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Le Marocain Hicham El-Guerrouj raccroche les pointes


Publié le lundi 22 mai 2006 à 22h07min

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Il ne courait plus depuis son double sacre athénien, il a fini par se rendre à l’évidence : Hicham El-Guerrouj a annoncé ce lundi à Casablanca qu’il mettait un terme à sa carrière. A 31 ans, c’est une véritable légende de l’athlétisme qui se retire, quasiment invaincu en huit ans sur sa distance de prédilection, le 1500 mètres, dont il détient toujours le record du monde. Il laisse derrière lui un palmarès énorme dominé par quatre titres de champion du monde et un historique doublé olympique en 2004 (1500-5000 mètres).




Hasard du calendrier, c’est au lendemain de la meilleure performance mondiale de l’année sur 1500 mètres réussie à Carson (Etats-Unis) par le coureur de Bahrein, Rachid Ramzi (3’32"34), ancien marocain et successeur de son illustre ex-compatriote au palmarès des championnats du monde de la distance en août 2005, que Hicham El-Guerrouj a choisi d’annoncer qu’il raccrochait définitivement les pointes, après presque deux ans d’hésitations. "J’arrête la compétition, a-t-il déclaré, j’espère que les autosrités et les athlètes marocains continueront de travailler dur pour que l’athlétisme marocain reste fort". Depuis 2004 et ce fabuleux doublé 1500-5000 d’Athènes, que seul avant lui le légendaire Paavo Nurmi avait réussi 80 ans plus tôt à Paris, le coureur d’Ifrane se faisait quasiment invisible sur les pistes d’athlétisme.

D’abord parce qu’il avait tenu à prendre un peu de recul après avoir beaucoup donné, ensuite parce qu’un vilain virus l’avait considérablement affaibli il y a un an, le contraignant finalement à renoncer à tenter de remporter un cinquième titre mondial consécutif sur 1500 mètres à Helsinki. Depuis, il ne faisait plus guère de doutes que le marocain allait jeter l’éponge, même s’il faisait encore mine de s’interroger, comme à la fin du mois de mars devant la presse de son pays. "Aujourd’hui, j’hésite entre la retraite et la poursuite de ma carrière, surtout que personne ne m’encourage à continuer comme c’était le cas par le passé. Même dans mon entourage, on ne me pousse pas dans ce sens et la majorité me conseille de mettre fin à ma carrière. En tout cas, je poursuis régulièrement mes entraînements et je laisserai le temps décider de mon sort".

Les larmes d’un enfant de 4 ou 5 ans

Mais ses interrogations ne masquaient pas les réelles intentions du quadruple champion du monde du 1500 qui avait décidé de passer la main, ajoutant alors : "J’ai réalisé tous mes objectifs sportifs, que me reste-t-il encore à prouver ?" avant d’expliquer qu’il souhaitait "éviter comme on dit la course de trop, celle où je serai battu, et celle que personne ne me pardonnera d’avoir courue". Un scénario qui ne se produira donc pas, puisque Hicham el-Guerrouj a confirmé ce lundi soir dans un grand hôtel de Casablanca qu’il mettait un terme à sa carrière.

Une carrière immense, marquée par quatre titres mondiaux consécutifs en plein air sur 1500 mètres (de 1997 à 2003), performance jamais réalisée avant lui, un record du monde toujours d’actualité sur cette même distance réussi le 14 juillet 1998 à Rome (3’26"00) et la consécration absolue, ce doublé olympique 1500-5000 mètres à Athènes en 2004, qui lui permit de mettre un terme à la malédiction qui le frappait jusqu’ici aux jeux sur 1500 : chute en 1996 et médaille d’argent en 2000 derrière le kényan Noah Ngeny.

Diack : "Hicham est une légende vivante de notre sport"

Après avoir remporté sa seconde médaille d’or, celle du 1500, El-Guerrouj savourait d’ailleurs en repensant à ses déboires passés : "Il y a quatre ans, j’étais en pleurs dans la salle de conférence de presse de Sydney. Aujourd’hui, je suis devant vous et j’ai des larmes de bonheur, des larmes d’un enfant de 4 ou 5 ans. J’ai attendu 8 ans depuis Atlanta. Je crois qu’on peut dire que je mérite ce titre". Un titre qui restera comme un des moments forts de l’histoire de l’athlétisme mais qui, quelque part, préfigurera la suite, à savoir le retrait progressif du marocain. "Ce jour-là, je me suis libéré de cette affreuse pression, commentera-t-il un an plus tard. J’ai pu me reposer et me consacrer à ma famille pendant un an. Mais cela ne m’a pas empêché de ressentir les séquelles de cette épreuve, quand j’ai repris les entraînements et décidé de retrouver les pistes". Des séquelles physiques finalement trop lourdes, puisque, entre virus et douleurs dorsales, il ne parviendra plus à retrouver l’intégralité de ses moyens.

D’où sa décision de passer la main, fort d’une reconversion assurée, entre représentations diverses pour le Royaume chérifien dont il est devenu un véritable ambassadeur et fonctions au CIO ou à l’IAAF (la fédération internationale d’athlétisme). A peine connue cette décision, les éloges commençaient d’ailleurs à pleuvoir, le plus prompt étant le président de cette même IAAF, Lamine Diack, dans un communiqué : "J’apprends avec émotion la décision d’El-Guerrouj de se retirer. Hicham est une légende vivante de notre sport. Je retiendrai à propos de sa carrière exemplaire non seulement ses multiples records, ses records du monde et récompenses durement gagnées, mais par dessus tout, sa générosité et sa gentillesse en tant qu’être humain. Pour moi, Hicham représente un ambassadeur formidable pour le Maroc, l’Afrique, le monde arabe, et plus que tout, l’athlétisme et l’IAAF".

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