Renaud Longuevre : « Gagner en solidité »

Renaud Longuèvre, comment analysez-vous la prestation de Ladji Doucouré mardi soir à Reims ?

C’était mieux. Mieux que ce qu’il avait fait à Sotteville le 15 juin. C’était positif aussi par rapport à la petite blessure au genou qui l’avait amené à déclarer forfait pour le meeting de Villeneuve d’Ascq le 29 juin. Donc ça, c’est derrière lui. Maintenant, ce n’est pas non plus le top niveau. C’est une étape. On espère déjà une meilleure course à Rome vendredi, puis il y aura Paris et les Championnats de France. Ensuite, ce sera la préparation terminale pour les Jeux.

Quels progrès doit-il encore faire d’ici les JO ?

Gagner en solidité à très grande vitesse. C’est encore un petit peu faiblard sur les appuis, il y a des petits centièmes qui s’évaporent à cause d’appuis avec la jambe fléchie ou d’autres petites choses. Tout ça, ce sont des réglages à effectuer à très grande vitesse.

Plutôt en compétition qu’à l’entraînement…

Voilà c’est ça. Ce qu’il lui faut maintenant, c’est de l’entraînement spécifique. Et la compétition est un entraînement spécifique pour les échéances qui arrivent.

C’est déjà un peu mieux que lors de ses sorties précédentes. Etes-vous satisfait de cette légère amélioration ?

Je préfère le voir sortir comme ça plutôt que les 14"20 à Marseille la semaine dernière. C’est plus facile. C’est un peu comme les équipes de football, quand elles gagnent un match, l’ambiance est toujours un peu meilleure à l’entraînement. C’est toujours mieux d’avoir ce type de résultats. Maintenant, concernant le chrono, ce n’est pas encore ça.

Vous projetez-vous déjà sur Pékin ou reste-t-il encore beaucoup de travail à faire ?

On s’est toujours projeté vers Pékin. La préparation a été uniquement axée pour le 18 août. On savait qu’il y aurait un mois de juin difficile parce qu’il manquerait de vitesse et de repères spécifiques. Mais ça, on le savait. C’était prévu qu’il y aurait des débuts difficiles parce qu’il a fait le foncier très vite, jusqu’à fin mai, pour essayer d’avoir la caisse à Pékin.

Comment s’est passé l’entraînement après sa chute aux Etats-Unis ?

Au début, c’était médical. Il a d’abord été embêté parce qu’il y avait un œdème qui comprimait un nerf. Son pied était carrément paralysé. Il ne pouvait pas tendre le pied, ne bougeait plus les orteils. Après, quand il a été de nouveau apte à s’entraîner, il a fallu faire du travail foncier pour préparer l’été.

Pensez-vous qu’il puisse rattraper son retard avant les Jeux Olympiques ?

On fait tout pour.

Que peut-il viser à Pékin ?

Tout ce que je sais, c’est qu’il s’entraîne pour faire la meilleure performance possible. On ne se pose pas la question de l’objectif. Ce sera étape par étape. Il faut d’abord essayer de faire de bons chronos en juillet pour être sûr et certain qu’il n’ira pas là-bas faire de la figuration. Une fois que ce sera acquis, il faudra passer le premier tour des séries, le deuxième, les demi-finales et puis, si par bonheur il a la chance d’aller en finale, tous les gars qui y seront viseront tous un podium. Il faudra faire ce qu’il faut pour être le mieux classé possible. On a toujours fonctionné comme ça, on ne va pas changer du jour au lendemain notre philosophie de la compétition.

Pensez-vous qu’il puisse retrouver son meilleur niveau pour avoir une chance d’inquiéter Robles et Liu ?

Je ne sais pas, mais en tout cas, ce n’est pas interdit. Rien n’est impossible dans le sport. C’est la raison pour laquelle ça passionne les foules. Les plus belles histoires sont possibles, les grands échecs sont aussi possibles. On n’a aucune certitude.

* Propos recueillis par Laurent Picat