Marathon de Vannes : Christophe Le Luherne parmi les favoris ?

Ne demandez pas à Christophe Le Luherne combien il comptabilise de victoires dans toute sa carrière, il serait bien incapable d’y répondre. Il y en a beaucoup trop. « Je fais 25 à 30 courses par an, souvent les mêmes, et j’en gagne les deux tiers », calcule rapidement l’intéressé. « Il y a une dizaine d’années, je me suis surtout amusé à compter les kilomètres que j’avais pu parcourir en course à pied, à vélo et en natation. J’avais fait six ou sept fois le tour de la terre », se souvient l’ancien champion de triathlon. Une discipline qui l’a fait beaucoup voyager pendant 25 ans, dont 12 avec l’équipe de France. Au bout de ce quart de siècle consacré uniquement à sa discipline, pas moins de six titres de champion de France, un de vice-champion d’Europe et, surtout, en 1992, celui de vice-champion du monde en distance olympique. Une très belle carrière initiée par de réelles capacités en course à pied. « J’avais bien essayé le foot comme les copains mais je me poussais pour laisser le ballon. J’ai fait aussi deux ans de vélo et je me prenais des tours dans la vue », rigole celui qui allait plus tard dompter le deux roues et s’imposer également en natation.

Deux fois deuxième à Vannes

Il y a six ans, à la naissance de sa fille, Christophe Le Luherne a décidé d’arrêter le triathlon. L’âge, d’une part, et des résultats à la baisse (il aura 41 ans dans un mois) d’autre part, une certaine lassitude. S’il ne pouvait plus consacrer 28 à 35 heures d’entraînement par semaine, l’ancien athlète de haut niveau est revenu à ses premières amours, à savoir la course à pied. Il y a dix ans, il avait décidé de s’essayer sur le marathon et choisissait celui de Vannes auquel participait aussi son père. Le fiston terminait 2ème en 2h31’32’’. Depuis, l’homme à la chevelure dorée a participé à plusieurs éditions et a bien cru, l’an passé, remporter le trophée mais il n’avait plus de jus dans le dernier quart de l’épreuve, laissant Pascal Hays gagner son premier marathon. Christophe Le Luherne partira encore parmi les favoris de cette nouvelle édition mais ne sait pas comment il sera physiquement et moralement, un récent deuil familial l’ayant beaucoup affecté.

La Transmartinique en décembre

« Le contexte sera particulier, on verra bien », explique le représentant d’Endurance Shop Séné. « J’aime bien le principe des chemins, ça fait un peu course nature. Et puis, c’est à Vannes, à côté de chez moi, je connais plein de monde le long du parcours ». Cette épreuve lui servira surtout de base d’entraînement pour la Transmartinique, un raid de 133 km qui l’attend en décembre. « C’est la première fois que je vais faire de l’ultra trail. Il faudra compter 18 à 20 heures d’efforts ». Un rendez-vous qu’il prépare avec six autres athlètes qui ont intégré l’association Natura Extrem dont il est le coach sportif. « Elle concerne tous les sports nature. Course à pied, trail, ultra trail mais aussi marche nordique, sports d’endurance, kayak... » Après deux ans d’existence, le concept plaît comme en témoignent la centaine d’adhérents. Si Christophe Le Luherne ne peut s’empêcher de courir après le chrono pour ses challenges personnels, c’est avant tout pour le plaisir qu’il court. Et peut-être aura-t-il enfin la joie de remporter dimanche son premier marathon ?

* Article publié par Anne Paulou