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Jean Franck Proietto, l’interview


Publié le dimanche 16 décembre 2007 à 05h19min

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Jean Franck Proietto, recordman de l’épreuve en 1994, né le 4 juin 1960 est le vainqueur de la SaintéLyon 2007. 8200 participants au total, Jean Franck domina la course dès le départ...




Comment s’est passée la course ?

Evidemment bien, je me suis senti tout de suite dans de bonnes dispositions. Je me suis retrouvé aux avants postes tout de suite malgré ma chute au départ. Je suis resté serein et concentré jusqu’à Sainte Catherine où j’ai commencé à attaquer car je savais que ce terrain m’était favorable par rapport au vrai trailer. Hormis les cinq derniers kilomètres que j’ai trouvés longs, ceci étant psychologique car la fin était proche, le reste de la course est passé assez rapidement.

Quelle était l’ambiance ?

Superbe ambiance surtout dans les points de contrôle où tout le monde m’encourageait. C’était surréaliste dans la nuit et j’étais également entouré de toute ma famille ce qui m’a encore plus poussé a me dépasser.

Que penses-tu du parcours ?

Le parcours est magnifique avec des difficultés diverses, il y en a pour tous les goûts. La vue sur Lyon en arrivant en haut de St Genoux est superbe, et la sensation de bien être en voyant toutes ces lumières quand on est en hauteur.

Tes impressions sur cette épreuve ?

Une course hors du commun de courir la nuit, sensation et appuis différents.

Comment as-tu trouvé tes adversaires ?

Je connaissais la renommée de mes adversaires, mais j’avais décidé dès le matin de ne m’occuper que de moi-même et ne pas calquer ma course sur eux. Je connaissais le potentiel de Philippe Rémond sur marathon et je pensais bien le voir revenir après le bois Darfeuille car contrairement au pur trailers, il est un peu comme moi et on se sent mieux sur ce type de terrain. Surtout après l’article paru dans le progrès le samedi matin.

Comment t’es-tu préparé pour la SaintéLyon ?

La préparation a été élaboré depuis quelques mois déjà par mon entraineur et ami Bernard Tranchand. Celui-ci m’a fait courir au trail des Coursières début juillet où j’ai souffert pendant les 20 derniers kilomètres sur les 50 du parcours où il n’y a que des chemins. A partir de là, on a décidé ensemble de faire une préparation à partir de fin septembre. J’ai donc profité de mes vacances en faisant une coupure du 20 juillet au 10 août puis progressivement je suis monté en puissance. Trois épreuves pendant la préparation, début septembre un trail de 13 km à l’Isle Jourdain (32), puis mi-octobre un run and bike à Toulouse et enfin fin octobre un trail de 30 km à Auch, toutes ces courses n’étaient pas faciles car il fallait courir après des semaines de gros travail. De plus au niveau professionnel je travaille des fois la nuit et nos horaires ne sont pas réguliers donc ce n’est pas évident.

Quelles étaient les difficultés sur cette épreuve ?

Les difficultés principales, la Croix de Baigorry, le col de St Genoux, les descentes non car j’adore ça. La montée de St Foy les Lyon mais comme c’est la dernière, c’est le mental qui prend le relais.

Où te retrouverons-nous au début de l’année prochaine ? (Prochaines courses prévues au début de l’année)

Quelques cross et 10 km sur la région toulousaine pour travailler ma vitesse de base, de plus ce sont des courses qui ne laissent pas de trace.

Quelle place occupe le sport dans ta vie ?

J’ai besoin de sentir l’effort même si je ne fais pas de compétition c’est avant tout un plaisir dont je n’ai jamais pu me passer.

Comment gères-tu ton alimentation ?

A part pendant les deux derniers mois avant la Saintélyon, je n’ai pas fait d’attention particulière. Venant du milieu du rugby de Givors plus précisément, j’aime bien faire la fête, d’ailleurs pendant la coupe du monde en septembre, j’ai eu une belle soirée au club-house de Givors. J’aime aussi fumer le cigare de temps en temps sauf évidemment en période de grosse préparation. Etant d’origine italienne, mon alimentation est simple et basée sur les pâtes.

