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Marathon du Médoc : Succès de David Antoine et Nathalie Vasseur


Publié le dimanche 10 septembre 2006 à 21h15min

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Sous une chaleur étouffante, David Antoine et Nathalie Vasseur ont remporté une fois encore l’un des plus fameux marathons du monde. Et tous les deux fêtaient hier leur vingtième marathon.




22 ème Marathon du Médoc

Il s’est assis, a allongé ses jambes pour trouver un improbable réconfort sur le plastique brûlant, puis les bras ont flanché. Alexandre s’est laissé aller. Et quand les secours en éveil sous cette chaleur qui inquiétait beaucoup se sont approchés, un simple murmure retint l’intervention : « Laissez-moi rêver... » C’est peut-être cela le Médoc, avant, pendant et après, deux heures et demie, trois, quatre ou cinq heures de cavalcade, le droit de rêver.

Quel que soit le costume

Le droit d’entreprendre un pari que beaucoup jugent insensés mais qu’une approche simplement raisonnable rend accessible au plus grand nombre ; le droit de savoir ce que représentent ces « quarante et quelques bornes » d’application, d’audace et de courage, d’humilité et de persévérance. Oser quelque soit le costume. L’essentiel est ailleurs. Dans les jambes bien sûr mais tout autant dans les têtes où beaucoup de prétendants au marathon courent des jours et des nuits, alignant les kilomètres et plus encore les certitudes et les craintes... Et pour briser ces songes de désordre, autant le faire sous le masque. Le marathon du Médoc, exemplaire après avoir été novateur, est sur ce point imbattable.
« Pour vivre heureux, vivons cachés ». La banderole que brandissaient une vingtaine de joyeux lurons grimés à l’excès ne pouvait être d’une meilleure actualité. Il y a des jours où le marathon du Médoc n’a pas grand chose à envier au carnaval de Venise.

Le Cognac venu s’associer au Médoc pour « le mieux vivre » avec une trentaine de coureurs au coude-à-coude, des ânes en cavale, une légion romaine martyrisant la ligne d’arrivée, un troupeau d’une cinquantaine de têtes de délicieux petits cochons rose, Spirou et toutes les bandes dessinées de tous les âges, les inévitables bagnards en cavale chaque année, des indiens et de ravissantes indiennes prêts à changer d’incertaines réserves pour des vignes de délices, Mozart et un clavecin sur le dos pendant cinq heures (!) pour l’année du musicien autrichien, de vrais Mauriciens et de faux Tahitiens, une Australienne égarée après une belle carrière de beach volley, des cigales de Provence aussi bruyante que le virage sud de Chaban-Delmas, deux Japonaises confuses et effarouchées en tutu, Lagardère prenant le départ en tenue d’apparat et finissant en Bossu sans rien oublier du personnage de Paul Feval, c’est tout cela le Médoc.

Ferveur et enthousiasme

Six heures de courses sous un soleil invité dès l’aube (36 degrés au début de l’après-midi), 42,195 kilomètres de routes, de chemins de graves poussiéreux, de virages, de côtes et de descentes soudaines. Du soleil et pas beaucoup d’ombre. Des pins parasols d’un incroyable réconfort à Laffitte Carcasset, de la belle et noble musique à Beychevelle et la beauté de quelques autres lieux, tout n’est que douceurs et volupté. Avec une constante pourtant, les pattes. Un peu plus de seize mille arpentant ces terres d’histoire et de richesse, ne perdant rien des alentours, soit à l’avant scène, soit dans le coeur, ou encore à la traîne, impossible d’y échapper. Le Médoc, c’est un piège. « Une autre façon de voir la course. Sérieusement car les kilomètres y sont, complimentait Dominique Chauvelier qui a fait le plus long marathon de sa vie (4h58 mn) pour s’être engagé à aider un copain, mais il y a une ferveur et un enthousiasme exceptionnels ».

« Peut-être la ruralité. Mais on aurait presque honte d’abandonner, de ne pas faire honneur à toutes ces gens qui ouvrent leurs portes et leurs coeurs » dit un autre. Et c’est pour tout cela, qu’à quelques minutes d’intervalles, David Antoine a remporté son deuxième Médoc incitant Philippe Rémond le héros local (neuf victoires) à revenir l’an prochain « car il n’est pas question de caler avant le chiffe 10 », et qu’une demi heure plus tard, Nathalie Vasseur a empoché son sixième Médoc. Et tous les deux le jour de leurs vingtièmes marathon. Et quand les derniers, fourbus mais contents passaient une ligne fictive, Alexandre était à l’écart. Allongé dans l’herbe, face à la « rivière », les yeux fermés, il prolongeait le rêve. Son rêve. Il avait fini son marathon. Loin du premier. Pour lui aussi, c’était le vingtième. A la vôtre.

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