la pression avant les Jeux Olympiques. Je reste sereine car je fais le maximum tous les jours pour essayer de régler mes problèmes au mieux et m’entraîner le plus possible. Si j’ai fait une aussi longue carrière, c’est que j’ai toujours eu confiance en mon potentiel.

Avez-vous prévu de courir beaucoup de 200 m avant les Jeux Olympiques ?

Il était prévu que je cours à Berlin et Oslo. Cela semble mal engagé pour Rome. Peut-être à Villeneuve d’Ascq ? Il y en avait pas mal de prévus mais maintenant il n’y en aura pas beaucoup d’autres. Mis à part Paris… Le tout, c’est de pouvoir faire le spécifique à l’entraînement. J’en ai beaucoup discuté avec Stéphane et il m’a apporté une nouvelle approche de la compétition et de la course. S’engager à l’entraînement comme dans une compétition. Il faut avoir envie de se faire mal.

Dix ans après avoir battu le record d’Europe à Budapest (10"73), cette course référence vous paraît-elle loin ?

C’était une période particulière où j’ai eu des sensations que je n’ai jamais retrouvées depuis. Cela peut arriver une ou deux fois dans une carrière. Même si j’ai couru vite par la suite, ce n’était pas pareil. Pour me sentir proche de ces chronos-là, il faut avoir une justesse dans l’équilibre de mon corps. C’est ce que j’essaie de retrouver. Ce n’est pas inimaginable. A cette époque, j’avais de bonnes sensations de vitesse et je ne faisais pas d’efforts particuliers. Mon corps réagissait bien. En 1998, j’avais mis un petit grain de folie dans de la vitesse pure. Maintenant, j’apprécie aussi de courir vite sans avoir ces sensations. Sinon, ce serait très ennuyeux. Je fais un travail technique et j’ai envie de recourir sous les onze secondes.

Après Bolt, pensez-vous que d’autres records du monde vont tomber ?

C’est sûr qu’il y aura des barrières qui seront franchies. On peut remarquer que les chronos descendent assez vite depuis quelques années. Moins sur le 100 m femmes mais chez les hommes, ça progresse. Quand les records vont être battus chez les femmes, je serai surprise de voir cela… D’ici là, j’aurais arrêté.

On suppose que vous avez suivi le procès Graham aux Etats-Unis. Cela vous surprend-il ?

C’est dommage. Mais en même temps, est-ce que ça ne continue pas ? Je pense que les laboratoires continuent à travailler pour le dopage car il y a toujours une histoire d’argent en jeu. Quand on a une certaine culture, je crois que l’on préfère gagner de l’argent que de se soucier de sa propre santé. C’est dans la culture de certains pays et de certaines personnes. Le dopage a toujours existé et ce qui est regrettable, c’est que les techniques vont devenir de plus en plus performantes. Je ne sais pas dans combien de temps, mais je pense que l’on ira jusqu’au dopage génétique. Je suis donc contente d’être en fin de carrière pour ne pas avoir à subir tout cela.

* Propos recueillis par Aurélien Gaudriot


Voir en ligne : Sport 365

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?