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Mondiaux en salle : La salle, un mal français ?


Publié le lundi 10 mars 2008 à 20h12min

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Sans médaille et avec seulement deux places de finaliste, la France a réalisé les pires Mondiaux en salle de son histoire ce week-end à Valence. Un bilan qui met en lumière les difficultés françaises à briller en indoor.




Le pire bilan de l’histoire

Est-ce vraiment une surprise ? Avec une équipe réduite à 12 éléments, privée de ses cadres et fortement rajeunie, la délégation française est repartie bredouille de Valence. C’est le troisième zéro pointé de l’histoire de l’athlétisme tricolore après Budapest en 1989 et Moscou, il y a deux ans. Mais le bilan espagnol est encore pire que celui de la campagne de Russie puisqu’au delà de cette disette de médaille, les Bleus n’ont décroché que deux places de finaliste sur la piste du stade Luis Puig ! A l’image de leurs deux leaders, Salim Sdiri et Teresa Nzola Meso Ba, éliminés en qualifications, respectivement au saut en longueur et au triple saut, les Français ont souffert lors des trois jours de compétition. A la décharge de ces deux athlètes, il faut reconnaître qu’ils avaient des circonstances atténuantes, Sdiri ne disputant que sa deuxième grande compétition après le terrible accident de javelot dont il a été victime l’été dernier et Nzola Meso Ba étant encore un peu trop inexpérimentée à ce niveau (elle disputait ses premiers Mondiaux indoor). Les dix autres athlètes engagés ont fait ce qu’ils ont pu mais, hormis Jérôme Clavier et Eloyse Lesueur (tous les deux 4 èmes à la perche et au saut en longueur dimanche), aucun n’a pu un tant soit peu rêver de podium.

Un problème culturel

C’est tout le problème de l’athlétisme français de ces dernières années. Comme chaque hiver, les principales têtes d’affiche tricolores ont snobé la saison hivernale. Mehdi Baala, Bob Tahri, Marc Raquil ou Leslie Djhone ont préféré (légitimement ?) axer leur préparation sur les JO de Pékin. Romain Mesnil, Vanessa Boslak, Muriel Hurtis ou Ronald Pognon ont disputé quelques courses indoor mais sans ambition de venir à ces Mondiaux. Enfin, Ladji Doucouré et Christine Arron, qui souhaitaient s’aligner à Valence, en ont été empêchés par des blessures. D’où cette impression diffuse que la salle n’intéresse pas vraiment les athlètes français. « De vraies questions se posent », admet Franck Chevallier dans les colonnes de L’Equipe. « Nous ne sommes pas une nation de salle et cela fait des années que ça dure. C’est un problème culturel. Et d’infrastructures puisque notre saison se résume à trois ou quatre compétitions avant le grand Championnat. Nos athlètes et leurs coaches n’en font jamais un objectif. Il faut réfléchir à une programmation avec double préparation. Cet hiver, c’est encore plus criant parce qu’on a fait des JO le seul véritable objectif pour notre élite », poursuit le Directeur Technique National.

Les JO dans le viseur

L’argument est parfaitement recevable. La France ne dispose que de peu de salles capables d’accueillir des réunions d’athlétisme et l’importance des Jeux Olympiques, qui ne reviennent que tous les quatre ans, est bien sûr énorme dans le calendrier des athlètes. Bernard Amsalem, président de la Fédération Française les qualifiait même de « rendez-vous majeur de la vie de l’athlétisme » en début d’année. Pour autant, il semble qu’hormis le risque de blessure, qui peut de toute façon survenir à l’entraînement, se frotter au haut niveau international ne peut pas être nuisible à cinq mois des Jeux. Au contraire ! Avec des réservoirs certes plus riches que la France, les Etats-Unis et la Russie le prouvent chaque année en étant présents l’hiver et l’été (13 médailles pour les Américains, 12 pour les Russes à Valence après avoir déjà pris les première et deuxième place du tableau des médailles lors des Mondiaux 2007 en plein air d’Osaka). « On ne peut pas fixer comme objectif majeur les Jeux Olympiques de Pékin et inciter les athlètes à faire de la salle », tente encore de justifier le DTN, rappelant qu’« on fera le bilan après Pékin ». Les athlètes tricolores auront intérêt à ne pas se louper dans cinq mois.


Voir en ligne : Sport 24

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