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Marathon de La Rochelle : Amensisa et Chemweno vainqueurs


Publié le lundi 1er décembre 2008 à 10h59min

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Le froid, le vent et un premier semi de folie ont eu raison des velléités de record et du favori Cheribo. L’Ethiopien Amensisa en a profité.




On appelle cela un suicide collectif. Tous les Rochelais savent que sur le parcours de leur marathon local, si le vent vous pousse dans les premiers kilomètres, il faut s’attendre à le recroiser peu après avec moins de sollicitude. Forcément, les Africains, eux, l’ignoraient, hier matin, avant de partir. Ils l’ont découvert à leurs dépens. Après cinq minutes de course intra-muros, la garde kenyane et éthiopienne avait déjà creusé un sacré trou avec la marée humaine des 7522 partants (sur 8800 inscrits), épargnée par la pluie. Après dix-sept kilomètres, on ne comptait plus que quatre hors-bord groupés devant, le favori Daniel Cheribo ayant lâché à la borne précédente. Au semi, les mêmes passaient sur un Vieux Port comme d’habitude noir de monde sur les bases de 2 h 08 min, et emmenés par un lièvre qui avait 60 secondes d’avance sur le temps demandé.

À presque 11h15, l’Éthiopien Ketema Amensisa levait deux doigts pour célébrer son succès en 2 h 14 min 21 s, loin du record de 2003 (2 h 11 min 34 s). « C’est parti très, très vite et j’ai compris que, quitte à me retrouver tout seul, il ne fallait pas chercher à les suivre. Samir (Baala) a essayé et il est allé au casse-pipe », commentait le crossman rennais Mickaël Thomas, neuvième et premier Français tandis que le frère de Mehdi a dû mettre le clignotant au 24 ème kilomètre : parti comme annoncé pour battre son record, le Strasbourgeois a été stoppé par son corps. « Je suis passé à 1 h 08 min au semi, j’étais bien, racontait-il hier soir. Mais j’avais eu les semaines précédentes une douleur à la cheville et elle s’est réveillée. J’ai préféré ne pas insister en prévision de 2009, la Coupe du Monde. Cela fait partie des hauts et des bas de la course à pied, ça me servira même si j’ai beaucoup de regrets quand je vois comment les premiers ont explosé dans la deuxième partie ».

Les regrets de Baala

Le rythme s’est affaissé entre le 26 ème et le 27 ème km, malgré les relances successives des Kenyans Vincent Kiplagat et David Toniok, dernier à résister au futur vainqueur. « Le vent défavorable dans la deuxième partie de course était très, très dur, pointe le second, compagnon d’entraînement de Cheribo au camp d’Iten et quatrième à Trieste pour son premier marathon en mai. Nous sommes partis pour réussir moins de 2h12’ mais j’ai eu mal aux jambes à partir du 30 ème, et je n’ai pas pu réagir quand Amensisa a attaqué ».

L’Ethiopien, lui, était resté au chaud depuis le début pour mieux surgir au 39 ème kilomètre et s’échapper seul le long du chenal des Minimes. Ses impressions ? « Il faisait très froid », glissait-il avant de s’excuser, le bonhomme n’étant que sommairement anglophone. On ne saura donc pas grand-chose du 18 ème vainqueur de l’épreuve maritime. Seulement qu’il ne dépasse pas le mètre 70, qu’il est né en 1984, qu’il est originaire d’Awari au sud d’Addis Adeba. Il a été recruté par un manageur américain et s’entraîne dans son pays. Il n’en sort uniquement que pour courir des marathons. Apparu sur les tablettes internationales en 2007, il n’a pas fait dans le menu fretin en 2008 : 3 ème à Mumbai (Inde) en janvier (2 h 13 min 37 s), 10 ème à Hambourg en avril (2 h 12 min 02 s), 3 ème à Toronto en octobre (record personnel en 2 h 11 min 52 s), il a eu encore assez d’énergie pour l’emporter en novembre. Un sacré caractère à le voir repousser les sollicitations pour d’abord s’occuper de lui à l’arrivée, du patriotisme aussi à le regarder rhabiller son aîné et compatriote installé aux Etats-Unis, Feyisa Tusse (vainqueur en 2007 à Houston et 6 ème hier après avoir travaillé pour son cadet).

Chemweno, à la seconde

Elizabeth Chemweno, elle, est connue à La Rochelle : c’est entre les deux Tours que la frêle jeune femme de la Rift Valley, 30 ans, avait terminé (et remporté) son premier marathon en 2005, puis bissé en 2006. Elle a récidivé en une seconde de plus qu’il y a trois ans : 2 h 34 min 52 s contre 2 h 34 min 51 s sur le même parcours. « J’ai été aidée par le lièvre (John Kuyi) mais je pensais que l’on serait plus nombreuses à rester devant. Là, je me suis retrouvée seule dès le 19 ème km et le deuxième semi a été long avec le vent. Je suis contente quand même de mon temps vu les conditions ».

Cinquième en 2 h 42 min 55 s de ses premiers 42,195 km depuis les championnats d’Europe 2006 et la naissance de son fils, Fatima Yvelain était sur la même longueur d’onde : « J’ai eu froid de bout en bout. L’idée d’arrêter m’a traversé l’esprit plusieurs fois alors je suis déjà contente d’avoir fini. Le public m’a aidée ». La Marseillaise va maintenant pouvoir retrouver le cross, qui l’a fait reine du monde avec l’équipe de France en 1999.


Voir en ligne : Sud Ouest

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