Toute l’actualité des Marathons et de l’Athlétisme
vous etes ici : Accueil » Athlétisme » Chronique de l’athlétisme féminin

Chronique de l’athlétisme féminin


Publié le dimanche 30 décembre 2007 à 00h46min

agrandir



- Les Egyptiennes : qui avaient les mêmes droits que les hommes pratiquaient, semble t-il, les lancers.

- Dans la mythologie grecque : Atalante, fille d’un roi de Scyros, fut abandonnée sur une montagne peu après sa naissance. Elle fut secourue et nourrie par une ourse, puis élevée par des chasseurs. Devenue grande, c’était elle-même une chasseresse habile et rapide. Elle avait décidé qu’elle n’épouserait que celui qui la vaincrait à la course et qu’elle tuerait les prétendants malheureux. L’un d’eux, Hippomène, eut recours à une ruse : en courant, il laissa tomber trois pommes d’or des Hespérides qu’Aphrodite (déesse de l’Amour) lui avait données. Atalante s’arrêta pour les ramasser et, vaincue, épousa Hippomène. Elle prit part à l’expédition des Argonautes et à la chasse au sanglier de Calydon. Ils furent plus tard tous deux changés en lions en châtiment d’un affront fait aux dieux. Ils eurent un fils : Parthénopée.

- 1360 à 1350 avant J.C : Hippodomie, femme de Pelops (petit fils de Zeus) crée les jeux féminins (Héracées)

- Jeux d’Héra : A Olympie au pied du Kronion, tous les quatre ans en septembre, avait lieu une compétition de course à pied qui réunissait des femmes. Seize femmes respectables par leur vertu et leur naissance étaient choisies parmi les huit tribus des Eléens pour présider ces jeux. Elles chantaient des hymnes en l’honneur de la déesse et elles brodaient le superbe voile qu’on déployait le jour de la fête. Elles décernaient le prix de la course aux fille de l"Elide. Dès le signal donné, les jeunes émules s’élançaient dans la carrière proche. La victorieuse recevait une couronne d’olivier et la permission de placer son portrait dans le temple. Ces jeux, les "Hérea" consistaient en trois courses de 160 m, ouvertes à trois classes de jeunes filles. PAUSANIAS précise qu’elles couraient "cheveux pendants, tunique retroussée un peu au-dessus du genou, épaule droite nue jusqu’au sein." Elles couraient, en chiton, sorte d’affriolanteminirobe.

- Sparte -VI siècle avant JC : La course faisait partie de l’éducation des jeunes filles qui couraient en tunique courte. Il s’agissait d’obtenir des mères de familles robustes et vigoureuses.

Course, saut, lancer du javelot et du poids étaient pratiqués par les jeunes lacédémoniennes court vêtues ou même non vêtues ce qui scandalisait le reste de la Grèce.

- 1168 : Première course féminine en France, à l’occasion de la foire de Beaucaire (le 22 juillet 1168 en Languedoc)

- 1399 : Course féminine à Nîmes, le jour de la Saint Louis.

- 1400 : En 1400, les courses de Vérone étaient célèbres dans toute l’Italie. On y voyait concourir des chevaux, des ânes mais aussi des femmes

- 1550 : Betty Welch, une jeune villageoise anglaise, battait régulièrement tous les hommes au lancer de marteau. A l’époque le "sledge hammer" est un jeu populaire.

- Au XVIIIe siècle : Dans la vallée du Rhône, lors des fêtes villageoises, des courtisanes des villes voisines se mesuraient à la course. La plus rapide était récompensée par un casaquin aux couleurs chatoyantes.

- 1886 : En Amérique, 4 femmes s’affrontèrent en 2 heures de course à l’Arsenal des Gate City Guards d’Atlanta. Miss Landell l’emporte en parcourant 10 miles et 12 tours de piste (1/25e de mile) devant Miss Freeman, Miss Hutchins et Miss Hammond.

