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Benjamin Compaoré : « Je me suis senti léger »


Publié le samedi 6 juin 2009 à 08h07min

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Le triple saut hexagonal risque de connaître à nouveau une année historique en 2009. L’an dernier, cinq Français ont dépassé la barrière symbolique des 17 m. Cette saison, ils devraient être au moins aussi nombreux à atteindre cette fameuse marque. Mais pas question de s’en contenter. Ils veulent des podiums mondiaux et le font savoir. A l’image du Strasbourgeois Benjamin Compaoré.




L’élève de Jean-Hervé Stievenart à l’Insep a lancé à domicile, mercredi 3 juin, sa saison sur de très bonnes bases. Avec ses 16,98 m (+ 0,9 m/s) réalisés dans le stade de Hautepierre, il a démontré qu’il faudrait compter sur lui cet été. Champion du monde junior du triple saut en 2006 à Pékin, il n’a depuis pas été épargné par les blessures. A 21 ans, il a le sentiment de ne pas avoir exprimé tout son potentiel malgré un record personnel à 17,05 m établi en 2008. Cet été, il ne visera rien de moins que le titre mondial à Berlin. Ça promet…

Benjamin, avec un meilleur triple saut à 16,98 m mercredi, lors du meeting D1 de Strasbourg, on peut parler d’une très bonne rentrée pour vous…

Très bonne, je n’irai pas jusque-là. Mais c’est satisfaisant car je n’avais pas sauté en compétition depuis longtemps. J’ai abordé ce meeting en me focalisant plus sur mes sensations que sur mes performances. J’ai pris un élan réduit et j’ai presque sauté sans courir. En plus, j’ai mordu des sauts qui sont allés plus loin, autour de 17,30 m ou 17,40 m.

Quelles étaient les sensations recherchées ?

Je me suis fait mal à la cuisse lors d’un stage à Agen à la mi-avril. Ça faisait longtemps que je n’avais pas couru vite. J’ai donc surtout cherché à avoir de l’amplitude et de la facilité dans la course pour pouvoir sauter facilement. Au fur et à mesure de la saison, je vais aller de plus en plus vite. Je me suis senti léger dans les airs et facile en course.

Echouer à deux petits centimètres des 17 m, c’est une petite déception ?

Franchement, c’est anecdotique. Je ne me fixe aucune barrière. Ma première compétition s’est bien passée, c’est bien. Dépasser 17 m aurait été important pour moi si j’avais manqué de confiance en moi, si j’avais eu besoin de me rassurer. Mais, de ce côté-là, il n’y avait pas de souci.

Pourtant, vous avez connu pas mal de blessures ces derniers temps…

Depuis Pékin et mon titre de champion du monde junior en 2006, je ne suis pas à la hauteur de mes espérances, de ce que je pense être capable de réaliser. C’est frustrant. Je sais que je vaux beaucoup mieux que ce que j’ai fait jusque-là. Mais j’ai été sérieux à l’entraînement. J’espère que ça va payer plus tard. J’ai été souvent blessé mais ce n’est pas comme si je m’étais arrêté complètement pendant un an.

A Strasbourg, vous avez stoppé votre concours après quatre essais. Pourquoi ?

Je me suis blessé cet hiver à mon retour de stage en Afrique du Sud. Je me suis fait une déchirure à l’ischio droit. J’ai repris normalement six semaines plus tard, à la mi-mars. Mercredi, j’ai ressenti une douleur au talon gauche au quatrième essai. Je n’ai pas voulu prendre de risques. Je suis d’ailleurs actuellement en train d’appliquer de la glace dessus. Mais ça va. La fin de semaine va être cool avec quelques soins et on verra lundi.

Avoir évolué à domicile pour votre rentrée a dû être un précieux soutien…

Ça aurait pu être un inconvénient. L’appui du public, ça peut pousser à en mettre trop. Mais j’ai assez bien géré cet aspect. Il y avait une bonne ambiance et, l’an dernier, j’avais terminé deuxième. Gagner à Strasbourg, ça me fait plaisir.

Quelle est la suite de votre saison ?

Je sauterai à Montreuil le 11 juin puis sans doute à Nancy le 26 juin (les première et deuxième étape de l’Alma Athlé Tour). Je vais monter tout doucement en puissance. Je reviens de pas mal de blessures mais je ne me mets pas de limites. Je n’ai pas un chiffre en tête.

Si vous n’avez pas d’objectif précis en termes de performance, vous pensez sans doute aux Mondiaux de Berlin…

Mon objectif de la saison, c’est de me qualifier pour les Championnats du monde et de les gagner. L’athlétisme est un sport individuel. Ça ne sert à rien de dire qu’on n’est pas capable de réaliser quelque chose qu’on a en tête.

Teddy Tamgho expliquait il y a quelques mois que vous étiez d’un niveau très proche à l’entraînement lors de vos stages communs. Vous confirmez ?

Le stage en Afrique du Sud, l’hiver dernier, a été très bon. J’avais quasi le même niveau que Teddy, il était devant pendant un entraînement, le lendemain c’était mon tour. Mais nous avons déjà actuellement largement dépassé notre niveau de l’Afrique du Sud. Ce stage a été très intéressant pour nous. Nous avons bien su nous gérer sans notre coach (Jean-Hervé Stievenart), qui était malheureusement malade. Quelque chose s’est créé dans le groupe.

On vous a vu pendant les compétitions en salle conseiller des triples sauteurs en bord de piste…

Je passe le Brevet d’Etat Athlétisme dans six jours. L’entraînement, c’est quelque chose qui m’intéresse. J’aime donner des conseils. Je suis passionné par ma discipline.

Le triple saut est sans doute en ce moment la discipline la plus relevée de l’athlétisme français. Comment le vivez-vous ?

Même si je raisonne plus par rapport au niveau mondial, c’est quelque chose qui me fait énormément plaisir. Nous, les triples sauteurs, nous avons l’impression de faire aujourd’hui avancer les choses. Il y a un manque incroyable de reconnaissance par rapport à notre discipline mais aussi par rapport aux lancers, même s’ils sont un peu derrière nous au niveau des résultats. Heureusement, avec les performances incroyables de Teddy (Tamgho) cette saison, le triple saut est plus mis en avant.

* Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer


Voir en ligne : FFA

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