Romain Barras : « Donner tout ce que j’ai dans le ventre ! »

Romain, quel bilan avez-vous tiré de vos Championnats de France Elite fin juillet, votre dernière « sortie » avant le décathlon de Pékin ?

J’ai participé à cette compétition en passant. Je sortais d’un gros cycle d’entraînement. Les sensations étaient là donc le bilan est positif. Les haies se sont très bien passées puisque j’ai battu mon record personnel (14"11). A la perche, la performance est moyenne (4,90 m) mais sur le plan de l’engagement et de la technique, c’était pas mal.

En revanche, ça s’est moins bien passé au disque et à la longueur…

Ce sont mes deux déceptions. Au disque, mes deux premiers essais ne sont pas valables. Au troisième, je vois que les spécialistes sont devant mais qu’il est possible de les chatouiller. Malheureusement, je lance trop en force (37,81 m). Le concours de longueur, lui, avait lieu le troisième jour. J’étais vidé et j’avais déjà laissé pas mal de tension nerveuse en route.

Finalement, votre dernier décathlon avant les JO date de la Coupe d’Europe par équipes à Hengelo, fin juin. Ne pas avoir dépassé 8000 points (7874 pts) vous inquiète-t-il ?

Je n’étais pas descendu sous les 8000 points depuis quinze ou seize décathlons (en fait, douze). Il ne m’a manqué que trente points et mon orgueil en a pris un petit coup. Mais je sortais d’un mois de blessure. Je n’étais pas réglé sur plein d’épreuves et, en plus, les conditions climatiques étaient mauvaises. C’était dur dans la tête mais j’ai fini pour l’équipe.

Et maintenant, comment vous sentez-vous ?

J’ai toujours un peu mal au calcanéum (os de l’arrière du pied). Mais j’ai suivi pas mal de traitements et ça commence à aller mieux. A partir du moment où j’ai pu avoir de bonnes sensations, j’ai retrouvé le plaisir sur le stade.

Avec quelles ambitions allez-vous à Pékin ?

Je suis le mec qui y va pour donner tout ce qu’il a dans le ventre. J’ai essayé de rattraper le temps perdu donc on verra ce que ça donne. Quelle place je vise ? C’est très dur à dire car le niveau est très dense. J’y vais plutôt dans l’optique de faire un truc, d’approcher voire de battre tous mes records et donc d’améliorer mon record personnel au décathlon (8298 pts, 8416 pts avec vent trop favorable).

Vous partez demain pour la Chine. Comment comptez-vous profiter des JO ?

La cérémonie d’ouverture fait partie des Jeux. J’entre en lice le 21 août. Ca me laisse le temps de m’acclimater. Les JO, c’est un évènement. Je les ai vécus en 2004 et j’espère participer à ceux de 2012. Ca fait trois fois quinze jours dans une vie. Il faut en profiter à fond. J’espère pouvoir faire une ou deux visites lors de la première semaine. Je suis féru de sport. Ne pas pouvoir tout suivre à la télévision, ça m’embête. C’est mon seul petit regret !

Craignez-vous la chaleur et la pollution annoncées à Pékin ?

Les conditions, ce seront les mêmes pour tout le monde. Donc tout le monde va en chier. En 2001, j’avais participé aux Championnats du Monde universitaires à Pékin. Il faisait très chaud et moite. Mais ça ne me fait pas plus peur que ça. On s’habitue à la chaleur. Là, je m’entraîne depuis un mois à Montpellier par 35°C !

* Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer