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JO : Histoire des Jeux, entre exploits, politique et dopage


Publié le lundi 18 juillet 2016 à 05h19min

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Après-guerre, les jeux Olympiques sont devenus le plus grand rassemblement sportif du monde, même s’ils ont été les otages de la politique internationale (1972-1984), avant d’entrer dans l‘ère du professionnalisme, de l’argent-roi, du gigantisme, et aussi du dopage.




- 1948 - 1968 : Le sport roi

1948
Londres, bombardée pendant la guerre, accueille les Jeux au milieu des travaux de reconstruction. La fête est austère, et pour pallier d‘éventuels problèmes de ravitaillement, certaines délégations ont même apporté leurs propres provisions.

Mais l’olympisme a survécu au conflit, même si les Allemands ne sont pas invités par le CIO. L’Union soviétique est encore absente, comme depuis 1917, année de l’instauration au pouvoir du régime communiste.

Aucune innovation importante n’est intégrée au protocole, à l’exception du choix de ne pas disputer d‘épreuves le dimanche…

La Néerlandaise Fanny Blankers-Koen est la reine des Jeux avec quatre médailles d’or (100 m, 200 m, 80 m haies, 4×100 m).

1952
Restés dans l’histoire comme un exemple de réussite, les Jeux d’Helsinki ont rassemblé tous les ingrédients de l’idéal olympique : un inépuisable enthousiasme populaire, une organisation parfaite et un champion de légende, le Tchécoslovaque Emil Zatopek, la "locomotive", auteur d’un invraisemblable triplé (5000 m/10000 m/marathon).

En Finlande, pays neutre, le CIO remporte un joli succès diplomatique en obtenant l’intégration de l’Union soviétique dans le mouvement olympique, alors que la guerre froide atteint son point culminant en Corée.

1956
L’hémisphère Sud, avec Melbourne, accueille pour la première fois les jeux Olympiques. L’affaire du Canal de Suez, le deuxième conflit entre l’Egypte et Israël, la violence en Afrique du nord (notamment en Algérie), mais surtout l’invasion de la Hongrie par les chars soviétiques font craindre le pire. La tension va d’ailleurs dégénérer dans la piscine entre les équipes soviétique et hongroise de water-polo, et l’eau finira rouge de sang.

Autre problème : le choix de Melbourne engendre la première violation de la charte olympique, relative à l’unité de lieu. La loi australienne impose, en effet, une "quarantaine" de six mois à tous les chevaux étrangers. Le CIO décide alors de confier à Stockholm l’organisation des épreuves d‘équitation, qui ont lieu en juin, alors que les Jeux australiens auront lieu du 22 novembre au 8 décembre.

La gymnaste soviétique Larissa Latynina remporte quatre titres. Elle terminera sa carrière avec 18 médailles olympiques, record battu à Londres en 2012 par le nageur américain Michael Phelps (22 médailles dont 18 en or).

Le Français Alain Mimoun remporte lui le marathon, devant Zatopek (6ème) opéré d’une hernie un mois et demi plus tôt.

1960
L’image de l’Ethiopien Abebe Bikila, premier athlète Africain noir sacré champion olympique, gagnant pieds nus le marathon au milieu des vestiges de la grandeur impériale de l’ex-puissance coloniale italienne, du Capitole à la Via Appia, est restée attachée aux Jeux de Rome, mariage réussi d’histoire et de modernité.

Le boxeur américain Cassius Clay, futur Mohamed Ali, remporte la médaille d’or des mi-lourds qu’il jettera de rage dans la rivière Ohio à son retour au pays, après s‘être vu refuser l’entrée dans un restaurant réservé aux Blancs.

1964
Illuminés par les exploits de nombreux champions de légende, les Jeux de Tokyo ont aussi été le théâtre de la plus grande déception jamais subie par un pays hôte. Lorsque commencent les compétitions de judo, le sport national nippon, tout spécialement introduit au programme olympique pour faire plaisir au premier hôte asiatique des Jeux, personne n’imagine que la médaille d’or "toutes catégories" puisse échapper à un enfant du pays. C’est pourtant ce qui se produit quand le géant néerlandais Anton Geesink immobilise Akio Kaminaga devant des spectateurs éberlués, dans les dernières secondes de la finale.