Pour toi, quelle est une semaine type ?

Je m’entraîne tous les jours, une fois travail de foulée, une séance de VMA, une séance de seuil, une sortie longue et le reste footing en forêt pour apprécier la nature.

Ton prochain rendez-vous trail ?

La volcano trail en Sicile si je trouve un sponsor, ensuite par rapport à mon travail je ne peux pas prévoir de grands objectifs.

Racontes nous ton passé sportif, les différentes étapes de ta carrière ?

Parcours atypique, en junior j’ai fait du football, en senior pour l’ambiance j’ai joué au rugby puis j’ai fait trois ans de triathlon. En 1988 je suis rentré dans la police et le sport a été mis entre parenthèse car je suis parti à Paris. Puis en 1994, j’ai retrouvé Bernard Tranchand qui m’a poussé et donné envie de faire de la course à pied. Première course en septembre 1994, 7 km à Grigny ou je gagne puis la course des Pommes à Génilac ou je fais 2 ème puis la Saintélyon 94 ou pour ma 1ère participation je gagne à la surprise générale en battant le record en 4h19min55sec. De la débute en 1995 ma carrière sur marathon, le premier à Aubigny sur mer où je fais 2h31min. L’année suivante (1996) la police me détache des horaires pour m’entraîner et participer au championnat du monde police à Athènes. Avec Paul Arpin en chef de file nous faisons une médaille de bronze par équipe, c’est un beau souvenir pour moi car je fais 2h30 à Athènes sur un parcours difficile. Puis je passe à 2h29 à Aubigny sur mer avec un fort vent l’année suivante, malheureusement pour moi je n’ai jamais de condition climatique favorable. Mon meilleur temps sur semi-marathon est de 1h09. En 1999, j’ai couru les championnats d’Europe police où j’ai du abandonner en raison d’une pulbagie. En 2000 j’ai été muté en région toulousaine, j’ai donc arrêté de courir, j’ai repris en 2003 et depuis je m’amuse, je fais de petites courses sans pression.

A ton avis, quelles sont les qualités nécessaires pour exceller dans ta discipline ?

Avoir un gros mental, aimer se faire mal et prendre du plaisir même dans la douleur car c’est un privilège de pouvoir courir comme on le fait.

Quels sont tes qualités et défauts en rapport avec le sport ?

Un peu trop impulsif, j’ai tendance à m’énerver facilement et je dois faire de gros effort pour rester serein.

Quel est ton meilleur souvenir en trail ?

Je ne fais pas beaucoup de trail donc je dirais la Saintélyon.

Comment gères-tu ton stress en période de compétition ?

J’essaie de ne pas y penser, je fais beaucoup de mots fléchés pendant la semaine avant la compétition, des pas trop durs pour ne pas m’énerver si je n’y arrive pas.

Quelles sont, pour toi, les disciplines complémentaires à ton sport, et pourquoi ?

Le vélo et la natation, le vélo car c’est un sport d’endurance où l’on peut travailler le rythme cardiaque sans les chocs au sol et la natation pour son aspect relaxant.

Que retiens-tu de cette saison ? Les points positifs et négatifs ?

J’ai pris beaucoup de plaisir car j’ai fait des courses différentes, du 10 km à la Saintélyon. Vu mon age j’ai toujours pris du plaisir en me disant qu’il faut profiter de ces dernières performances. Les points négatifs je n’en ai pas car je cours sans pression et même si je rate une course je ne me prends pas la tête car je prends avant tout du plaisir à courir.

Quel est le type de course qui te convient le mieux ?

Les courses talonnées sans grande montée sont celles que je préfère, du 10 au 20 km. J’adore la descente d’ailleurs pour gagner la Saintélyon, je pense qu’un bon descendeur est avantagé par rapport à un pur grimpeur.


Voir en ligne : Kairn

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