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Marathon de Boston : Jacqueline Gareau invitée d’honneur


Publié le samedi 9 avril 2005 à 20h50min

Gagnante du marathon de Boston en 1980, la montréalaise Jacqueline Gareau s’était fait voler le spectacle par une tricheuse, Rosie Ruiz, montée sur la plus haute marche du podium après avoir couru environ un kilomètre !





"D’une certaine façon, j’ai manqué quelque chose. J’ai manqué l’excitation d’être accueillie comme gagnante", disait Gareau cette semaine en se préparant à retourner à Boston 25 ans plus tard pour la course du 18 avril.
"Mais de là à dire que je suis triste, ou fâchée, pas vraiment. Je me sens triste pour elle. En quelque sorte, c’est un incident plus malheureux pour elle que pour moi".
Même s’il y a eu plusieurs dopés, Ruiz demeure peut-être la tricheuse la plus effrontée de l’histoire sportive américaine. Et Gareau en a été la victime.
Officiellement reconnue comme gagnante, elle n’a pas eu la chance de célébrer sur le podium après que Ruiz ait fait son entrée sur le parcours à environ un kilomètre de la fin et croisé la ligne d’arrivée la première.

Même si les officiels avaient de forts doutes à propos de Ruiz, une inconnue qui n’avait pas du tout l’allure de quelqu’un qui venait de courir 42 kilomètres, ils ont délibéré pendant des semaines en étudiant des films et d’autres preuves aux différents points de passages avant de conclure qu’elle n’avait pas couru le marathon !
En 1980, les officiels aux points de passage se concentraient surtout sur les hommes en relevant le plus de numéros de dossards possibles, mais l’affaire Ruiz a entraîné un resserrement des procédures.
"Je savais de façon certaine que j’étais la gagnante. Je n’avais absolument aucun doute, a déclaré Gareau cette semaine. Quand quelqu’un m’a dit que j’étais deuxième, je ne l’ai jamais cru. Je ne pouvais concevoir comment elle pouvait m’avoir dépassée".
On n’a jamais su clairement ce qu’a fait Ruiz, mais une enquête a montré qu’elle avait pris le métro pendant le marathon de New York de l’année précédente qui lui avait permis de se qualifier pour Boston.
Ruiz, qui a toujours prétendu avoir gagné honnêtement, n’a pu être rejointe pour livrer ses commentaires.

Mais pour Gareau, juste à la voir et l’écouter après sa "victoire", on pouvait constater à l’évidence qu’elle n’avait pas couru un marathon en un temps record de 2h31.
La Montréalaise a fini par avoir sa médaille et sa couronne (il n’y a pas eu de prix en argent jusqu’en 1986), et on l’a même conviée à une cérémonie de remise de médaille.

Invitée d’honneur

Et 25 ans après sa victoire, elle sera reçue comme invitée d’honneur et "grand marshal", succédant à Johnny Kelley, deux fois gagnant et patriarche du marathon de Boston, décédé l’automne dernier.
"Ce sera quelque chose de symbolique, mais on en a déjà assez fait pour moi, estime Gareau. C’est vraiment très emballant".
Gareau a couru le marathon cinq fois par la suite, terminant deux fois en deuxième place (pour le vrai !) et deux autres fois parmi les 10 premières. Mais elle s’est surtout consacrée au ski de fond et au cyclisme. Elle a vécu à Boulder au Colorado et Montréal.
Elle était propriétaire de magasins d’articles de sport avec son époux jusqu’à ce que les événements du 11 septembre entraînent un ralentissement de l’économie. Le couple a alors décidé de rentrer au Québec.
"C’est bon d’être à la maison et nous repartons à zéro encore une fois", a déclaré Gareau, qui suit un cours de massage thérapeutique et entraîne des coureurs.

Quant à Ruiz, aux dernières nouvelles, elle travaillait pour un courtier en immeubles dans la région de Miami sous le nom de Rosie Vivas.
Gareau et elle ne se sont pas parlées depuis janvier 1981, neuf mois après le marathon de Boston, lorsque Ruiz a abordé la Québécoise à une course de 10 kilomètres à Miami.
"Elle m’a dit qu’elle était Rosie Ruiz et voulait me parler. Je ne savais pas trop quoi lui dire", raconte Gareau.
"Elle m’a dit : je l’ai couru et je vais le faire encore. Pour le reste, je ne me souviens plus vraiment de la conversation.
"Je me sens vraiment triste pour elle quelque part. Ce n’est pas une vraie belle vie de faire des choses comme ça".

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