Athlètes kényans mal logés : L’esclavagiste risque 18 mois
Publié le jeudi 8 mai 2008 à 13h22min
Dix-huit mois de prison dont dix ferme ont été requis mercredi à la Cour d’appel de Colmar à l’encontre de l’ex-manageur d’athlètes kényans pour les avoir hébergés "dans des conditions contraires à la dignité humaine", a-t-on appris de source judiciaire.
En première instance, Jean Conrath, à qui il est reproché d’avoir installé quinze coureurs de fond kényans dans deux chambres d’une maison de 55 mètres carrés sans salle d’eau ni chauffage en état, à Vendenheim près de Strasbourg, avait été condamné en mars 2006 à trois mois de prison et 8000 euros d’amende. En appel, son avocat Marc Muller a plaidé la culpabilité, contrairement à la relaxe qui avait été plaidée en première instance.
"Les conditions juridiques sont remplies", a souligné Me Muller, "il est établi que les conditions d’hébergement n’étaient pas aux normes". "Mais Jean Conrath était dépassé par les évènements", a-t-il argué. L’avocat a souligné qu’il n’a "jamais été question" que l’ancien agent "exploite" quinze athlètes.
L’ex-manageur, qui demandait 200 euros par mois par matelas, prélevait également 10 à 15 % sur les gains perçus par les athlètes lors des courses et marathons en France. Il retenait également de nombreux frais aux athlètes ainsi que 80 euros par jour pour leur nourriture. Il avait admis que leur alimentation était "carencée", en l’absence de quantités suffisantes de fruit, légume et viande. Une amende laissée à l’appréciation de la Cour a également été requise mercredi par le parquet. L’arrêt a été mis en délibéré au 4 juin.
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