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Colomba Fofana : « Aspiré par le sable ! »


Publié le mercredi 28 mai 2008 à 08h09min

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Depuis quelques mois, le triple saut français est en pleine effervescence. Avec l’éclosion du junior Teddy Tamgho, le retour au plus haut niveau de Karl Taillepierre et la régularité de Julien Kapek, on en avait presque oublié Colomba Fofana. A 31 ans, le triple sauteur de l’AC Paris-Joinville s’est rappelé à notre bon souvenir de manière fracassante, en s’envolant hier, à Forbach, à 17,34 m. Une performance qui le classe au troisième rang mondial de l’année et en fait le quatrième meilleur performeur français de tous les temps. Le Francilien est allé bien au-delà des minima requis pour les Jeux olympiques de Pékin (17,13 m). Il devra cependant à nouveau dépasser cette marque entre le 12 juin et le 26 juillet pour valider son billet pour la Chine. Interview.




A noter que le meeting national D1 de Forbach a donné lieu à d’autres très belles performances, venues pour la plupart des lancers. Stéphanie Falzon a lancé son marteau à 73,33 m, améliorant de plus de deux mètres son record personnel. Yves Niaré, de son côté, a confirmé qu’il était l’homme de poids français du moment, avec un jet à 20,42 m. Enfin, Leslie Djhone, pour sa rentrée sur 400 m, a réalisé sans opposition un chrono plus qu’honnête (45"57).

Colomba, vous avez mis hier une véritable claque à votre record personnel lors du meeting de Forbach. Et pourtant, vous avez longuement hésité à venir…

Avant le meeting, j’étais dans le flou total. J’ai connu pas mal de contretemps ces derniers mois. En avril, j’ai dû interrompre ma préparation pendant un mois en raison d’une tendinite. Puis, juste avant les Interclubs, j’ai connu d’autres soucis avec notamment des tensions musculaires. Mais l’AC Paris-Joinville a été sympa et m’a laissé ne pas participer aux deux premiers tours des Interclubs. Et, pour finir, j’ai hésité à venir à Forbach quand j’ai vu les prévisions météorologiques.

Au final, vous réalisez la 4 ème meilleure performance mondiale de l’année. Surpris ?

J’ai moi-même été un peu étonné par cette performance. Je n’ai pas encore pu travailler comme je le souhaite avec toutes les coupures que je viens d’évoquer. Il me reste quelques réglages à effectuer au niveau de la course d’élan. J’ai également modifié ma technique de saut, qui n’est donc pas encore totalement au point.

Quelles sensations avez-vous ressenti en l’air, lors de ce saut à 17,34 m ?

Lors de tout le concours, j’avais des marques un peu longues. J’allongeais vachement à l’approche de la planche, les sauts étaient propres mais je faisais un peu du surplace. Juste avant le dernier saut, j’ai décidé de prendre un petit risque en avançant mes marques d’un pied. J’ai mis du rythme et c’est parti tout seul, comme une lettre à la poste. J’ai eu l’impression d’être aspiré par le sable. C’était sans doute un des sauts les plus rapides de ma carrière, tout en étant très équilibré.

Le triple bond parfait ?

J’espère qu’il me reste encore des centimètres à gagner. Mon seul souci, c’est de conserver ma forme physique et de rééditer une telle performance dans un mois, lorsque la période de réalisation des minima sera ouverte. Je ne dois pas sauter n’importe où, comme ces dernières années. Avant, je n’étais pas bien encadré, je n’avais pas d’objectif précis. Cette année, je prépare seulement les Jeux Olympiques, ils sont dans ma tête.

Cette année est visiblement celle du changement pour vous. Nouveau club, nouvel entraîneur…

J’ai rejoint l’AC Paris-Joinville après douze années passées au CA Montreuil. L’AC Paris-Joinville m’a proposé un beau projet, avec notamment un emploi. Ce n’est pas rien. Je travaille dans la comptabilité. Cet hiver, je bossais tous les matins. En ce moment, je travaille deux jours par semaine.

Et sur le plan sportif ?

J’ai également changé d’entraîneur. J’ai quitté le Russe Victor Kouzine, qui est installé en Malaisie depuis 2006. On ne pouvait se voir qu’un mois pendant l’année et je me retrouvais seul en compétition, à gérer mes marques. Aujourd’hui, je suis coaché par Gérard Auvray, qui est aussi le Président de l’AC Paris-Joinville. Joinville, c’est aussi le club de mon pote Sébastien Pincemail. J’ai donc l’entourage qu’il me faut cette année.

Pour vous mener jusqu’aux Jeux Olympiques ?

Avec 17,34 m, je ne me dis plus simplement que je vise la qualification pour les Jeux Olympiques. Ca serait manquer d’ambition. J’aimerais déjà dépasser les 17,50 m. Et, si je vais à Pékin, je rêve d’une place en finale, et pourquoi pas mieux. Lors d’une finale, tout peut arriver…

La concurrence va être rude en France pour obtenir son billet pour la Chine…

C’est vrai que le triple saut est peut-être cette année la discipline la plus relevée chez les garçons. L’arrivée des jeunes a boosté l’épreuve. C’est cette concurrence qui manquait depuis deux ans. Nous, les sauteurs, nous avons besoin d’émulation. Je pense que cinq, six athlètes sont capables de réaliser les minima pour les Jeux Olympiques. Tout va donc se jouer lors des Championnats de France. Il faudra être un compétiteur, ce que j’essaye de travailler. Lorsque tu as ça en toi, tu sors un gros saut quand tu veux !

Sur quels sautoirs pourra-t-on bientôt vous retrouver ?

Mon programme va être un peu chamboulé. Ma performance d’hier m’a prouvé que j’étais capable dès maintenant de perfer. Je vais donc prendre mon temps. Ca ne sert à rien d’enchaîner pour enchaîner. Je sauterai peut-être à Sotteville…

* Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer


Voir en ligne : FFA

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