Toute l’actualité des Marathons et de l’Athlétisme
vous etes ici : Accueil » Athlétisme » Interview : Le cross est le meilleur moyen de détecter le talent

Interview : Le cross est le meilleur moyen de détecter le talent


Publié le lundi 21 mars 2005 à 14h47min




Rencontre avec Roger Milhau, cadre du demi-fond, à l’occasion des mondiaux de cross-country dominés par les éthiopiens.


Comme prévu, les coureurs éthiopiens ont dominé les championnats du monde de cross-country sur un parcours tracé sur l’hippodrome de Saint-Galmier (Loire). Hier, Kenenisa Bekele a ajouté le titre du cross long à celui du court conquis la veille pour réaliser son quatrième doublé consécutif. Bekele, qui compte huit titres mondiaux à 22 ans, a devancé l’Erythréen Zersenay Tadesse. Le Qatari Abdullah Ahmad Hassan a pris la troisième place d’une course disputée par une chaleur estivale. Le premier français, Khalid Zoubaa, a terminé au 29 ème rang, loin devant le champion national Driss El Himmer. L’éthiopie a conservé son titre par équipes devant le kénya et le Qatar.
Chez les dames, à l’instar de son compatriote Bekele, l’éthiopienne Tirunesh Dibaba a réalisé le doublé. Sur le cross court Dibaba, 19 ans, a devancé sa compatriote Werknesh Kidane, 3 ème du long la veille, la troisième place revenant à la kényane Isabella Ochichi. La première française, Rodica Daniela Morianu, est 35 ème.
A l’occasion de ce sommet de la saison de cross-country, Roger Milhau, cadre du demi-fond au sein de la fédération française d’athlétisme (FFA), déplore le manque d’intérêt pour cette discipline dans l’hexagone.

L’âge d’or du cross est-il fini ?

Ce n’est pas un sport fun, on s’entraîne dehors, dans le froid et dans la boue, ça colle mal avec la mentalité des jeunes urbains qui zappent entre divers sports pour « l’éclate ». Par ailleurs, si on monte en âge, entre 20 et 70 ans, il est concurrencé par le développement des courses sur routes, mieux organisées et plus conviviales. Bref, le phénomène du sport-santé. Le cross ne sait pas très bien se vendre, d’autant que les médias s’y intéressent moins qu’avant, du moins en France.

Et, au niveau de l’élite, il souffre de la concurrence des marathons urbains...

En partie, oui. C’est un choix : certains sportifs préfèrent un ou deux marathons qui rapportent effectivement des primes beaucoup plus substantielles et laissent moins de traces sur le corps.

Pourquoi défendre encore un sport en déclin ?

Parce qu’il reste le meilleur moyen de détection des talents chez les jeunes. Un garçon capable de maintenir une certaine vitesse sur quatre-cinq kilomètres a forcément des qualités d’aérobie et d’endurance. Et aussi du caractère. Ensuite, comme préparation. Autrefois, c’était le foncier hivernal pour toutes les disciplines, même les sprinters et les concours : Marc Raquil (400 m) ou Thierry Vigneron (perche) ont commencé sur le cross. Aujourd’hui, il y a l’indoor, mais, pour le fond (5000 m et 10000 m), cela reste irremplaçable. En outre, en milieu scolaire, c’est une des activités les plus pratiquées. Quel gamin n’a pas couru un cross...

L’avenir ?

On doit trouver des sponsors prêts à investir et, comme toutes les disciplines de l’athlé, rendre le cross plus ludique : la fédération y travaille. Nous devons mettre le paquet sur les cadets-juniors. Sinon, nous y perdrons beaucoup.

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?