Christine Arron : « Encore de belles choses à faire »

Christine Arron, on sent à la fois en vous l’envie et la difficulté à revenir au plus haut plan à l’occasion d’un meeting comme le meeting Gaz de France Paris Saint-Denis...

Oui, c’est bien vu. Il y a à la fois l’envie de recourir, de faire une grosse course, de retrouver toutes ces filles, mais, en même temps, il est vrai que ce n’est pas facile pour moi de m’engager sur une course comme ça sans avoir vraiment de repères.

Que pouvez vous espérer dans cette course ?

J’espère déjà pouvoir retrouver des sensations. Pouvoir ré-accélérer au contact des filles. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir aujourd’hui si ma jambe peut tenir et si je suis guérie.

Vous avez eu des indices favorables lors de votre sortie à Strasbourg même si vous n’avez pas couru à cause de ces deux faux départs...

Oui, c’est vrai. J’étais plutôt en forme, il y avait de l’élasticité au sol, j’étais assez tonique sur les départs. C’était bien mais on a toujours envie de courir pour voir un peu où on en est.

Vous disiez vous être retrouvée un peu sans réaction à la coupe d’Europe. Est-ce que vous sentez que cela revient petit à petit ?

Le manque de sensations de la coupe d’Europe était dû à la fatigue. Ce n’était pas un manque de forme. La forme, je crois qu’elle est là. Il est vrai néanmoins que l’on n’a jamais trop de temps pour travailler et que j’ai encore beaucoup de choses à faire.

Est-ce que ce n’est pas un peu gênant ce manque de repères par rapport aux mondiaux d’Osaka qui se déroulent dans six semaines. N’est-ce pas un peu difficile de partir dans l’inconnu ?

Je ne suis pas là pour penser à ça. Je ne veux pas me prendre la tête. J’ai eu une blessure qui était super difficile à gérer. Je passe mon temps à faire des soins pour que ça aille le plus vite et le mieux possible. A côté de ça, je fais le maximum à l’entraînement. Après, je serai prête comme je serai prête pour les mondiaux d’Osaka. On ne peut pas faire plus que ce qu’on peut faire.

Quels sont vos objectifs à Paris ?

Je sais juste que je vaux bien moins en temps que ce que j’ai fait à la coupe d’Europe. J’espérais faire moins de 11"20 à Munich, ça aurait été bien pour une rentrée. Je suis toujours très exigeante avec moi-même mais, en même temps, je me dis qu’il faut savoir être patiente. Même si j’ai déjà doublé, triplé, quadruplé de patience, je crois qu’après une telle blessure il ne faut pas être trop exigeant avec soi-même. Je sais que ça va aller de mieux en mieux.

La présence de Muriel Hurtis est-elle une motivation supplémentaire pour vous ?

Il ne faut pas que je base ma motivation sur une personne ou une autre. Je suis dans une course. Qu’il y ait « X » ou « Y » n’est pas important. Il faut toujours rester concentrée sur ce que l’on a à faire. Maintenant, c’est bien qu’il y ait une deuxième Française dans la course. Le sprint français est représenté et ça c’est bien.

Il n’y aura pas d’appréhension au départ ?

Si, je pense. Même en étant à 100 % comme en 2003, 2004 ou 2005, il y a toujours une certaine pression au départ. Elle est nécessaire pour pouvoir se dépasser.

On imagine qu’en année mondiale, il y a une envie supplémentaire pour vous, parce que les premières médailles mondiales, vous êtes allée les chercher il y a deux ans...

Oui, il n’y a pas si longtemps que ça d’ailleurs. C’est arrivé à 32 ans. Pour moi il y a encore de belles choses à faire. Mais cette blessure a été longue et difficile et il faut que je me remette. Ça va prendre le temps qu’il faut. C’est vrai qu’il y a les mondiaux cette année et je me prépare au mieux pour ça. J’espère que je ne serai pas trop juste sur ma préparation. Si je suis trop juste, je ne ferai que le 100 mètres. Si ça va, je ferai le 100 et le 200. Le 200 est une course que j’aime beaucoup. Elle est moins stressante sur le départ que le 100 et j’ai le temps de déployer une foulée qui est complètement différente et de m’exprimer beaucoup mieux.