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Courir le marathon ou le bonheur de l’endurance


Publié le jeudi 8 juin 2006 à 07h29min

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En petites foulées ou à en perdre haleine, sur le macadam des villes ou sur les chemins de campagne, à l’aube ou au coucher du soleil, ils courent, seuls ou à plusieurs et par tous les temps.




" La course à pied est associée à la notion de bien-être ; si tant de gens pratiquent ce sport, c’est d’abord parce qu’ils veulent se sentir bien dans leur corps", assure Bruno Lacroix, rédacteur en chef du mensuel Jogging international.

Tous les joggeurs s’accordent sur un point : courir rend heureux. D’ailleurs, la chose est prouvée scientifiquement. La course à pied permet de libérer des endorphines, communément appelées "hormones du bonheur". "Les endorphines, qui sont des dérivés de la morphine, sont produites par le cerveau à la suite de l’échauffement du corps, après quarante minutes environ, explique Eric Joussellin, médecin chef à l’Institut national du sport et de l’éducation physique (Insep). Pendant et après la course, on éprouve alors une impression de bien-être qui peut durer plusieurs heures". Il faut aussi chercher dans cet engouement pour l’endurance une quête de reconnaissance. Accessible à tous, ce sport renvoie une image positive de ceux qui le pratiquent. "Le jogging a pris une dimension socioculturelle importante, analyse Meriem Salmi, psychologue clinicienne spécialiste des sportifs de haut niveau à l’Insep. Ce sport, apprécié pour l’ensemble de ses vertus, n’est pas exempt d’une certaine volonté narcissique". Au milieu de semblables qui se complaisent souvent dans la sédentarité, le coureur de fond apparaît comme un être capable de se surpasser.

S’inscrire à sa première course constitue un événement. L’envie peut surgir lors du rituel jogging dominical, au terme d’un pari ou, assis sur son canapé, devant l’arrivée du marathon olympique. On prend toujours son premier dossard pour relever un défi lancé à soi-même ou aux autres. Les marathons organisés en France enregistrent chaque année un nombre croissant de participants. A Paris, en avril, pour le 30 ème anniversaire de l’épreuve, le nombre de dossards était limité à 35000, mais le quota fut atteint début novembre 2005. Du jamais vu. "Le succès vient aussi du fait qu’il n’existe aucune structure contraignante dans ce sport, fait remarquer Bruno Lacroix. Il suffit d’un certificat médical pour s’inscrire et pouvoir comparer son temps avec celui d’un collègue de bureau ou d’un champion".

Le "Mur de Douleur"

Cependant, courir 42,195 kms (la distance officielle d’un marathon) ne s’improvise pas. Il faut au préalable aligner les séances d’entraînement et être capable de surmonter le "mur de douleur", qui survient entre le 32 ème et le 37 ème km. "Pour espérer terminer l’épreuve, il faut courir depuis au moins un an et, dans les dix dernières semaines, cumuler trois à quatre heures d’entraînement réparties en autant de séances", insiste Serge Cottereau, organisateur de stages.
"L’objectif d’un premier marathon n’est jamais chronométrique, prévient Bertrand Candoré, entraîneur diplômé et auteur de plans d’entraînement à la carte. Franchir la ligne d’arrivée doit être le seul but à atteindre. Et, pour que la motivation soit durable et constante, il faut toujours rechercher le plaisir". Sur la ligne de départ de sa première épreuve, on respire à fond pour se calmer, en pensant "que les champions kényans doivent éprouver la même chose..." Il faudra apprendre à souffrir jusqu’à l’arrivée, vécue comme un soulagement et une fierté.

Souvent se manifeste l’envie de pousser plus loin ses limites. "Il existe une spirale de la course à dossard", rappelle Bruno Lacroix. On multiplie alors les compétitions, on progresse et on allonge les distances. Certains veulent devenir "100 bornards" (coureurs de 100 kms), d’autres ne sont "que" marathoniens. "Il convient de prendre garde à la pathologie de l’excès, estime Meriem Salmi. Certains ont besoin d’aller très loin au fond d’eux-mêmes pour, ensuite, remonter. Leur volonté de performance renvoie à l’idée d’être le seul, l’unique, quitte à se faire souffrir". Le marathon continue de représenter le Graal des coureurs à pied. "Je voulais boucler au moins une fois la distance mythique, explique Nicolas Tournadre, 33 ans, un nouveau converti, qui a terminé son premier marathon de Paris en quatre heures quinze. Des copains l’avaient fait, alors pourquoi pas moi ? En franchissant la ligne d’arrivée, j’avais les larmes aux yeux".

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