- 1895 : le 9 novembre, le tout premier meeting d’athlétisme féminin organisé par le Vassar College de New York (créé en 1861 pour des jeunes filles). Une haie de 3,65 m protégeait les jeunes femmes en jupe des regards indiscrets.

- 1896 : Melpomène, une grecque originaire de Corfou, demande à participer au marathon olympique. Le comité refuse son inscription. En février 1896, après une préparation de 3 petites semaines, accompagnée de cyclistes, elle parcourt la distance séparant Marathon à Athènes en 4 heures et demie. Le lendemain de l’épreuve olympique, Stamathia Rovithi, une autre femme grecque de l’île de Syros, âgée de 35 ans et mère de 7 enfants, parcourt l’épreuve du marathon en 5 heures et demie.

- 1903 : Premier record féminin connu : Agnès Wood du Vassar Collège Poughkeepsie de New-York réalise 30" 3/5 aux 220 yards (201.08 m).

  • La course des Midinettes : "Le signal du grand réveil du muscle féminin." Les ouvrières en confection, qui vers midi font la dînette, près de leurs ateliers.
  • Le 25 octobre 1903 : Elles seront plus de 2 500 à rallier à la course ou la marche, Paris à Nanterre sur 12 kilomètres. La triomphaliste, Melle Jeanne Cheminel, accomplit le parcours en 1 h 10. La seconde était Lucie Fleury et la troisième Marie Trouvard, toutes deux couturières.
  • Article extrait de "L’Auto" du 26-10-1903 :

La marche des Midinettes

Nous ne donnerons pas, et pour cause, le compte- rendu détaillé de la Course des Midinettes. Ce sont des choses qui ne peuvent se traduire. Imaginez, de la place de la Concorde au pont de Neuilly, cent, deux cents, trois cent mille personnes, peut-être un demi-million de curieux et de curieuses, se bousculant sur dix rangs d’épaisseur, juchés sur des échelles, accrochés aux becs de gaz, pendus dans les arbres. Il est superflu d’indiquer que la police, insuffisante, fut débordée. Sur la place de la Concorde, une indescriptible cohue, tout un peuple mis en gaieté à l’idée de voir marcher des femmes, toute une foule secouée de gros rires libidineux. Paris s’était promis de rigoler tout son saoul.

L’épreuve

Le public n’a pas encore dans l’oeil la silhouette de la femme faisant du sport ; les efforts des concurrentes étaient inconnus, et beaucoup semblèrent laides de geste dont elles ne se servent pas rue de la Paix. Là encore, il faut que les idées de la foule se fassent ; elles se feront, je le crois. En résumé gros, très gros, énorme succès de curiosité.

Le départ a été donné à dix heures à un millier de Midinettes, dont un grand nombre l’était certainement pour la circonstance, il y en avait des jolies, des passables, des laides.

Les costumes adaptés par nos marcheuses étaient des plus disparates : les unes en costumes de ville avec chapeau, voilette, ombrelle, semblaient aller faire leur petit tour au Bois ; d’autres, en culotte de cycliste ; la majorité avaient adapté la jupe classique du trottin s’arrêtant à la cheville ; comme coiffure, le béret avait réuni l’ensemble des suffrages.

Et tant bien que mal, plutôt mal que bien, nos modistes, nos couturières et les autres se frayent un passage à travers la foule et les véhicules de toutes sortes qui encombrent l’avenue des Champs Elysées que les concurrentes arpentent de leur mieux, chercha,t à gagner au plus vite Nanterre où les attendent les honneurs du triomphe.

Les arrivées

1. Jeanne Cheminel - modiste (Cheminel) - 2. Louise Belesta, giletière ( Coutard) - 3. Lucy Fleury, couturière ( Anceaux)

  • Article extrait du "Le Petit Journal", Supplément illustré du Dimanche 8 novembre 1903 n°677 :

La course des Midinettes

« Elle a eu lieu enfin cette fameuse course qui, pendant des semaines, mit en émoi tant de gentilles fillettes.