1968
L’incroyable bond de l’Américain Bob Beamon à 8,90 m au saut en longueur symbolise le cap franchi par le sport aux Jeux de Mexico. Grâce aux effets de l’altitude et à des préparations de plus en plus sérieuses, 34 records du monde tombent pendant les Jeux. Dick Fosbury invente lui une nouvelle manière de sauter en hauteur, dos à la barre, le "Fosbury Flop", toujours adopté depuis.

Le poing ganté des noirs américains Tommy Smith et John Carlos sur le podium du 200 m, pour dénoncer la discrimination à l’encontre des Noirs aux Etats-Unis, amorce aussi l’entrée des Jeux dans une ère où la politique sera tout près d’avoir raison du sport.

- 1972 - 1988 : La politique reine

1972
Le pire drame de l’histoire des Jeux se noue à Munich. L’attaque d’un commando palestinien contre le pavillon des athlètes israéliens et la riposte de la police allemande font 18 morts, dont 11 athlètes israéliens. Les Jeux s’interrompent une journée puis reprennent, même si plus personne n’y croit.

Au niveau sportif, ces Jeux consacrent toutefois un héros : le nageur américain Mark Spitz, auteur d’un fabuleux exploit avec sept médailles d’or en sept courses et autant de records du monde.

1976
Les Jeux de Montréal sont boycottés par plusieurs pays africains. Alors que l’Afrique du Sud est privée de contacts internationaux en raison de l’apartheid, une équipe de rugby néo-zélandaise a affronté les Sud-Africains quelques mois plus tôt. C’est pour protester contre la présence des Néo-Zélandais aux JO qu’une partie des pays africains boycottent l‘épreuve.

La grande star de ces Jeux restera la gymnaste roumaine Nadia Comaneci. A 14 ans, elle illumine les tapis et obtient un historique "10", la note parfaite.

1980
Les Etats-Unis boycottent les JO de Moscou pour protester contre l’intervention soviétique en Afghanistan l’année précédente. Ils seront suivis par une soixantaine de pays. Seuls 80 pays participeront aux Jeux.

En athlétisme, le Britannique Sebastian Coe remporte le premier de ses deux titres consécutifs sur 1500 m et le Polonais Wladyslaw Kozakiewicz ponctue sa victoire à la perche d’un bras d’honneur au public qui l’a conspué.

En boxe, le légendaire Cubain Teofilo Stevenson remporte son troisième titre consécutif chez les lourds (1972, 1976, 1980).

1984
Les pays du bloc soviétique, excepté la Roumanie, décident de boycotter les JO de Los Angeles, en réplique au boycott de 1980. Quatorze Etats, dont Cuba, suivent le mot d’ordre.

Pour la première fois, les Jeux sont gérés comme une entreprise. La chaîne américaine ABC obtient l’exclusivité de la retransmission télévisée des Jeux pour la bagatelle de 225 millions de dollars. La vente des droits à l‘étranger rapportera 50 millions de dollars. Les travaux de rénovation des installations existantes sont confiés à des sociétés qui travaillent à leurs frais. Le roi de la restauration rapide, McDonald’s, paiera comptant par exemple les 4 millions de dollars nécessaires pour l‘édification d’une piscine olympique. Compensation : ladite piscine s’appellera McDonald’s…

Sur le plan sportif, Carl Lewis est le roi des Jeux avec quatre médailles d’or (100 m, 200 m, longueur et 4×100 m).

1988
Les Jeux de Séoul sont ébranlés par l’affaire Ben Johnson : le Canadien vainqueur du 100 m est contrôlé positif. C’est la première fois qu’un sportif de tout premier plan est disqualifié pour dopage après une victoire.

L’Américain André Phillips, lui, met fin à l’incroyable série de 107 victoires de son compatriote Edwin Moses (3ème) sur 400 m haies et la nageuse est-allemande Kristin Otto règne sur les bassins avec six titres.

Les Jeux entrent dans une nouvelle ère, où l’argent et le dopage joueront souvent les premiers rôles.

