Le Marathon de Genève est optimiste, il croit au Père Noël

Malgré un soleil complice, l’automne n’a pas vraiment souri au 4 ème Genève Marathon. Sa participation a régressé (700 coureurs de moins qu’en 2007) et le marathon, sa discipline reine, est tombé sous la barre des mille engagés. Corolaire, l’épreuve genevoise a dû puiser dans ses réserves pour éponger un important déficit. 

De retour à la présidence de la manifestation (François Salamun devient directeur de course) Grégoire Pennone ne se voile pas la face. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. « Mais ils s’expliquent aussi. Il ne fait pas de doute que notre exil forcé en automne, Euro oblige, a porté préjudice à la course. Pas facile, juste après les vacances d’été, de se faire une place dans un calendrier déjà fort encombré. Les entreprises genevoises, fidèles à notre marathon, nous l’ont confirmé. Il a été plus dur pour elles de mobiliser leurs troupes ».

Parcours inchangé

Aussi pertinente soit-elle, cette interprétation n’a pas chassé tous les nuages. Grégoire Pennone reconnaît que les lendemains de la course n’ont pas été radieux. Surtout après la décision prise par la Fédération suisse de ne pas attribuer à Genève les championnats nationaux de marathon. « Dommage, cela aurait été pour nous une belle marque de reconnaissance. Zurich a été maintenu même s’il obligera ses concurrents à traverser 8 km de tunnel ! » Autre souci, aujourd’hui levé, la position de la Migros, le sponsor principal, que la rumeur annonçait hésitante à reconduire son contrat. « On reste fidèle à notre engagement, précise Natalie Esterman. Il est hors de question pour nous de quitter le monde de la course à pied ». Soulagé, Grégoire Pennone concède toutefois que la Migros a mis une condition à son soutien : dépasser le seuil des 4500 participants.

« C’est un objectif de croissance tout à fait réalisable. Si l’on veut pérenniser l’épreuve, on doit tout naturellement le viser ». Optimiste, Grégoire Pennone mise beaucoup sur le retour du printemps ! « Le 10 mai, on va repartir du bon pied. Et cette fois, pas question de changer de parcours. Les participants l’ont plébiscité et les travaux du tram ne devraient pas encore perturber son tracé ». De fait, cette 5 ème édition n’annonce pas de révolution. « L’important, pour nous, c’est de revenir à l’essentiel, de privilégier le caractère populaire de l’épreuve, quitte à réduire le prize money de la course élite. On espère que les Genevois seront derrière nous ».

Idée cadeau : la course à prix cassé !

Le Genève Marathon ouvre sa campagne d’inscriptions en cassant les prix ! Jusqu’au 24 décembre, le marathon ne coûte que CHF 49,90 ! Soit 40 % de moins que son coût ordinaire. A peine plus d’un franc suisse le kilomètre… Samedi dernier, sous le chapiteau de la Course de l’Escalade, une vingtaine de dossards soldés ont trouvé acquéreur ! « Une dame en a acheté un en guise de cadeau de Noël », raconte Grégoire Pennone. C’était bien là l’idée à l’origine de cette action : encourager les gens à glisser le marathon sous leur sapin de Noël. Pour certains, le cadeau risque d’être empoisonné !

« Pour cette 5 ème édition, nous avons décidé d’adopter ponctuellement une politique de prix agressive et offrir aux participants des réductions », annoncent les organisateurs. Comme Lausanne l’a déjà pratiqué, Genève pourrait ainsi offrir la gratuité de l’inscription aux coureurs d’un canton suisse. Sur un marché de plus en plus concurrentiel, les marathons sont obligés d’innover. Un parcours de qualité ne suffit plus, il faut un plan marketing efficace pour attirer les foules.

Qui est le superhéros ?

A cet égard, l’épreuve genevoise compte beaucoup sur son superhéros pour doper sa campagne publicitaire, résolument fantaisiste. Mais qui donc se cache derrière ce marathonien masqué, ambassadeur déguisé en guitariste ou en commissaire de course ? Un indice, c’est un ancien sélectionné olympique qui a préparé sa première Coupe de Noël en… Thaïlande !