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Le marathon de Genève a failli disparaître de la circulation

Publié le vendredi 13 mars 2009 à 07h28min

Une séance d’urgence a sauvé la 5 ème édition, menacée par un préavis négatif de la police. L’annulation du triathlon prouve qu’il n’est pas facile d’organiser une épreuve sportive sur le domaine public.

Le marathon, quelle galère ! Non, ce n’est pas un coureur qui s’épanche, le corps brisé par l’effort. Le mythe ne fait plus peur, il est paraît-il à la portée de tous. Un kit d’entraînement, quatre mois de préparation et le tour est joué ! Alors, au diable la galère ? Sûrement pas à entendre les doléances de ceux qui l’organisent. C’est peut-être bien dans ses coulisses que le marathon donne le plus de sueurs froides. « On a eu chaud. On était à deux doigts d’annuler la manifestation », confirme Grégoire Pennone, le grand manitou du Genève Marathon, en course ce printemps (10 mai) pour sa 5 ème édition. A Genève, le marathon reste une épreuve, une souffrance jalonnée d’écueils, loin du fleuve tranquille célébré en pleine vogue du jogging. Il a déjà coulé une première fois, dans les années 80, sabordé par des problèmes politiques. Remonté à la surface en 2005, il a connu depuis quatre parcours différents et un déménagement forcé en automne dernier, Eurofoot oblige. Et là, c’est un préavis négatif notifié en janvier par les services de police qui a bien failli lui couper la route.

L’identité d’une cité

« C’est absurde ! Il a fallu en appeler au Conseil d’Etat pour sauver la course », s’exclame Grégoire Pennone. Son soulagement s’accompagne d’une terrible désillusion. « Organiser à Genève une manifestation sportive sur le domaine public, c’est devenu la croix et la bannière. Même un dimanche matin ! On décourage ceux qui s’engagent bénévolement pour faire bouger la population, pour animer la ville et promouvoir son image », se désole-t-il. Et de citer en exemple Lausanne, la capitale olympique. Et de dire combien un marathon participe à l’identité d’une cité. Selon les responsables de la police, la dernière édition a généré une importante retenue de circulation dans le secteur de Plainpalais-Jonction. « A les entendre, c’était la catastrophe, évoque Grégoire Pennone. On mettait vingt minutes pour traverser le pont de la Coulouvrenière, ce que les automobilistes endurent désormais tous les jours… »

En automne, lors de la séance de débriefing, les organisateurs s’engagent donc à s’attaquer au problème en améliorant leur dispositif de sécurité, en utilisant la passerelle des Vernets pour éviter la rue des Deux-Ponts et la route des Jeunes, un périmètre névralgique. Le nœud semble alors dénoué. Quelques mois plus tard, c’est la tuile. Dans un PV, la police enjoint aux organisateurs de renvoyer le peloton au Vengeron, loin du centre-ville ! « Pour elle, le chantier du tram allait encore aggraver les perturbations de trafic, ce qui reste à prouver, explique Grégoire Pennone. Mais pour nous, le Vengeron, c’est une solution impossible. On y a justement renoncé après la première édition parce que la course s’y perdait dans un no man’s land. En fait, grâce au principe des deux boucles, qui limite l’extension du parcours, on pensait avoir fait la preuve de notre bonne volonté. Ainsi redessiné, le tracé avait conquis les coureurs et le public. Pourquoi le remettre en question ? On n’a jamais demandé à traverser la place Neuve. Autant alors se borner à organiser un semi-marathon autour de la rade ou mettre la clé sous le paillasson… »

Mark Muller : « La concertation l’a emporté »

Heureusement, le pire a été évité. Au dialogue de sourds a succédé la négociation de coulisses. Des courriers, des consultations, une séance d’urgence. Toute la République a transpiré pour débloquer la situation. « Une volonté politique s’est exprimée pour soutenir le marathon. On s’est réuni autour d’une table et la concertation l’a emporté », indique le conseiller d’Etat Mark Müller, l’un des principaux artisans du plan de sauvetage. Résultats des courses : le marathon aura bien lieu. Un peu plus matinal encore (départ à 8 h), plus ramassé dans le temps (pas plus de 5 h 30 !), deux exigences horaires imposées aux organisateurs afin de réduire les entraves à la circulation, le tracas des gendarmes et la grogne des automobilistes. Rappel : les concurrents peuvent s’inscrire jusqu’au 3 mai…

Pour de plus amples informations sur cette course, consulter la rubrique "Agenda"


Voir en ligne : Tribune de Genève

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