Behobia-SanSebastian, le rendez-vous de l’athlétisme populaire

Dimanche a lieu la traditionnelle Behobia-San Sebastian, une course de 20 km qui n’en finit plus d’attirer des milliers de coureurs pour le simple plaisir de la course. Très difficile à analyser, la renommée de la Behobia-San Sebastian est avant tout un véritable rendez-vous de l’athlétisme populaire. Un historique, un parcours, une ambiance, une organisation sans faille, rien à gagner si ce n’est sa propre performance, c’est un peu tout cela qui fait le succès de la course. Mais il y a surtout une dose d’irréelle qui fait faire à des milliers de gens la procession vers le départ à Behobia chaque début novembre. Il n’y a pas de recette à ce succès si ce n’est un évènement qui a rencontré son public. A longueur d’année, des Basques courent et s’entraînent avec pour unique but de participer à la Behobia-San Sebastian le deuxième week-end de Novembre.

Première des courses

Souvent, cette course revêt le rôle d’un déclencheur pour certaines personnes qui avaient laissé de côté l’effort physique. « On commence par s’entraîner pour la Behobia, puis ensuite on prend goût à l’effort et on participe à d’autres courses dans l’année », explique Michel, ce Hendayais qui avoue avoir été « pris du virus sportif à plus de trente ans grâce notamment à ce semi-marathon ». Pour d’autre plus sportif, comme le Bayonnais Antoine, la « Behobia » est l’occasion de partager « un moment entre potes ». « L’entraînement n’est pas notre seule préparation. Nous essayons de trouver chaque année un déguisement particulier, comme ça, on ne se perd pas et on se retrouve plus facilement dans la foule ou dans le « vieux » pour l’apéro d’après course ».

Au fil des ans, la marée humaine ne dégonfle pas. Mieux même, les chiffres sont sans cesse dépassés. Cette année, pour faire face à la demande, le nombre de participants a été augmenté et ce sont 16300 coureurs qui seront au départ à Behobia dimanche à 11h du matin. Et malgré presque 3000 dossards de plus cette année, il fallait se montrer prévoyant pour participer à cette 44 ème édition. Deux mois avant le départ, les inscriptions étaient déjà closes. Les retardataires n’ont alors plus que le forfait de dernière minute pour espérer décrocher le ticket et s’aligner sur la ligne de départ situé dans un quartier d’Irun dont le commerce est justement la spécialité. Cependant, ces derniers dossards ne se trouvent pas dans les achalandées ventas. Et à l’époque d’internet, c’est sur les sites d’annonce ou d’enchère comme « ebay » ou encore sur les blogs que se trouve où plutôt se trouvait ce fameux sésame. Car depuis deux semaines au moins, plus rien. Même sur la « toile » où pourtant l’on trouve de tout.

Pour les derniers retardataires qui voudraient encore participer à la Behobia-San Sebastian, il n’y a plus qu’à rejoindre les milliers de supporters massés sur le bord de la route tout au long des 20 km du parcours. Là encore, il faudra trouver une place. Finalement, le plus dur dans ce semi-marathon n’est peut-être pas l’exigeant parcours. Etre à l’affût de l’ouverture des inscriptions par le club organisateur de Donostia, le CD Fortuna, puis obtenir ce fameux dossard demande largement plus d’1h45’, le temps moyen pour rallier Behobia à San Sebastian.

Chema Martinez quatrième ou Julio Rey première

Malgré le fort aspect populaire de la course, les organisateurs du CD Fortuna souhaitent donner un enjeu sportif à l’évènement. A chaque édition, les organisateurs tentent donc d’attirer quelques-uns des meilleurs spécialistes du semi-marathon. Pas de récompense financière, la venue de ces très bons athlètes dépend donc en grande partie de leur disponibilité. Cette année, « la Behobia » pourra compter sur la participation du vainqueur des trois dernières éditions Chema Martinez, mais aussi sur Julio Rey, 2 ème au marathon des championnats du monde d’athlétisme de Paris en 2002 et 3 ème au championnat d’Europe 2006 de Goteborg. Ces deux-là devraient se disputer la victoire à l’arrivée sur le Boulevard Donostiar. A moins que l’Oriotar Kamel Ziani, 2 ème l’an passé, ou encore le Madrilène Alberto Juzdado, recordman de l’épreuve en 59 mn 19 s (1996) et vainqueur à cinq reprises à Donostia ne viennent troubler la course des deux favoris. A noter qu’Alfonso Alvarez Valera lui aussi cinq fois vainqueur de ce semi-marathon, dont trois consécutifs (1985, 86 et 87), sera au départ de la course dimanche.