La course des Midinettes !

Au fait vous savez qui sont les Midinettes ? Ce sont ces jeunes ouvrières de la couture et de la mode que l’on rencontre vers midi – d’où leur gracieux nom – aux alentours des ateliers, se hâtant vers le restaurant ou simplement le banc de jardin public où elles vont prendre leur modeste déjeuner. Les Midinettes sont jeunes, joyeuses, fraîches de toute leur belle jeunesse, et souvent fort jolies. Pourquoi n’auraient-elles pas eu leur concours de marche comme les autres, elles aussi, les gentilles enfants ? Un fantaisiste – ce fut, je crois, Rodolphe Salis – organisa, il y a quelques années, sur l’avenue Trudaine, des courses de voitures à bras et même de culs-de-jatte.

Infiniment plus gracieuse devait être la course des Midinettes.

Il y avait douze kilomètres à parcourir. Le but était Nanterre, ce qui ne laissait pas que d’être symbolique ou indiquait à toutes ces jeunes filles qu’elles devaient tendre de tous leurs efforts à suivre l’exemple de la rosière.

Ce fut charmant, mais quelle cohue, messeigneurs !

Toutes ces demoiselles, concurrentes d’abord, dans les costumes les plus variés, quelques uns, pas tous, très réussis : puis la foule des parents, des amis, des amies, et enfin innombrable, épaisse, la troupe des curieux.

Le départ fut laborieux. Enfin, au coup de pistolet, vers onze heures et demie, une armée véritable s’élança de la place Concorde vers l’Arc de Triomphe ; les automobiles, les fiacres les bicyclettes, les motocycles, se démenaient au milieu de tout cela et, bien que précédées par des gardes de Paris à cheval, les Midinettes durent parfois jouer des poings pour se frayer un passage.

La première arrivée fut Mlle Jeanne Cheminel, une agréable brune de vingt-quatre ans, qui abattit ses 12 kilomètres en 1h 10’, ce qui est méritoire. Cette solide marcheuse est modiste, et cela contraria un peu quelques couturières, qui derrière elle, obtinrent pourtant les meilleures places.

Voici, en effet, quelles furent les premières : Jeanne Cheminel, modiste ; Lucie Fleury, couturière ; Maris Touvard, couturière ; Louis Balesta, giletière ; Alice Brard, couturière ; Mathilde Mignot, couturière ; Kugel, couturière ; Marguerite Pradel, couturière ; Jeanne Brederie, couturière.

Je n’entreprendrai point d’expliquer la supériorité des couturières en fait de marche, il me suffit de la constater. »

Georges D’Esparbès

- 1904 : Le 7 mai 1904, Fanny James du Vassar Collège Poughkeepsie de New-York réalise 6" 1/5 aux 60 yards.

- 1908 : Au cours des JO de Londres, des gymnastes danoises font des démonstrations de saut en longueur.

- 1912 : En 1912, en France, fut fondée la première Union Sportive Féminine qui intégra l’athlétisme, il s’agit de "Fémina - Sport". De 1912 à 1913 : parution de 48 numéros de "Fémina", journal s’adressant à une classe très aisée. Les Parisiennes font du footing sur l’avenue du bois de Boulogne ou les allées du même bois : garder un caractère d’élégance à la course.

C’est en 1912, aux Jeux de Stockholm, qu’apparut la première sportive en culotte courte. Les Grecques des Jeux d’Héra couraient, elles, en chiton, sorte d’affriolanteminirobe.

- 1915 : Première réunion d’athlétisme féminin français, le 2 mai 1915, au Stade Brancion à Paris, organisée par le Club Academia de Gustave de la Freté.

- 1916 : Aux USA, le National Women’s Track Athletic Comittee régit les épreuves d’athlétisme. Au National Women’s Track Athletic Comittee, Ellen V. Hayes saute 10,21 m au triple saut et Mildred Carl s’élève à 2,184 m du sol avec sa perche. La grande star de l’époque se nomme Camélia Sabie qui domine les épreuves de haies.

