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JO 2012 : Après le choix de Londres, l’heure est aux explications


Publié le jeudi 7 juillet 2005 à 12h54min

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Au lendemain de la désignation de Londres pour organiser les jeux olympiques d’été 2012, les principaux commentaires puisent les raisons de ce succès dans les talents personnels de Sebastian Coe et Tony Blair, y voyant également la marque de l’influence de Juan Antonio Samaranch, tandis que la presse française met l’accent sur le revers de Jacques Chirac.




Le vote de mercredi montre que la présentation d’un dossier parfait comme l’était celui de Paris (et reconnu comme tel par tous) n’est pas une garantie de succès. Le dossier n’intervient que pour environ 30 % dans le choix final, estime-t-on dans les milieux de l’olympisme.
Le très hermétique monde du CIO a passé une partie de la nuit à Singapour à retourner dans tous les sens les raisons de l’échec de Paris et analyser les stratégies de vote en faveur de Londres.
Le nom de Samaranch, président d’honneur à vie du CIO, revient systématiquement dans les explications. L’ancien président du comité international olympique, qui avait réussi à mobiliser de nombreux votes pour Madrid (en tête au second tour avec 32 voix contre 27 à Londres et 25 à Paris), exerce encore une forte influence dans l’institution sportive.
Selon les "olympologues", l’avantage aurait été donné à Londres par le report des votes des délégués des pays de l’Est, alliés de Samaranch pour Madrid et basculés sur Londres. "C’est l’effet de réaction à la campagne française contre le plombier polonais", ironisait un spécialiste britannique.
Tout attribuer à Samaranch serait injuste pour le travail accompli depuis des mois par Sebastian Coe, double champion olympique du 1500 m (1980 et 1984) et président de London 2012, qui s’est démené pour motiver les membres du CIO en faveur de Londres. Dans son grand oral de mercredi, Coe n’a pas faibli reprenant ses thèmes sur l’universalité de Londres, "la ville où on parle 200 langues", la magie des jeux et le besoin qu’ils représentent pour la jeunesse du monde entier "aujourd’hui en manque de repères". "Son message a été très fort", note l’italien Mario Pescante. "10 % des votes ont été acquis par cette présentation".
Certains proches de Paris 2012 ont regretté d’ailleurs un manque d’émotion et de référence à la jeunesse dans la présentation parisienne.

Enfin, les 48 heures de lobbying dense lancé par le Premier ministre britannique Tony Blair ont payé. "Blair est un génie", dit l’italien Ottavio Cinquanta, membre du CIO et président de la fédération internationale de patinage (ISU). "Il a réussi à convaincre les italiens, les latins et les asiatiques de voter pour Londres. Ils n’ont pas eu seulement les votes du Commonwealth".
"Tony Blair a été très efficace", ajoute Robert Ctvrtlik, membre américain du CIO. Il est venu, s’est montré, a écrit et téléphoné à un certain nombre de membres. Il est bon dans ce qu’il fait".
La presse française met elle aussi en avant jeudi le dynamisme du Premier ministre britannique, l’opposant à un certain immobilisme français.
"Chapeau Tony (...) Comme le succès va au succès, le non va au non. Côté français, les JO étaient trop vécus comme un opportun paravent pour masquer la panne nationale", écrit Jean-Michel Thénard dans le quotidien Libération.
"La France qui patine, c’est une réalité, sur le plan social comme sur le plan économique. En face, la baraka du charismatique Tony Blair, récemment réélu, militant pour une Europe moderne et à qui décidément tout sourit à la tête d’une nation dont la dynamique n’est plus à prouver", écrit François-Xavier Pietri dans La Tribune.
Dans Sud-Ouest, Bruno Dive martèle qu’"il n’en demeure pas moins que cette victoire de Londres à l’arraché symbolise et accélère la prédominance en Europe et sur la planète des Anglo-saxons, de leur langue, de leur diplomatie et de leur "modèle" économique".
La victoire de Londres sur Paris est également soulignée comme un nouveau grave revers personnel pour Jacques Chirac, après sa série noire européenne. Certains, à l’image de François Loncle, député socialiste de l’Eure, ont directement accusé jeudi le président Jacques Chirac d’"avoir plombé la candidature de Paris".
Sur France Inter, l’ancien président de la commission des affaires étrangères de l’assemblée nationale a estimé que la venue de Jacques Chirac à Singapour, "la mauvaise image qu’il a à travers le monde, ont handicapé la candidature" française, malgré "un dossier excellent", ajoutant que le chef de l’Etat "n’est plus sortable".

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