Meeting de Lausanne : Le record du monde du 800 m en grand danger
Publié le samedi 24 août 2024 à 06h48min
Armand Duplantis, fraîchement sacré champion olympique pour la deuxième fois à Paris en portant le record du monde à 6,25 m, a remporté son concours de reprise organisé sur les bords du lac Léman mercredi. Thibaut Collet et Renaud Lavillenie se sont arrêtés à 5,72 m.
Fraîchement sacré champion olympique pour la deuxième fois en portant le record du monde à 6,25 m à Paris, le perchiste phénomène Mondo Duplantis a dépassé sa fatigue mentale pour remporter, avec 6,15 m, son concours de reprise organisé sur les bords du lac Léman mercredi, à Lausanne (Suisse).
À la veille du meeting de Ligue de diamant de Lausanne, sur un sautoir éphémère installé au cœur de la ville, au bord du lac suisse généreusement ensoleillé, Duplantis a même établi un nouveau record du meeting en franchissant 6,15 m à son troisième et dernier essai.
Il y a les fameuses perches du lac Léman, celles qui se pêchent et se mangent, et il y a des perches d’un autre genre, celles-ci faites pour se catapulter le plus haut possible au-dessus d’une barre, qui ont élu domicile brièvement sur sa rive. À ce petit jeu, "Mondo" est sans rival ou presque. En tout cas, invaincu depuis plus d’un an maintenant, et généralement plusieurs crans au-dessus du commun des perchistes.
Quasiment deux heures après le début du concours urbain mercredi soir, quand la barre s’est élevée à 6 mètres et au-dessus, le Suédois de 24 ans était une fois de plus tout seul face à elle, le dernier encore en lice. S’il a fini par se hisser à 6,15 m à sa dernière chance, il ne s’est pas attaqué cette fois à son record du monde.
Comme au Stade de France il y a à peine plus de deux semaines aux JO, l’Américain Sam Kendricks a pris la deuxième place, avec 5,92 m, après avoir buté face aux 6 mètres.
Trois perchistes à égalité se partagent la troisième place : l’Australien Kurtis Marschall, le Philippin Ernest Obiena et le Norvégien Sondre Guttormsen, avec 5,82 m.
Les deux Français engagés dans le concours urbain, Thibaut Collet et Renaud Lavillenie, se sont arrêtés à 5,72 m. Ils ont ensuite échoué dix centimètres plus haut.
Fraîchement sacré champion olympique à Paris, à tout juste vingt ans, le jeune Kényan Emmanuel Wanyonyi s’est rapproché à vingt centièmes du record du monde du 800 m de son compatriote David Rudisha au meeting de Lausanne (Suisse) jeudi et pourrait faire mieux dès dimanche. La Française Cyréna Samba-Mayela, elle, n’a pris que la septième et avant-dernière place du 100 m haies, en 12"69.
Devenu le premier Africain champion olympique du 200 m au Stade de France, le Botswanais Letsile Tebogo a montré qu’il avait encore du jus au meeting de Lausanne, même après son retour triomphal et festif au pays entre-temps : en relâchant visiblement son effort, il a dominé le demi-tour de piste en 19"64 (vent : + 0,9 m/s). Son troisième meilleur chrono sur la distance.
En 1’41"11, Emmanuel Wanyonyi est lui devenu, à égalité avec le Danois Wilson Kipketer, le deuxième meilleur performer de l’histoire du double tour de piste, derrière Rudisha (1’40"91). Dans une discipline décidément en ébullition (cinq des sept hommes les plus rapides de l’histoire le sont avec des chronos courus en 2024), Wanyonyi s’est imposé devant le Canadien Marco Arop (1’41"72) et le Français Gabriel Tual (1’42"30).
Jusqu’à quand le chrono de référence de Rudisha, établi il y a douze ans, en finale olympique des Jeux de Londres, tiendra-t-il ? "Je pense qu’il lui reste peut-être trois jours", pronostique Tual. Comprenez jusqu’à la prochaine course de Wanyonyi et consorts, dimanche en Pologne, au meeting de Ligue de diamant de Silésie.
Wanyonyi, qui a fait progresser de huit centièmes son record personnel qui ne datait que de la finale olympique début août sur la piste violette du Stade de France, espère le meilleur en Silésie. Malgré huit jours sans entraînement avoués la veille, peut-être compensés par le soutien extraordinaire reçu de plus de 30000 personnes au stade et le long de la route à son retour à Gaborone, la capitale du Bostwana, Tebogo a devancé deux Américains, Erriyon Knighton (19"78) et Fred Kerley (19"86), dans la dernière course de la soirée.
Contrecoup olympique au contraire pour Cyréna Samba-Mayela : douze jours après sa médaille d’argent à Paris, la hurdleuse française n’a pris que la septième et avant-dernière place du 100 m haies, en 12"69 (vent : - 0,9 m/s).
Devant, la Portoricaine Jasmine Camacho-Quinn, championne olympique 2021, s’est imposée en 12 sec 35.
Son rêve d’or olympique assouvi trois ans après l’argent amer de Tokyo, l’Américain Grant Holloway a lui connu sa première défaite de l’année au bout du 110 m haies, devancé de quatre centièmes par le Jamaïcain Rasheed Broadbell, victorieux en 13"10 (vent : - 0,1 m/s). Le jeune Français Sasha Zhoya a terminé septième en 13"37.
Lancé dans une tentative d’améliorer encore son record d’Europe du 1500 m (3’26"73), Jakob Ingebrigtsen n’y est pas parvenu, mais le Norvégien, éjecté du podium de la distance aux JO, s’est néanmoins imposé en 3’27"83, record du meeting, devant le champion olympique en titre, l’Américain Cole Hocker (3’29"85). Comme la Néerlandaise Femke Bol sur 400 m haies, victorieuse en 52"25.
Voir en ligne : AFP