- 1917 : En juillet, premiers Championnats de France avec les épreuves féminines de hauteur, longueur, 80 m, 400m (cette épreuve ne figure ensuite qu’à partir de 1957 ), 83 m haies (qui est remplacé en 1928, 1929 et de 1931 à 1968 par le 80m haies puis par le 100m haies).

Thérèse Brulé de "Fémina Sport" établit 4 records de France :

  • Saut en hauteur sans élan : 0 m 96,
  • Saut en hauteur avec élan : 1 m 25 ( avec Melle Mireux "d’En Avant")
  • 80 mètres plat : 12 sec 2/5
  • 400 mètres plat : 1min 6 sec 1/5

Suzanne Liébrard de "Fémina Sport" en établit 4 également :

  • Saut en longueur sans élan : 2 m 21
  • Saut en longueur avec élan : 4 m 15
  • Lancement du javelot : 15 m 84
  • 80 mètres haies : 20 sec

Melle Mireux d’"En Avant" gagne le 1200 mètres en 4 min 59 sec et Violette Gouraud-Moriss lance le poids à 13 m 92 (des deux mains)

Alice MilliatCes premiers championnats féminins ont été échelonnés sur 6 jours ’Les six journées sportives".

Création de la FFSF (Fédération Française Sportive Féminine) en décembre 1917 par Payssé, Pellan, Mainguet, Weber et de Lafreté. Le docteur Raoul Baudet devient Président, Mme Surcouf est nommée Présidente et Alice Milliat. Trésorière (elle deviendra secrétaire générale en juin 1918 et Présidente de la F.S.F.S.F le 10 mars 1919).

- 1918 :

  • Premiers championnats de France de cross féminin.
  • Premier championnats nationaux officiels en Autriche.
  • Marie-Louise Ledru participe, le 29 septembre, au marathon "Tour de Paris" et se classe 38ème sur 78 partants en moins de 4 h30. Auparavant, elle avait couru Paris-Evreux et Paris-Rouen.

- 1919 :

  • C’est aussi à cette période qu’ une Anglaise, Elaine Burton, porta pour la première fois une petite culotte ( adoptée par les athlètes masculins) lors des championnats des comtés du Nord en Grande-Bretagne.
  • Alice Milliat demande au Comité olympique d’inclure quelques épreuves athlétiques féminines aux jeux d’Anvers. Coubertin s’est opposé violemment.
  • La Pologne, l’Italie, la Suisse, la Belgique, la Norvège créent des organismes spéciaux pour diriger l’athlétisme féminin.

- 1920 : Le bureau de la F.S.F.S.F devient exclusivement féminin. Jeanne Brulé assure le secrétariat général.Des épreuves sont organisées pour les scolaires.

- 1921 :

  • MMe Milliat crée un Comité pour organiser les 1er jeux mondiaux féminins à Monte-Carlo sur le terrain du tir aux pigeons (faute de stade et piste). 5 pays seront représentés : Grande-Bretagne, Suisse, Italie, Norvège et France.
  • 1er meeting international féminin, Monte Carlo, avril 1921 : En ce printemps 1921, cinq nations (58 athlètes françaises) sont présentes sur le terrain de tir au pigeon à Monte-Carlo (La Grande-Bretagne, la Suisse, l’Italie, la Norvège et la France). La France remporte plusieurs victoires : Violette Gouraud-Morris au poids et au javelot, Frédérique Kussel en hauteur, Germaine Delapierre en hauteur et Lucie Bréard au 800 m. (Infos sur "La Vie au Grand Air" du 13 septembre 1921 au sujet de Lucie Bréard).
  • La Fédération Sportive Féminine Internationale (F.S.F.I) est créée le 31 octobre 1921 à Paris. La présidence en est confiée à Alice Milliat. Son domicile devient le siège social ( 3, rue de Varenne à Paris).
  • Le 2 novembre 1921, Alice Milliat est à l’origine de la création de la Fédération sportive féminine internationale qui devait régir l’athlétisme féminin mondial jusqu’en 1936.
  • Ignorées du mouvement sportif, des femmes créèrent leur revue, leurs propres fédérations.
  • Le lancer du disque apparaît aux Championnats de France.

