JO 2008 : Pékin soigne sa cérémonie d’ouverture

« Nous allons tenter d’achever les parties créatives et techniques avant la fin de l’année bien que les répétitions n’aient pas encore commencé », a indiqué Zhu Jing, chargé des relations publiques d’un comité d’organisation (BOCOG) qui peut également se féliciter de l’avance prise en matière de construction des sites olympiques. Les responsables chinois comptent sur la cérémonie d’ouverture pour donner la meilleure image possible du pays à une opinion publique internationale plutôt critique envers la Chine, en matière de droits de l’homme et de libertés individuelles.

« La qualité de la cérémonie d’ouverture jouera un rôle déterminant sur notre capacité à accueillir des jeux de haut niveau », avait, au début de l’année, déclaré Liu Qi, président du BOCOG et patron du parti communiste de Pékin. Pour réussir cette décisive entrée en matière, Pékin 2008 a invité des artistes de premier plan à travailler sur une cérémonie inspirée du thème « civilisation et harmonie ».

Traditions contre modernité

Le réalisateur chinois Zhang Yimou, auteur entre autre d’Épouses et concubines, dirigera la mise en scène, luxueusement assisté par les américains Quincy Jones et Steven Spielberg et le Taïwanais Ang Lee. « Conseillers artistiques et culturels », ces artistes travailleront avec le directeur de la cérémonie des jeux de Sydney (2000), Ric Birch, et Yves Pépin, patron de la société ECA2 en charge de la cérémonie d’ouverture du mondial 1998 de football en France. Zhang avait pourtant été critiqué en Chine en 2004 pour sa présentation caricaturale, lors de la cérémonie de clôture des jeux d’Athènes où huit minutes avaient été accordées à Pékin comme le veut la tradition olympique. He Zhenliang, membre chinois du comité international olympique (CIO) avait qualifié le spectacle de « superficiel », arguant qu’il y avait autre chose en Chine que des lampions rouges, l’opéra pékinois et des filles jouant des instruments traditionnels. Depuis, Zhang est vivement encouragé à mettre l’accent sur l’esprit de la Chine moderne plutôt que sur les traditions séculaires de l’Empire du Milieu.

Le volet culturel des jeux de 2008 sera conçu afin que le monde puisse « mieux comprendre les réformes et l’ouverture (en cours) dans la Chine moderne », a récemment expliqué Jiang Xiaoyu, vice-président du BOCOG. On n’en saura pas plus. Le mystère est de mise, comme pour la cérémonie d’ouverture, jusqu’au 08/08/08 à 8 heures du soir (12h GMT). Seuls deux officiels du CIO connaissent les plans pékinois pour cet événement : Gilbert Felli, son directeur exécutif, et Hein Verbruggen, chef de la commission de coordination qui travaille en étroite collaboration avec le BOCOG. Mais tous deux sont tenus au secret. Le président du CIO, Jacques Rogge, veut lui se réserver l’effet de surprise : « Je ne veux pas savoir et être surpris le 8 août 2008 ».