L’Insep in situ : Athlètes rééduqués
Publié le lundi 28 janvier 2008 à 18h10min
On dit que, aux JO, l’important, c’est de participer. Encore faut-il le pouvoir.
En 2006, à la veille des championnats d’Europe d’athlétisme à Göteborg (Suède), 30 % des membres de l’équipe de France étaient blessés, le chiffre montant même à 50 % pour les médaillables. Un carnage que la fédération n’aimerait pas revivre à Pékin. D’autant que les troupes françaises ont le plus grand mal à briller aux JO depuis 2000 (deux médailles de bronze pour l’athlétisme lors des deux dernières olympiades). Dans l’optique des Jeux, un suivi préventif original a été mis en place avec les médecins et les chercheurs de l’Insep. « Après Göteborg, explique Frédéric Depiesse, président de la commission médicale de la fédé, on a décidé de réagir. On s’est rendu compte qu’il y avait nécessité de travailler sur l’éducation des athlètes. Qu’ils étaient arrivés à un haut niveau de technique, mais en ayant parfois de vraies lacunes dans certains domaines comme la coordination, la proprioception [perception de la position des articulations dans l’espace, ndlr]. » Autant de déficiences favorisant la casse. Trente athlètes se sont rendus à Boulouris (Var) fin 2006 pour subir une batterie de tests au Centre européen de rééducation sportive. Non pour soigner des blessures, mais pour les prévenir. « On a évalué les points faibles et les points forts de chacun, pour leur donner des pistes de travail. On a étudié l’équilibre, la force musculaire, l’explosivité, dit Depiesse. Certains avaient des abdos trop forts par rapport aux muscles lombaires. Des détails, mais qui in fine ont un impact. »Cette expérience, jugée concluante par les coachs et les athlètes, a été réitérée. A plus grande échelle et à l’Insep, afin de profiter des compétences disponibles sur le site : podologues, chercheurs en biomécanique, médecins, etc. Cet automne, 70 athlètes ont été auscultés.
Une deuxième session est prévue en mars, pour que l’équipe de France arrive en Chine sur ses deux pieds.
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