- 1922 :

  • Renouvelée en avril 1922, en Principauté de Monaco, les seconds Jeux féminins de Monté Carlo réunissent cette fois 7 nations et plus de 300 participantes. La Belgique et la Tchécoslovaquie sont les nouveaux pays.
  • Les victoires françaises : Madeleine Bracquemond 1,37 m en hauteur - Suzanne Porte 2’37"3/5 au 800 m - Violette Gouraud-Morris au poids de 3,628 kg réalise 17,77 m
  • De Coubertin refusant leur participation aux Jeux, il jugeait que des Olympiades avec des "femelles" seraient inintéressantes et inesthétiques, des femmes créèrent à leurs propres Jeux Olympiques.
  • 20 Août 1922 : Paris, stade Pershing : les premiers championnats mondiaux (dits Olympiques) féminins, à l’initiative d’une Française, Alice Milliat. 20 000 spectateurs assistent à l’établissement de 18 nouveaux records du monde en athlétisme en une même journée. Un seul titre français : Bréard triomphatrice sur 1000 m en 3’12".
  • L’Amateur Athletic Association décide, en 1922, de superviser l’athlétisme féminin aux Etats Unis.

- 1923 : 1er championnats féminins des Etats Unis.

- 1924 : Londres, Grand meeting international féminin. L’anglaise Trickey réalise 2’24" sur 880 yards et sa compatriote Green 1,53 m en hauteur. L’organisation lamentable de cette compétition desservit la cause de l’athlétisme féminin. Aucune ligne n’indiquait les départs et les arrivées. La sautoir en hauteur présentait une graduation fantaisiste et les officiels apparaissaient totalement incompétents. Un seul record fut déclaré valable : celui deViolette Morris au disque : 3 m 09.

- 1926 : Gothembourg, les 2ème JO féminins non officiels (le CIO ne les reconnaît pas) avec 10 nations dont le Japon (nouvellement affilié à la F.S.F.I.). La France y remporte 3 victoires (Radideau gagne le 60 m en 7"8 et le 100 yards en 11"8) et se classe seconde avec 27 points derrière l’Angleterre avec 50 points. La japonaise Hitomi remporta la longueur avec un saut de 5 m49.

- 1927 : Le 200 m, le poids et le javelot font leur apparition aux championnats de France .

- 1928 : Amsterdam, (1ère épreuves olympiques officielles féminines). Les femmes britanniques, qui ont organisé le seul boycott féminin de l’histoire olympique, ne participent pas aux Jeux afin de dénoncer l’absence des femmes dans les épreuves olympiques.

Le programme féminin fut admis avec cinq épreuves : 100 m, 800 m (supprimé ensuite), 4 x 100 m, hauteur et disque.