- 1992 - 2012 : L’argent roi

1992
Les Jeux de Barcelone, avec plus de 9000 athlètes venus de 169 pays, sont les premiers à se dérouler sans boycottage depuis ceux de 1972, assurant ainsi la participation de toutes les puissances sportives.

La commercialisation des Jeux atteint son maximum, avec pour symbole le prix exorbitant des droits de retransmission télévisuelle.

Mais sur le site somptueux de la capitale catalane, les athlètes vont offrir un spectacle superbe.

Le tour d’honneur main dans la main de l’Ethiopienne Derartu Tulu avec sa dauphine, la blanche sud-africaine Elena Mayer, après sa victoire sur 10000 m, restera une image forte de ces Jeux, marqués aussi par la victoire de la "Dream Team" américaine de Magic Johnson et Michael Jordan en basket.

1996
Atlanta : les pires Jeux de l’histoire, diront les habitués. A l’aube du XXIème siècle, ils marquent une nouvelle escalade dans le gigantisme avec la participation de quelque 10800 athlètes, devant un total record de neuf millions de spectateurs. L’excès de chauvinisme, le mercantilisme ("les Jeux de Coca-Cola") et la pagaille technologique seront les reproches les plus fréquemment entendus.

L’Américain Michael Johnson et la Française Marie-José Pérec, auteurs du doublé 200/400 m, ou encore Carl Lewis, qui remporte sa 9ème médaille d’or à la longueur, crèvent l‘écran, mais la fête est ternie par un attentat à l’explosif qui fait un mort et plus de 110 blessés, attribué à un extrémiste religieux.

2000
La course aux records semble marquer le pas à Sydney, conséquence probable de l’intensification de la lutte antidopage. 60 cas seront révélés avant et pendant les Jeux. Triste symbole : l’Américaine Marion Jones est la petite princesse de ces Jeux, avec cinq médailles dont trois en or. Sept ans plus tard, sous la pression, elle avouera qu’elle était dopée.

2004
On a longtemps cru qu’Athènes ne serait pas prêt à temps. Mais la Grèce a fait mentir les sceptiques, mettant les bouchées doubles dans les derniers mois. Mais à quel prix. Huit milliards d’euros pour les Jeux d’Athènes, les plus chers de l’histoire jusque-là.

L’un des héros de ces Jeux magnifiques a 19 ans, et s’appelle Michael Phelps. Il remporte dans la piscine olympique 8 médailles dont 6 d’or. Le surdoué américain n‘égale pas le record de Mark Spitz, mais il devient le nageur le plus médaillé sur une édition des Jeux.

2008
Les Jeux de Pékin sont les Jeux du gigantisme, avec des équipements somptueux, comme le "Nid d’oiseau", le stade olympique, ou le "Cube", la piscine olympique, devenus aujourd’hui des coquilles vides.

Pour la première fois depuis longtemps les Etats-Unis sont devancés au palmarès par la Chine et ses 51 médailles d’or.

Mais le héros de ces Jeux n’est pas Chinois, et ils sont deux : le Jamaïcain Usain Bolt, triple médaille d’or (100 m, 200 m et 4×100 m) sur le tartan du "Nid d’oiseau", trois records du monde à la clef, et le nageur américain Michael Phelps, qui décroche huit médailles, toutes en or.

2012
Usain Bolt récidive, avec un nouveau triplé (100 m, 200 m et relais 4×100 m), et Michael Phelps devient le sportif le plus médaillé de l’histoire olympique, avec désormais 22 podiums, dont 18 titres sur son seul nom.

Les Américains reprennent eux la tête du tableau des médailles, en devançant la Chine. La surprise vient des Britanniques, 3ème au classement final, devant les Russes.

Une performance de haut vol, digne de celle de leur Reine, Elizabeth II, 86 ans, qui avait ouvert ces XXXèmes Jeux de l’histoire après avoir sauté en parachute au dessus du stade olympique, accompagnée de James Bond, alias 007 : une cascade ébouriffante diffusée sur les écrans du monde entier, dans laquelle la souveraine avait bien sûr été remplacée par un cascadeur.


Voir en ligne : AFP

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