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Eloyse Lesueur : « A 19 ans, que demander de plus ! »


Publié le mercredi 6 février 2008 à 10h12min

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Eloyse Lesueur n’a retouché le sol français que depuis quelques heures. De retour des Etats-Unis, où elle a littéralement explosé tous ses records personnels, elle ne rêve que de repos. « Là, c’est dur et ça va l’être toute la semaine, confie-t-elle, la tête encore un peu dans les nuages du décalage horaire. Mais bon, elle n’est pas loin d’avoir décroché la lune Outre-Atlantique. Car le 26 janvier, à Gainesville, elle a battu le record de France en salle du saut en longueur grâce à un bond à 6,84 m. Les 6,81 m de Nadine Debois en 1986 ne sont plus. Et le sien, de record, a volé en éclat. L’an dernier, la sociétaire de Saint Denis Emotion, elle, n’avait jamais dépassé les 6,50 m. Avec également, un nouveau record personnel, l’espoir de 19 ans pourrait verser dans l’euphorie. Mais, étonnante de maturité, elle ne pense déjà qu’à confirmer. Interview rafraîchissante.




Eloyse, de retour en France, quel bilan tirez-vous de ces trois semaines et demie aux Etats-Unis ?

Que du positif ! Je bats tous mes records. Donc, apparemment, je suis en forme ! Maintenant, j’espère que ça va continuer comme ça. Que demander de plus ! Je vais essayer de confirmer et de rester dans les mêmes eaux que mes performances réalisées aux Etats-Unis. Et surtout, pas de blessure…

Vous êtes une athlète plutôt fragile ?

C’est ma première saison hivernale depuis plusieurs années car j’étais d’habitude toujours plus ou moins blessée. Je suis fragile au niveau des ischio-jambiers et des adducteurs. C’est pour cela que j’ai mis le sprint de côté après mes années en junior.

Vous avez rejoint le groupe d’entraînement de Renaud Longuèvre, High Fequency Team, à 100 % cette année…

Jusqu’à l’an dernier, je m’entraînais à 90% avec Bertrand Valcin, tout comme Manuela (Galtier). Au début, j’effectuais seulement le mercredi après-midi une séance de saut en longueur avec Renaud. Puis une séance spécifique de haies ou de sprint le vendredi, a été ajoutée. Tout s’est fait de manière très progressive. L’ambiance est super au sein du groupe. Nous avons de très bons exemples sous les yeux, des athlètes qui ont du vécu et un passé mais qui ont gardé la tête sur les épaules. On en prend de la graine.

Revenons sur cette expérience américaine et en particulier sur ce concours de la longueur marqué par un saut à 6,84 m…

Sur le premier saut, ma cheville part sur le côté et je retombe tout de même à 6,34 m. Là, on s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire ce jour-là. Renaud m’a dit : « il ne faut pas laisser passer une telle occasion ». Et j’ai saisi ma chance. Je n’avais rien à perdre. Mais, au bout de la piste d’élan, avant de m’élancer, je ne me doutais pas que j’allais réaliser un tel saut. En sortant du sable, le coach me dit que c’est allé loin. Je pense avoir mordu. En fait, c’est la planche parfaite.

Et le saut parfait ?

Franchement, il y a encore du boulot à faire. J’ai de la marge. Je ne suis pas encore vraiment bien calée au niveau du ciseau. Je peux également progresser lors du passage sur la planche. Et j’ai encore tendance à trop descendre sur les derniers appuis avant l’impulsion.

Lors de ce fameux concours à Gainesville, vous effectuez un autre saut à 6,80 m. Ca doit rassurer…

Oui, au moins je suis sûr que ce n’était pas un coup de chance !

Vous avez également effectué de sacrés progrès en sprint…

Lors de ma dernière compétition aux Etats-Unis, samedi dernier, je cours en 7"36 le 60 m. J’avais déjà explosé mon record personnel le 19 janvier en 7"42. Le coach avait prédit un chrono sous les 7"35 donc il ne s’est pas trompé de beaucoup. Mais je pense pouvoir faire beaucoup mieux. Techniquement, ma course en 7"36 n’était pas super. Je suis trop resté dans l’optique du saut en longueur. Donc je manquais d’explosivité et je suis partie en cycle arrière sur la fin.

A quoi attribuez-vous votre progression très impressionnante et soudaine ?

Je sentais que j’avais dans les jambes depuis l’année dernière de tels sauts. Mais il manquait toujours un petit quelque chose. Cet hiver, nous avons fait beaucoup de préparation physique. Renaud a préparé tout le groupe pour être en forme aux Etats-Unis, même si c’étaient des compétitions de rentrée.

Allez-vous choisir entre saut en longueur et sprint ?

La vitesse ne va pas sans la longueur et vice-versa. Donc je vais continuer à pratiquer ces deux disciplines. Lors des Championnats de France Elite, je devrais normalement m’aligner sur 60 m et à la longueur. Je n’ai pas de préférence même si j’ai pour l’instant de meilleurs résultats en saut.

Et l’heptathlon, que vous pratiquiez encore l’an dernier ?

L’heptathlon, c’est fini. Certaines disciplines ne vont malheureusement pas avec moi. Elles me pénalisent trop. Mais ça a été une très bonne expérience qui m’a donné d’excellentes bases. Un peu comme Ladji (Doucouré) en fait.

Les Mondiaux en salle auront lieu début mars. Avec quelles ambitions pour vous ?

Se qualifier, c’est bien. Mais je n’irai pas pour faire de la figuration. Ca devrait être une très belle expérience pour mon premier hiver. Je vais y aller avec l’ambition de me donner à fond. Et si le podium doit venir, il viendra.

Encore un peu plus loin, les Jeux olympiques de Pékin, en août…

Je dois déjà finir la saison hivernale. Mais, c’est vrai, j’y songe quand même. Ce n’est pas à négliger. A 19 ans, c’est un rêve. Il y a quelques mois, jamais je n’aurais pu penser à l’éventualité d’y participer. Les JO, c’est le summum. Mais bon, à 19 ans, que demander de plus ?


Voir en ligne : FFA

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