Marathon de Montréal : Succès pour Savard-Gagnon et Bolduc

Le gagnant, originaire de Baie-Saint-Paul, a conclu le parcours de 42,195 kilomètres avec un chrono de 2 h 30 min 15 sec. Il est devenu le premier Canadien à enlever les honneurs de la compétition depuis l’Ontarien Peter Maher, qui avait triomphé en 1987 et 1989. « C’est fantastique, a commenté le héros du jour, encore exténué quelques instants après son périple. En 2009, j’ai gagné le Marathon de Québec, alors je voulais réaliser le doublé Montréal-Québec. C’est magnifique ! » Après avoir couru les premiers kilomètres avec un petit peloton, Savard-Gagnon s’est détaché et a passé l’essentiel du parcours en solitaire. Il s’est amené fin seul sur la ligne d’arrivée au parc Lafontaine, devançant ses plus proches poursuivants par près de 10 minutes.

« J’ai frappé un mur dans les derniers kilomètres, a-t-il avoué. Dans les dernières minutes, j’étais en chute de glucose, j’ai un peu perdu la carte ».
L’enseignant de 31 ans, gagnant du semi-Marathon de l’Isle-aux-Coudres cet été, complète d’ailleurs une année sabbatique qui lui a permis de courir en Europe et de s’entraîner au Kenya, notamment. Ironiquement, l’absence d’athlètes africains a ouvert la porte aux talents locaux, puisque le podium, tant masculin que féminin, était constitué entièrement de coureurs du Québec, une première. Jean-Sébastien Pilon (2h41’03") et Stéphane Perron (2h42’59") ont pris les deuxième et troisième places respectivement.

Chez les femmes, la Saguenéenne Nadia Bolduc, 26 ans, a savouré la victoire en franchissant la ligne d’arrivée avec un chrono de 2h51’38", concluant devant Myriam Grenon et Marie-Caroline Côté.

Les africains absents

Le Marathon de Montréal, comme tous les événements de la Rock’n’Roll Séries de Competitor Group, a décidé cette année de ne pas inviter à ses frais des coureurs d’élite africains, qui ont monopolisé le podium au cours des dernières années. « Inviter des coureurs kenyans ou éthiopiens engendre des coûts importants. On a préféré investir cet argent dans l’organisation pour nos participants locaux, a expliqué l’attachée de presse de l’événement, Julie Delorme. L’élite nord-américaine était là quand même ».

« Je suis très contente que la course soit gagnée ici par des Québécois, a quant à elle observé Grenon, 45 ans, qui avait pris le quatrième rang l’année passée. C’est sur que la présence d’athlètes d’élite attirent les compétiteurs. J’ai déjà terminé deuxième derrière une Africaine et ça a été la plus belle course de ma vie, mais aujourd’hui (dimanche), je suis heureuse de finir derrière une Québécoise, surtout une jeune femme qui représente la relève de notre sport ». L’emphase sur la participation populaire a porté fruit, puisqu’un nombre record de 32000 coureurs en provenance de 36 pays ont pris part à l’événement cette année, soit 5000 personnes de plus qu’en 2012. En plus du marathon, des épreuves de 1, 5, 10 et 21 kilomètres étaient au menu.

Une sécurité renforcée

L’attentat au Marathon de Boston au printemps dernier aura eu des répercussions jusque dans la métropole québécoise. Les policiers du SPVM et de la Sureté du Québec, parfois accompagnés de chiens, étaient plus visibles cette année le long du parcours.

Des fouilles étaient également effectuées au départ sur le pont Jacques-Cartier. Une conséquence du drame de Boston selon les organisateurs, mais aussi de la participation plus importante.

* Article publié par Benoit Valois-Nadeau