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Stéphane Diagana : La grande carrière d’un grand ami de l’athlétisme


Publié le vendredi 4 janvier 2008 à 10h34min

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Les autorités athlétiques françaises ont tout fait pour garder Stéphane Diagana au service de l’athlétisme tricolore. Pourquoi donc cet homme séduit-il tellement son entourage à tel point qu’on ne puisse rester indifférent à ses propositions ? Devenu depuis un an président de la LNA ( ligue national de l’athlé), « Diag » fait toujours l’actualité de son sport. Dans le texte suivant, j’essaie de montrer certaines de ses qualités humaines et athlétiques, à travers son immense carrière.




"C’était lors de mon premier grand meeting, à Lausanne en 1992. La veille à l’hôtel, j’avais soigneusement préparé mon dossard et ma combinaison de course. Et au moment de partir pour la réunion, j’ai tout oublié. Je m’en suis aperçu dix minutes après l’echauffement. La vraie panique. Je suis allé voir les organisateurs qui m’ont bricolé un nouveau dossard avec un marqueur, et pour la combinaison je suis allé trouver Amadou Dia Ba qui disputait la course B. On n’avait pas le même équipementier et j’ai dû retourner sa combinaison pour courir. Et j’ai battu le record de France." Et dire qu’il y a déja 15 ans que cette histoire est arrivée !

Rien que pour cette longévité et ce courage, Stephane Diagana mérite un grand respect. Simple, modeste, discret dans la joie, montrant rarement sa déception, beau vainqueur et jamais « mauvais perdant ». Le plus grand hurdler de l’histoire de l’athlétisme français se montre tout au long de sa carrière comme un solide spécialiste mondiale du 400 m haies. Adepte de la technique des "treize foulées" et de l’approche "par la vitesse" de sa discipline, mais pragmmatique, l’éternel et fidèle élève de Fernand Urtebise, est monté sur la plus haute marche du podium, lors des Mondiaux d’Athènes en 1997. Après avoir accompli une course quasi-parfaite et pleine de beauté, Stéphane s’allonge sur la piste, juste après la ligne d’arrivée, écartant les bras et regardant le ciel ; un léger sourire radieux apparait sur son visage ; c’est le moment qu’ont choisi ses adversaires , autrement dit, ses "potes" du 400 m haies, pour le féliciter un par un. Il dira plus tard de ce moment de joie que : -"La grande frustration lorsqu’on gagne seul dans un sport individuel, c’est qu’on n’a personne avec lequel partager son bonheur juste après la victoire, et on cherche à trouver quelqu’un dans les tribunes..."

Eh oui ! C’est pour ça que "Diag" aime le 4x400m ! Et c’est pour ça qu’il aurait éprouvé un plaisir immense à défier les Américains aux JO d’Athènes ! Mais accablé par un état de santé fragile et désarmé par une succession de blessures, Stéphane a mis un terme à sa longue carrière au début de l’année 2004, à quelques mois du commencement du plus grand évènement sportif de la planète. Il n’a donc pas pu donner suite à son rêve olympique. Si le français n’a pas eu la chance d’être champion olympique avec ses jambes, il reste un véritable champion des valeurs de l’olympisme dans sa tête et dans son esprit. Son combat acharné contre ses pépins de santé, son courage, sa méthode de travail et ses analyses techniques de sa discipline resteront un modèle pour la génération future et la relève française.

Successeur de Young et d’Edwin Moses, le grand Stéphane est l’un des rares "gentlemans" de la piste de la fin du 20ième siècle. Un grand ami de l’athlétisme. En 2003, alors que la majorité des spécialistes se demandaient si la baisse des performances n’était pas dûe à la "peur du gendarme", lui, "Diag", voyait une autre raison ; il n’a pas cessé de mettre en garde les responsables de l’athlétisme contre le peu d’intérêt que suscite son sport dans le monde, et surtout la diminution du nombre de bons athlètes. Le recordman d’Europe du 400 m haies a même lancé la "sonnette d’alarme" en rappelant que si d’ici quelques années, rien n’était fait pour améliorer l’athlétisme, non seulement on n’aura pas de performances mais on n’aura pas d’athlètes.

Il y a déjà quatre ans que « Diag » a arrêté sa belle carrière, mais la piste est toujours "orpheline" de l’un de ses plus grands athlètes. Un grand hommage à Stéphane Diagana, cet ingénieur de formation, qui nous a montré que le talent athlétique est un frère jumeau du bel esprit olympique.

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