Genève a tous les atouts pour faire gagner son marathon

Genève et son marathon entretiennent une relation tendre et tumultueuse. Au carrefour des années 90, alors que le bonheur était sur le bitume, la ville avait abandonné son compagnon de route. Une perte identitaire quand on sait combien l’épreuve mythique peut être l’ambassadrice d’une cité.

Il a fallu attendre 2005 et l’initiative d’une « bande d’hurluberlus » pour que les deux amants se rabibochent. L’union restaurée donne alors naissance au Genève Marathon. La rade est son berceau, miroir d’un avenir prometteur. Pourtant, l’an passé, dans ce cadre que l’on dit idyllique, il a failli tomber à l’eau. Faute de soutien, de mains tendues.

10000 coureurs en 2015 ?

« Pour le salut du marathon, Grégoire Pennone a eu raison de pousser un coup de gueule. Il fallait réveiller les consciences », observe Rémy Duchemin. Avec Benjamin Chandelier, son associé au sein de la société Thirdpole, le Français a repris les rênes de la manifestation il y a à peine trois mois. Un temps envisagé, le report de la 6 ème édition en 2011 a été écarté. « Un redémarrage aurait été préjudiciable à l’image de l’événement ». Formés à l’école ASO (organisateur du Tour de France ou du Dakar), les deux hommes ne manquent pas de souligner les mérites de l’ancienne organisation. « Si elle a reconnu ses limites, son essoufflement, cela ne veut pas dire qu’elle a fait du mauvais boulot, bien au contraire. En nous mandatant, elle a surtout fait entrer de nouvelles énergies dans la course », souligne Rémy Duchemin.

Les repreneurs ne prétendent pas être des sauveurs. Leur savoir-faire est leur meilleure carte de visite. « On croit en Genève, en sa capacité d’héberger et de développer un marathon d’envergure. On n’est pas là pour réussir un coup, notre projet s’inscrit dans la durée et doit pouvoir compter sur l’adhésion de tous les partenaires locaux. A cet égard, si on s’est lancé, c’est bien parce que les autorités nous ont promis de nous apporter leur aide », affirment-ils. A l’horizon 2015, Rémy Duchemin n’hésite pas à parler d’un peloton de 10000 coureurs, trois fois plus qu’en 2009 ! Vision utopique ? « Genève ne manque pas d’arguments. Sa notoriété internationale, son accessibilité, la qualité de ses infrastructures, la beauté de son décor parlent en sa faveur. Notre objectif, c’est de pérenniser un marathon à dimension humaine. Pas question d’imiter des mégalopoles comme New York, Londres ou Paris. De toute manière, ici, on est limité par la largeur des rues… »

Du pain sur la planche

Le nouvel organisateur, qui travaillera en étroite collaboration avec l’association Genève Marathon (et son réseau de bénévoles) attend la fin du chantier du tram pour plancher sur un nouveau parcours. « Une seule boucle de 42,195 km, voilà l’idéal », dit-il. En attendant, entre la recherche de partenaires financiers, le contact avec les autorités et le développement de la communication (le marathon vient d’être référencé sur une centaine de sites), il ne manque pas de pain sur la planche. 

 Deux jours, quatre courses

Concept

Avec un parcours et un horaire inchangés, la 6 ème édition ressemblerait comme deux gouttes d’eau à la précédente si elle ne se déployait pas sur 2 jours ! Pour ouvrir l’épreuve à toute la famille, deux courses, réservée aux dames (6 km) et aux enfants de 6 à 13 ans (de 500 m à 3 km) seront organisées le samedi après-midi sur les quais et dans les parcs.

Parcours

Le marathon (8h) et le semi-marathon (10h30) se disputeront dimanche sur un tracé familier, le long des quais et au fil du Rhône et de l’Arve, avec départs et arrivées sur le quai Wilson. Le chantier du tram ne devrait occasionner que quelques rares retouches.

Participation

En raison d’une campagne d’inscriptions lancée tardivement, les organisateurs tablent sur une participation identique à celle de l’an passé (3600 coureurs, dont 900 marathoniens).

Budget

Selon l’expression de Rémy Duchemin et en l’absence d’un sponsor principal (des contacts sont en cours), le budget est encore « mouvant ». « Pour l’heure, on est des bénévoles mécènes. On investit en attendant de pouvoir rentabiliser notre engagement ».

Philosophie

A l’exemple du FC Barcelone, le marathon genevois courra pour l’Unicef. Dédié à l’eau, il consacrera une partie de ses bénéfices à l’achat de pompes à eau destinées aux populations défavorisées.

 Inscriptions en ligne sur le site de la manifestation.

 Renseignements sur https://generaligenevemarathon.com/

* Article publié par Pascal Bornand

Pour de plus amples informations sur cette course, consulter la rubrique "Agenda"