Alençon-Médavy : Pas de Kenyan, une première en 15 ans !

Neuf Kenyans et un Namibien aux dix premières places d’Alençon-Médavy. 2004 n’est pas si lointain, mais ne va ressembler à rien au palmarès qui se dessinera dimanche. Tout simplement car... il n’y aura pas un seul coureur venu d’Afrique ! Seule la Kenyane Nancy Omwenga (1ère en 1999 et 2004) sera là.

« Je n’avais jamais vu ça depuis 15 ans », déclare Gwenaël Vigot. Le manager brestois qui, chaque année, amène dans l’Orne une délégation de coureurs des Haut Plateaux avance trois raisons pour expliquer cette « situation exceptionnelle » : cette année, la course vient « un peu tôt dans le calendrier. On a ensuite un creux de trois semaines sans épreuves jusqu’au 19 avril, or les Kenyans préfèrent courir un maximum de fois pendant la dizaine de week-ends qu’ils passent en France ».

Un réveil trop tardif

Autre raison pour celui qui a compté jusqu’à une quinzaine d’athlètes à Médavy : « la profession d’agent est mieux réglementée que par le passé ». Enfin, la crise touche elle aussi le petit monde des courses à pied. « Depuis deux ans, des courses disparaissent, les dotations sont moindres. Les belles années sont derrière nous ».

Un argumentaire repris en partie par Pierre Vannier. « Il y a évidemment les dégâts collatéraux de la crise, même si, de notre côté, on avait été raisonnables il y a 6 ou 7 ans, ramenant la prime au vainqueur de 1500 à 1000 € ». Sans que le plateau n’en souffre à l’époque. Pour l’organisateur, « les managers baissent la voilure, et certains ont eu des demandes inhabituelles et insistantes pour des frais de déplacement ou d’hébergement. Voire le refus de payer les 12 € d’inscription ! Nous n’avons pas changé d’attitude ni de comportement... » Donc moins de coureurs venus de loin.

Répercussion « amusante » de ces défections, bon nombre de coureurs du Calvados ou de la Sarthe se sont soudainement rappelés de l’existence de Médavy... Pour s’inscrire coûte que coûte, depuis qu’ils connaissent l’absence de Kenyan ! « Mon téléphone chauffe depuis la fin des inscriptions, sourit Pierre Vannier. J’ai ainsi refusé une vingtaine de coureurs potentiellement dans le top 10. Et même deux qui auraient pu s’imposer dimanche ». Mais qui, comme le lièvre de la fable, ont oublié de partir (s’inscrire) à temps.