87 ème Sedan-Charleville : Kisang, saga africa
Publié le lundi 8 octobre 2007 à 13h56min
Au doublé d’Elizabeth Chelagat s’est ajouté hier l’avènement de David Kisang. Le drapeau kényan continue à flotter sur la doyenne des classiques.
L’erreur aurait été d’attendre une surprise. Voir un Kényan remporter une course à pied, c’est comme contempler La Joconde ou faire la fête à Ibiza. Un pléonasme. L’originalité de la quatre-vingt-septième édition tint à la capacité d’Abdelkebir Lamachi d’éviter un triplé des coureurs des hauts plateaux. Résistant à David Kisang jusqu’au passage symbolique du semi-marathon, à l’entrée de Charleville, qui sait si le Marocain n’aurait pas davantage inquiété le futur lauréat sans les contraintes inhérentes au ramadan ?
L’honneur du Maroc
« A un moment, j’ai vraiment pensé à la victoire, expliquait le médaillé d’argent du semi-marathon des Jeux méditerranéens 2005 à Alméria. Mais sans avoir mangé ni bu depuis plus de douze heures, mes muscles se sont tétanisés. Je suis tout de même content, car j’ai bien défendu le Maroc face au Kenya ». Exilé pour une dizaine de jours en France, David Kisang a construit son succès dans son style caractéristique, armé d’accélérations foudroyantes. Vainqueur du marathon d’Albi cette année, Moses Kipruto fut avec Benjamin Bitok le premier lâché du quinté de tête constitué dès le passage au premier kilomètre. Malgré une meilleure impression visuelle, Elias Cheboi craqua à l’abord des Ayvelles, à huit bornes de l’arrivée.
« Je suis très satisfait, car je m’étais beaucoup entraîné pour pouvoir gagner ici, réagissait le frêle lauréat, à peine essoufflé par 1h14’40" sous la chaleur automnale ardennaise. J’ai réalisé une belle course, mais j’ai néanmoins souffert à cause de la rudesse du parcours ».
La reine Elizabeth
Elizabeth Chelagat aurait parfaitement pu renseigner son compatriote. Tenante du titre, elle s’est offert un savoureux doublé. Longtemps talonnée par Eunice Orwaru, troisième l’année dernière, et Paola Ventrella, championne d’Europe de course en montagne, la Kényane avait simplement les meilleures jambes.
« Nous avons fait la course toutes les trois jusqu’au vingt et unième kilomètre, racontait la sympathique Italienne, finalement troisième. Ne connaissant pas cette épreuve, je ne savais pas à quoi m’attendre. Sans doute les Kényanes étaient-elles mieux préparées que moi qui vise le marathon de Carpi le 21 octobre. Mais je reviendrai, car le public est formidable. Dans mon pays, il n’existe aucune course comme ça ». Cent un ans que ça dure...
Voir en ligne : L’union
Un message, un commentaire ?
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.