Vitamine K : L’alliée méconnue de vos artères
Publié le lundi 26 mai 2025 à 20h02min
Vous pensez connaître toutes les vitamines essentielles ? La vitamine K mérite votre attention. Ce micronutriment discret joue un rôle capital dans votre santé cardiovasculaire et osseuse. Mon guide complet vous révèle ses sources alimentaires (légumes verts, produits laitiers...), ses bienfaits insoupçonnés et ses particularités pour les personnes sous anticoagulants. Découvrez comment cette vitamine contribue à la fixation du calcium dans vos os et à la prévention des maladies coronariennes. Apprenez à équilibrer votre alimentation sans bouleverser votre traitement. Bonne lecture.
La vitamine K est un micronutriment peu connu au sein de la population, mais elle a, comme les autres vitamines (B, C, D,…), une importance majeure au niveau métabolique pour le bon fonctionnement de l’organisme. Néanmoins, pour les personnes présentant des pathologies cardiovasculaires et nécessitantes un traitement anticoagulant (ou AVK pour anti-vitamine K), la vitamine K est une notion plus courante et utilisée sur les plans nutritionnel et diététique. Comme les vitamines A, D et E, la vitamine K est liposoluble, c’est-à-dire soluble dans les lipides (corps gras et matières grasses) ; on la trouve essentiellement dans certains aliments tels les feuilles des légumes verts et en moindre quantité dans le foie, la viande, les céréales, les produits laitiers et les fruits.
– Rôles de la vitamine K
Comme pour toutes les vitamines, la vitamine K est essentielle pour notre santé :
- Coagulation sanguine, par l’activation de protéines vitamine K dépendantes qui jouent un rôle important dans les différents facteurs de la coagulation
- Minéralisation osseuse (fixation du calcium dans les os) ce qui permet de réduire le risque de fracture, notamment suivant l’âge de la personne
- Croissance cellulaire
- Prévention cardiovasculaire, la vitamine K2 permettrait de réduire le risque de décès par maladie coronarienne (les coronaires irriguent le cœur)
– Quelles sont les sources alimentaires de vitamine K ?
La vitamine K d’origine végétale, qui nous est apportée par l’alimentation, s’appelle phylloquinone (vitamine K1). La moitié de la vitamine K que nous assimilons est produite dans notre corps, par les bactéries coliques. La vitamine K d’origine bactérienne s’appelle ménaquinone (vitamine K2). On trouve cette forme de vitamine K aussi dans l’huile de poisson, le foie, les produits laitiers (lait, yaourt, fromage…) mais aussi dans le miso. Il existe une troisième forme, la ménadione (vitamine K3) d’origine synthétique.
Les principales sources alimentaires sont les légumes verts foncés en général dont le chou vert, chou de Bruxelles, chou brocoli, salade verte (laitue, scarole, roquette…), cresson, persil, épinard, haricot vert, pois, poireau, concombre, asperge, algues, huiles végétales (colza, olive, soja, cette dernière huile apporte 362 µg pour 100g…), foie, huiles de poisson…
Remarque : la cuisson ne détruit pas la vitamine K.
– Quels sont les besoins en vitamine K ?
Les besoins en vitamine K sont extrêmement faibles car le mécanisme de recyclage de la vitamine K par l’organisme est très efficace. On estime que ces besoins sont de 1 µg par kilo de poids corporel et par jour, besoins définis pour permettre une activité coagulante normale chez l’homme et la femme.
L’apport conseillé en vitamine K est de 70 µg par jour pour un adulte. Les besoins sont couverts très largement par l’alimentation puisqu’un repas ordinaire d’adulte peut fournir entre 300 et 400 µg de vitamine K. Les femmes enceintes et allaitantes ont un besoin supérieur en vitamine K. La carence en vitamine K est très rare chez l’adulte. Elle se manifeste par des hémorragies cutanées et des ecchymoses. La carence, fréquente chez les nouveaux-nés, est traitée par une supplémentation en vitamine K.
La vitamine K peut être prise de différentes formes outre les aliments, il est possible de la consommer sous forme de compléments alimentaires, médicaments (etc.). La vitamine K peut être administrée par injection pour la maladie de Crohn ou la mucoviscidose, par exemple, qui empêche une assimilation intestinale.
– Traitement par anticoagulants (anti-vitamine K ou AVK) et régime alimentaire
Les anticoagulants oraux agissent en bloquant une enzyme située dans les cellules du foie qui permet la mise en fonction de la vitamine K exogène (c’est-à-dire apportée par l’alimentation).
La dose prescrite doit tenir compte des habitudes alimentaires du patient et celui-ci doit être informé du fait qu’il ne doit pas modifier brutalement ses habitudes, en particulier en devenant soudainement un gros consommateur de légumes verts ou de foie de porc s’il ne l’était pas jusque là. Si de telles modifications se produisaient, la dose d’anti-vitamine K devrait être augmentée en conséquence. A l’inverse, une brutale réduction des apports alimentaires en vitamine K entraînerait un surdosage du médicament anticoagulant, la diminution de la consommation de légumes verts risquant alors d’entraîner une hypocoagulabilité.
La ligne de conduite est donc simple :
- Gardez les mêmes habitudes alimentaires qu’avant l’instauration du traitement, si elles sont diversifiées, variées et équilibrées au regard de vos besoins spécifiques
- Et évitez de cumuler dans la même journée plusieurs aliments très riches en vitamine K (par exemple du foie de porc avec des choux de Bruxelles)
Conseil de prévention sur les régimes anti-vitamine K ou AVK
Il n’y a pas lieu de mettre en œuvre des restrictions alimentaires injustifiées, la diversité, la variété et l’équilibre alimentaire restent des priorités. Attention aux diététiques strictes et extrémistes d’éviction qui peuvent favoriser la survenue de déficience en vitamine K, par l’éviction d’un certain nombre de produits de manière anarchique et mal encadré.
– Lien entre vitamine K et forme sévère de Covid-19 ?
Selon une étude scientifique néerlandaise (The Guardian), il existe un lien entre une carence en vitamine K et une forme sévère de Covid 19. Ils ont comparé les analyses de sang de 184 patients ayant une forme grave de Coronavirus et un groupe témoin non infecté. Les personnes admises en soin intensif avaient des carences en vitamine K, ceci pouvait s’expliquer par un effet sur la coagulation du sang qui entrainerait une dégradation au sein des poumons.
– Questions fréquentes sur la vitamine k
Quels sont les symptômes d’un manque de vitamine k ?
C’est assez rare d’être en carence de vitamine k chez l’adulte, c’est plutôt pour le bébé (et notamment le nouveau-né) qu’elle existe. Elle peut provoquer des anomalies de la croissance osseuse, mais cela reste très rare. Attention, une étude néerlandaise a démontré qu’en cas d’infection au coronavirus, le fait d’être carencé pouvait provoquer une forme sévère de Covid-19.
La vitamine k est-elle bonne pour notre santé ?
Oui, la vitamine k est bonne pour la santé et notamment au niveau des os car elle permet de fixer le calcium aux os (rôle dans la lutte contre l’arthrose). Elle permet également la coagulation du sang et la croissance cellulaire.
Où trouver la vitamine k ?
La vitamine k se trouve principalement dans les aliments (chou, épinard, navet, laitue…) mais il est possible d’en avoir en synergie au sein de compléments alimentaires.
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* Article publié par Nicolas Aubineau, Diététicien Nutritionniste du sport et en clinique
Voir en ligne : Nicolas Aubineau
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