  • En 1928, de Coubertin écarté des décisions, des femmes sont autorisées pour la première fois à courir aux Jeux l’exceptionnelle distance de 800 m. Néophytes, elles répartissent mal leur effort, et donc s’époumonent. Après leur arrivée, elles ont le mauvais goût de se laisser tomber sur le gazon, ce qui alors ne se faisait pas. Le 800 ne leur sera rendu qu’en 1960."
    (Extrait : La Saga des Pédestrians - Noël Tamini - 1997)
  • John Tunis, journaliste sportif réputé à l’époque raconta ainsi le déroulement du 800 mètres : « Sous nos yeux, sur la piste cendrée, se trouvaient onze pauvres femmes ; cinq ont abandonné avant la fin de la course, et cinq se sont effondrées sur la ligne d’arrivée ».
    Manque de chance pour John Tunis, l’invention de la caméra et du film datait d’avant 1928. Les photos et les films, de même que les archives des Jeux Olympiques montrent clairement que neuf femmes seulement ont participé à la course, pas onze. Par ailleurs, les neuf athlètes ont toutes terminé la course. La gagnante, l’Allemande Lina Radke, a établi un record mondial. Il est compréhensible qu’elle-même, et quelques autres concurrentes, eussent été à bout de forces après avoir couru à la vitesse du record mondial. Quelques-unes se sont couchées à côté de la piste, mais aucune n’a abandonné et aucune ne s’est écroulée d’épuisement.
    Et pourtant, il s’est trouvé des journalistes qui n’ont pas hésité à écrire des contre vérités pour plaire à une administration machiste et, en fait, empêcher pendant trente-deux ans les femmes de courir toute distance supérieure à 200mètres aux Jeux Olympiques ....
    (Extrait L’évolution du rôle de la femme aux Jeux Olympiques.Anita L. DeFrantz, Revue Olympique, Juin-Juillet, 1997, No. 15, p. 18-21)
  • Certes, il y eut, et ce fut alors relevé dans la presse et très critiqué, une petite scène de nervosisme à la finale des 800 m. plat ; à l’arrivée deux Canadiennes et une Japonaise s’étalèrent sur le gazon ; le public et les journalistes crurent qu’elles étaient épuisées ; étant juge et sur place, je puis certifier qu’il n’en était rien, qu’il ne s’agissait que d’une petite scène de nervosisme et même de pleurs pour ne pas avoir gagné l’épreuve, ce qui est d’ailleurs très féminin ! ... Nous avions alors été très intéressé d’apprendre que Mme Radke, vainqueur du 800 m., était mariée et mère d’un enfant, qu’elle tenait elle-même son ménage tout en pratiquant les sports.
    (Extrait : La participation féminine aux Jeux olympiques modernes. Fr. M. Messerli, Bulletin du Comité International Olympique, Mai, 1952)

- 1929 : Épreuves combinées aux Championnats de France avec le triathlon (réitéré en 1930).

- 1930 : Troisièmes Championnats mondiaux féminins d’athlétisme à Prague à l’initiative d’Alice Milliat17 nations sont présentes. L’Allemagne l’emporte avec 57 points devant la Pologne (26 points).

- 1932 :

  • 80 m haies et javelot féminins aux JO.
  • Milfred Didrickson : première déesse du stade olympique.
  • Stanislawa Walaciewicz est la première "femme" sous les 12 sec sur 100 m.
  • Aux Jeux de la X e Olympiade à Los Angeles en 1932, 80 femmes représentant 11 pays prirent part à 6 épreuves : 100 m, 80 m haies, 4 X 100 m, hauteur, disque et javelot.(U.S.A. 19, Japon 13, Allemagne 12, Canada 10, Angleterre et Hollande 8, Pologne 4, Afrique du Sud 3, Autriche, Mexique, Nouvelle-Zélande.

- 1934 :

  • Quatrièmes Championnats mondiaux féminins à Londres (quatrièmes et derniers Jeux féminins- dix nations y participèrent). L’Allemagne l’emporte avec 95 points devant la Pologne (33 points).
  • Création du pentathlon féminin.

- 1936 :

  • Les Jeux féminins sont annulés afin de céder la place à un programme olympique féminin de neuf épreuves.
  • Révélation féminine des Jeux de Berlin : l’américaine Helen Stephens (11"5 au 100 m - record mondial qui tint 18 ans)
  • 98 femmes représentant 20 pays prirent part aux compétitions athlétiques des Jeux Olympiques.

