Manuèla Montebrun : « Poursuivre le travail entamé cet hiver »

Ses examens terminés, Manuèla Montebrun est prête à aborder la dernière ligne droite avant les championnats d’Europe de Göteborg, l’objectif prioritaire de sa saison. Interview.

Quel regard portez-vous sur votre saison hivernale ?

Difficile à dire. Je n’ai participé qu’à deux compétitions cet hiver : la première à Salon-de-Provence et la seconde à Tel-Aviv à l’occasion de la coupe d’Europe des lancers. En plus, j’ai eu des petits pépins physiques à l’épaule droite et je n’ai pas pu me muscler le haut du corps depuis le mois de janvier. J’avais des kystes qui me comprimaient un nerf et il a fallu que je me les fasse retirer. Au niveau sportif, je termine troisième à Tel-Aviv, à la bagarre, avec un jet à 70,29 m. Quelques jours plus tôt, j’avais aussi participé aux championnats nationaux des lancers longs de Salon-de-Provence mais il y avait des rafales de vent très puissantes. Et mon jet à 69,30 m, réalisé là-bas, est donc difficilement analysable.

Sur le plan métrique, êtes-vous satisfaite par vos performances hivernales ?

J’aurais voulu lancer plus loin. Mais je suis relativement satisfaite. Il est très compliqué pour les lanceurs de participer à de vraies compétitions en hiver. En plus, depuis la fin de la coupe d’Europe des lancers, je prépare à 100 % le concours du professorat de sport. Pendant quelques semaines, j’ai dû mettre l’athlétisme de côté (seulement trois séances par semaine) pour être compétitive lors des examens. Je compte reprendre réellement l’entraînement courant avril.

Comment « sentez-vous » la saison estivale qui s’annonce ?

Avec mes obligations universitaires, jusqu’à présent, je ne la sentais pas très bien ! L’objectif ultime, cette année, sera les championnats d’Europe de Göteborg. Un seul point positif pour l’instant : j’ai déjà fait les minima cet hiver ! Vous savez, pour moi, les « Europe » ressemblent comme deux gouttes d’eau aux « Monde ». Si on oublie les cubaines, les meilleures lanceuses sont originaires de pays européens. Alors, ces championnats d’Europe seront aussi difficiles à aborder que des championnats du monde. Le défi sera intéressant. Mais, avec Guy Guérin, nous n’avons pas encore déterminé notre programme de meetings.

L’an dernier, vous vous étiez blessée à un doigt. Cette fois-ci, c’est l’épaule...

C’est vrai. J’ai l’impression que je recherche la difficulté. Ce serait trop simple d’être toujours en forme !

Viserez-vous l’or à Göteborg ou préférez-vous, comme souvent, ne pas polluer votre préparation en vous fixant des objectifs de médaille ?

Je ne suis pas à la recherche de l’or ou d’un autre métal. Quand je lance, je n’ai qu’un objectif : faire de mon mieux, être là le jour J pour pouvoir m’aligner au maximum de mes possibilités. Je ne suis pas une chercheuse d’or.

Un pronostic métrique pour 2006 ?

Allez, j’espère pouvoir lancer à 88 mètres (elle éclate de rire) ! Non, sérieusement, je n’aime pas trop avoir de prétentions métriques en début de saison et ce n’est pas aujourd’hui que je vais me jeter à l’eau. Disons qu’il faudra que je fasse mieux que mes 70,29 m de Tel-Aviv. Je vais tranquillement poursuivre le travail que j’ai entamé cet hiver. Et on verra bien...