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Les secrets bien gardés des coureurs kényans


Publié le samedi 16 mai 2009 à 07h11min

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Ils règnent sans partage sur la course de fond. Et les scientifiques n’en finissent plus de s’interroger.




Ils sont les rois. Prenez n’importe quelle statistique, elle le confirmera. Les Kényans dominent de la tête et des pieds les courses longue distance. En marathon, les vainqueurs viennent souvent des hauts plateaux de la vallée du Rift. A la fin avril 2009, 35 des 50 meilleures performances portaient la marque d’un coureur kényan. Leur suprématie suscite évidemment l’intérêt du monde scientifique qui tente de comprendre les raisons de ces succès.

Pas d’eau

Une des dernières révélations en date va même à l’inverse du bon sens tel que défini en Occident. « On a toujours dit les méfaits de la déshydratation, explique Boris Gojanovic, médecin du sport et lui-même triathlète. Bien sûr, chaque athlète est différent, mais on recommande en moyenne de boire entre 6 et 8 décis par heure. Or, il semblerait que les coureurs kényans, suivant leur instinct peut-être, ne boivent pas ou prou pendant un marathon. Ils terminent déshydratés, d’accord, mais aussi avec un poids corporel qui a baissé de deux ou trois kilos. Sur un marathon, c’est peut-être un avantage ».

Économie du geste

Prenez un athlète d’ici mesurant 1,75 mètre et un Kényan de la même taille. Faites les courir dans un tunnel haut de 1,80 m. Le premier se tapera la tête à chaque foulée, pas l’autre. « On constate que les Africains de l’Est ont le geste parfait. Ils ne dodelinent pas de la tête, n’agitent pas les bras. Le mouvement est sobre au maximum. Toute l’énergie est concentrée sur la progression en avant, rien d’autre, il n’y a aucune perte ».

Idées reçues ?

Certaines thèses font évidemment polémique. « Il est faux de dire qu’ils ne sont pas fabriqués pareil, qu’ils ont plus de fibres musculaires dites lentes, celles qui sont sollicitées dans le sport d’endurance », note Jean-Christophe Collin dans L’Equipe. « On a l’impression toutefois qu’ils ont plus de fibres lentes dans les mollets et les cuisses », relève le médecin du sport lausannois. Une étude réalisée au Danemark montre aussi que les champions kényans ont des cuisses et des mollets plus légers de 400 grammes par rapport à la moyenne notifiée dans ce pays nordique.

Idées reçues bis ?

Les Américains auraient suivi la piste génétique. Après tout, la plupart des grands coureurs est-africains viennent de certaines tribus spécialisées dans l’élevage du bétail. Seul moyen de locomotion, la course, évidemment. Est-ce qu’il y aurait une évolution au fil des siècles ? Le président du Comité national olympique, l’ancien champion Kip Keino, s’insurge contre cette thèse. Pour lui, seul l’entraînement explique la domination des coureurs de son pays.

Ils courent tout le temps

Kip Keino n’a pas tort. Longtemps, on s’est moqué des entraînements de fous des Kényans sur des terrains accidentés, avec des pelotons qui se tirent la bourre en permanence, chacun s’ingéniant à placer des accélérations suivies de ralentissements. Au final, ces séances seraient tout bénéfice, les Kényans finissant par développer des fibres intermédiaires entre lentes et rapides. Et les coureurs sont légion dans ce pays qui compte un taux de chômage dépassant les 40 %. La course à pied est le seul moyen de s’élever socialement.


Voir en ligne : Tribune de Genève

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