- 1938 :

  • Fin de la F.S.F.I. qui avait l’intention d’organiser ses cinquièmes championnats mondiaux. L’I.A.A.F. accepta l’extension du programme féminin olympique en proposant : le 100 m, le 200 m, le 80 m haies, la hauteur, la longueur, le poids, le disque, le javelot, le 4 x 100 m. Elle s’opposa au projet de la F.S.F.I qui à la surprise générale céda et renonça totalement à son rôle.
  • Premies championnats d’Europe à Vienne, les 17 et 18 septembre

- 1945 à 1979 : Le triathlon devient le pentathlon avant de devenir l’heptathlon.

- 1948 :

  • 200 m, longueur et poids féminins aux JO.
  • Fanny Koen, la Néerlandaise : héroïne des Jeux de Londres (première mère de famille à être couronnée championne olympique).
  • Micheline Ostermeyer, première championne olympique française (disque et poids)
  • JO de Londres : 207 participantes représentant 27 pays différents de 4 continents, l’Afrique étant le seul sans délégation, prirent part aux compétitions féminines des Jeux de Londres, sans compter les équipes de relais de 4 fois 100 m. au nombre de 10.

- 1950 : Raymonde Gillet obtient difficilement l’autorisation de participer à la 30ème édition Sedan-Charleville. Elle partira 30 minutes avant les hommes.

- 1960 : Le 800 m féminin est rétabli aux JO.

- 1964 : 400 m et pentathlon féminins aux JO.

- 1965 : Première coupe d’Europe des Nations

- 1966 : Test de féminité : contrôles chromosomiques lors des championnats d’Europe.

- 1967 : Kathrine Switzer est la première femme a participé au marathon de Boston, le 19 avril 1967. Son compagnon fut obliger d’avoir recours à la force à plusieurs reprises pendant la course ; les commissaires de course voulant arrêter Miss Switzer.

- 1968 :

  • Introduction des tests de féminité aux Jeux olympiques de Mexico.
  • La véritable vedette des JO de Mexico fut Norma Enriqueta Basilio Sotelo, une jeune athlète de vingt ans, qui devint la première femme à allumer la flamme olympique le 12 octobre, devant 100 000 spectateurs.

- 1969 : Le 1500 m est couru aux Championnats de France.

- 1972 :

  • Le 3000 m féminin est ajouté en France.
  • 1 500 m, 100 m haies (remplaçant le 80 m haies) et le 4 × 400 m féminins aux JO.
  • Participation de femmes américaines dans le marathon de New York
  • 1ère participation d’une femme dans un marathon français : "Le 29 octobre 1972, trois femmes ont pris le départ d’un marathon français à Neuf-Brisach (Haut-Rhin) : l’Américaine Kathy Switzer, l’Allemande Elfriede Rapp et la Française Ingrid Schoving (née en 1947). C’est Ingrid Schoving qui a remporté l’épreuve en 3h16’13", devenant ainsi la première Française à réaliser un temps officiel sur le marathon, battant à cette occasion Kathy Switzer, laquelle, auparavant, avait disputé le marathon de Boston déguisée en homme. Il faut remercier Jean Ritzenthaler (qui organise encore à Neuf-Brisach, trente ans après) d’avoir permis à ces femmes de participer dès le début des années 1970 à un marathon sur le sol français" Jean Schoving
  • Michèle Baudein (US Métro) court incognito Sedan-Charleville, encadrée par ses copains, afin d’échapper à la vindicte des organisateurs.

- 1973 :

  • Chantal Langlacé participe également incognito à Sedan-Charleville.
  • Le 17 mars 1973 à Waregem (BEL), Paola Pigni-Cacchi (ITA) remporte le 1er Cross country International de l’IAAF. L’ Angleterre est première par équipe.

- 1974 : Sous l’impulsion de femmes comme Michèle Baudein, Chantal Langlacé, Lilly Reffray, Denise Seigneuric, Annick Loir, Fabienne Curiace, Mmes Scharff et Schoving, les courses sur route s’ouvrent doucement aux féminines.

- 1975 : Le 5 km marche est aux Championnats de France (devient du 10 km marche en 1982).

