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Pour le marathon de l’Antarctique, Patrick Candé s’entraîne par -20°C dans un frigo


Publié le mardi 3 mars 2009 à 08h21min

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Tahiti, 17h25 mn. Il fait -20°C. Les sourcils se chargent de givre. En moins de dix minutes, Patrick Candé est bigarré de blanc et noir, comme un manchot. Le Polynésien lutte contre le froid dans la chambre frigorifique de la Brasserie de Tahiti. L’athlète se prépare ainsi pour le marathon de l’Antarctique qui est programmé début mars. Une épreuve qu’il dédie à Paul-Emile Victor. Dehors, il fait 31°C. Le bonheur !




Le marathon du "dernier continent" est réservé aux membres du club très fermé "Seven continent club". Pour en faire partie, il faut avoir bouclé sept marathons sur sept continents. Aujourd’hui, seulement 135 hommes et 42 femmes ont réussi ce challenge. Patrick Candé s’est mis en tête d’y ajouter son nom. Mieux, d’être le deuxième Français et surtout le premier Polynésien à entrer dans le club des "Seven continent". Après plusieurs défis dans les déserts ; le marathon des sables, la Desert Cup, le grand raid du Sahara, la Badwater Race dans le désert de la mort, le marathonien polynésien habitué aux chaleurs extrêmes, va s’attaquer au froid impitoyable du pôle Sud, sur le continent le plus méridional de la planète Terre.

Ma devise

"La seule chose qu’on est sûr de ne pas réussir, est celle qu’on ne tente pas", écrit Paul-Emile Victor, et dont Patrick Candé a fait sa devise. Il dédie d’ailleurs ce marathon au célèbre explorateur polaire, fondateur et patron des expéditions françaises durant vingt-neuf ans, qui, en 1977, a pris sa retraite à Bora Bora, en Polynésie française. Ses paroles guident Patrick Candé : "L’aventure est un état d’esprit. Elle se trouve dans le cœur de l’homme. L’aventure, c’est être capable de refuser son destin, être prêt à partir à tout moment, concevoir encore et toujours de nouveaux projets, ne pas être assis, c’est un mot, vivre sa vie et la construire".

The last marathon

Assise devant la porte de la chambre frigorifique de la Brasserie de Tahiti, l’amie de Patrick Candé surveille qu’il ne fasse pas de malaise. "Ah, non je ne l’accompagne pas cette fois-ci !" dit-elle comme si l’idée était une hérésie. À l’intérieur du frigo, cagoulé comme pour un hold-up, Patrick court sur un vélo elliptique devant lequel il a installé un ventilateur. Le sportif porte des vêtements qui "aspirent la sueur". "Là-bas, une goutte de sueur se transforme en glaçons et tu es congelé de l’intérieur", explique-t-il. Pour cette virée polaire, ce cadre polynésien d’entreprise a pensé à tout. Enfin, il l’espère. Il sait que ce n’est pas pour rien que ce marathon est baptisé "the last" (le dernier).

En mars, s’ajoute aux -20°C ou -40°C, l’état d’alerte face aux méfaits du soleil. À cause de l’agrandissement du trou d’ozone qui se forme au-dessus de la zone Antarctique, le continent blanc et le Chili sont les pays du monde les plus exposés aux rayons ultraviolets. Ce qui entraîne une explosion du taux de cancers de la peau. Ils ont augmenté de plus de 100 % en dix ans. Entre 1998 et 2008, environ 200 Chiliens en moyenne par an sont morts d’un cancer de la peau, soit deux fois plus que lors de la décennie précédente. Ces chiffres alarmants sont avancés, à Santiago, par la Société nationale du cancer (Conac). Pas très rassurant.

Après le sud, le nord

"Entre le billet d’avion Tahiti-Chili (Santiago), puis le transfert avion vers la Terre de Feu, l’embarquement sur le cargo, l’inscription au Last Marathon, le budget est de 870000 Fcfp", explique Patrick Candé, 52 ans, qui, ce week-end, boucle ses sacs pour le Grand Blanc. "Dis Patrick, après tu prends ta retraite de marathonien ?" "Jamais, il y a aussi le pôle Nord ! Je suis sérieux !".

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Messages (2)

  • On sait que tu ne laisses rien au hasard et nul doute, qu’encore une fois, tu seras à l’arrivée !
    Allez frangin, on est de tout cœur avec toi pour ce périple dans le grand froid.
    Bonne course et attention aux glissades ;-)

    • Effectivement, j’ai eu l’occasion de le rencontrer au marathon de Pékin 2008 lors de sa 6 ème étape. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il mettait toutes les chances de son coté pour la préparation de son marathon de l’Antarctique.

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