Semi-Marathon de Nice : L’heure bleue de Titus Masaï

Quand, à 9h30 précises sur les deux chaussées de la Promenade des Anglais, les cinq mille concurrents du 10 km et du semi-marathon (21,1 km) ont envahi le macadam niçois, il a fallu cinq minutes pour voir partir les derniers. Juste le temps pour les 15 Africains, seuls devant, d’entamer le 3 ème kilomètre à la vitesse de 21 km/h. Revenus sur la Promenade pour monter vers l’est et passer par le port pour un long aller-retour jusqu’à l’aéroport, les Africains avaient éclaté en plusieurs groupes, dont un trio composé de l’Ougandais Nicolas Kiprono, 24 ans, Stephen Kibet, 37 ans et Titus Masaï, 20 ans, tous deux Kenyans. Si Kiprono a longtemps semblé le plus fringant, la jeunesse de Masaï s’est traduite à 3 km de l’arrivée, à Fabron, par une accélération décisive.

Record pulvérisé

Seul contre une brise indolente jusqu’au tapis bleu d’arrivée, situé face au monument du Centenaire, l’espoir venu de Nairobi a allongé désespérément ses longues foulées pour terminer juste en 60 minutes.

Un nouveau record, amélioré de 54 secondes, renforcé par les chronos des deux suivants (Kiprono et Kibet), eux aussi sous le record de Ndiso. Les 9 premiers, y compris le favori Shami, classé 8 ème, ont couru à plus de 20 km/h. Et dans le duel féminin kenyan, la favorite, victorieuse en 2006, Sylvia Kibet, s’est inclinée de 22 secondes (1h09’51’’ contre 1h09’29’’) devant Helah Kiprop, 24 ans, championne du Kenya de cross-country en 2008. A la 3 ème place, une Hongroise spécialiste du cross-country (5 ème récemment au semi-marathon du lac de Garde en Italie), Tenke Zoltani, en 1h20’44’’. Les 2940 semi-marathoniens classés, sur un total de 5353 dont 1826 dans le 10 km, sont arrivés pendant plus de deux heures, d’abord à vive allure, puis à allure modeste et enfin en marchant. Mais tous avec le même sourire, celui qui succède à tant d’efforts et d’abnégation.

Le plus applaudi, excepté le grand Titus, bleu comme le ciel, était âgé de 82 ans et prénommé Stanley. Un Américain qui a mis plus de 3 heures, le temps de compter les palmiers de la Baie des Anges. Pourtant, quand on aime on ne compte pas !