- 1976 :

  • Le 400 m haies féminin aux championnats de France.
  • 17 femmes participent pour la première fois en 1976 à la célébre course de la Saint-Sylvestre, parmi celles-ci figurait la Brésilienne Mara Fuhrman (16 ans)

- 1977 :

  • Chantal Langlacé bat le record du monde féminin au marathon de San Sébastien en 2h 35’ 15.
  • 1re édition de la coupe du Monde du 2 au 4 septembre 1977 à Düsseldorf : Huit équipes féminines y participent.
    1. Europe 107 pts ; 2. GDR 102 pts ; 3. URS 89 pts ; 4. USA 59 pts ; 5. Les Amériques 56 pts ; 6. Océanie 45 pts ; 7. Afrique 31 pts ; 8. Asie 29 pts.

- 1980 :

  • 1er championnat de France de marathon où les femmes sont acceptées.
  • Chantal Langlacé bat officieusement le record du monde sur 100 km en 7 h 27’ 22.
  • Raymonde Cornou n’hésite à interrompre sa course sur route pour gifler un spectateur qui l’avait insultée
  • Epreuves spéciales de championnats du mondede l’IAAF
  • Birgit Friedmann (FRG) et Barbel Broschat (GDR) furent respectivement couronnées championne du monde du 3000 m et du 400 m haies féminins à Sittard (HOL) en 8’48”1 et en 54”55.

- 1983 : Le marathon féminin est officialisé aux 1er championnats du monde d’athlétisme.

- 1984 : 3 000 m, 400 m haies, marathon et l’heptathlon féminins ajoutés aux JO.

- 1985 : Les épreuves de 25km et 100km sur route ainsi que le 10000m sont inscrits aux Championnats de France.

- 1988 : le 10 000 m féminin aux JO

- 1990 : Triple saut féminin aux championnats de France

- 1994 : Le lancer du marteau féminin aux championnats de France.

- 1995 : La perche féminine aux Championnats de France.

- 1996 : Le saut à la perche féminin est au programme du Championnat européen d’athlétisme en salle.

- 2000 :

  • JO de Sydney : Un siècle après les hommes, les femmes ont enfin la chance de lancer le marteau
  • Saut à la perche féminin pour la première fois aux Jeux.

- 2001 : Le 8 mai 2001 a été créé, à l’initiative de quelques femmes, l’association FEMMES EN COURSE POUR LA PARITE.
Le bureau de l’association est constitué de : Annette SERGENT, Jocelyne VILLETON, présidente, Huguette CLAVERE, vice-présidente, Françoise GALIBERT, trésorière, Fabienne CURIACE, secrétaire.
A l’origine de ce mouvement une décision discriminatoire des responsables de la FFA réglementant sans concertation aucune l’âge de la catégorie vétéran femme à 35 ans (contre 4O ans auparavant comme la catégorie masculine). But de l’association : développer, promouvoir, soutenir, voire défendre les femmes dans leur pratique sportive, lutter contre : inégalité de traitement dans les récompenses, inégalité dans les catégories d’âge, inégalité dans les sélections, inégalité dans les représentations administratives, techniques à la FFA, manque de considération dans nombre d’épreuves : pas de vestiaires, pas de douches séparés ... etc ...

- 2002 : Première victoire : le 25 mai 2002, le Comité Directeur de la FFA décide de revenir aus catégories féminines identiques aux hommes (40 ans = vétéran)

JO Participation féminine aux JO (en %)
1900 1,6%
1904 0,9%
1908 1,8%
1912 2,2%
1920 2,9%
1924 4,4%
1928 9,6%
1932 9%
1936 8,1%
1948 9,4%
1952 10,5%
1956 16,1%
1960 11,4%
1964 13,3%
1968 14,2%
1972 14,8%
1976 20,7%
1980 21,5%
1984 23%
1988 25,8%
1992 28,8%
1996 34,2%
2000 38%

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?