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Morhad Amdouni : « Je veux être finaliste à Berlin »

Publié le mardi 2 juin 2009 à 18h05min

Avant sa course de Rabat, lors du meeting international Mohamed VI le 23 mai, Morhad Amdouni a observé attentivement le 1500 m de Mahiedine Mekhissi-Benabbad, bouclé en 3’35"06. Quelques minutes plus tard, le Bastiais allait imiter son aîné avec un nouveau record personnel sur 5000 m et, surtout, un nouveau record de France espoir en 13’14"19 (ancien record : 13’24"05 par Bouabdellah Tahri en 1999).

Le parallèle entre les deux demi-fondeurs sur le plan du mental est saisissant. Comme le vice-champion olympique du 3000 m steeple, Morhad Amdouni ne se fixe aucune limite. C’est ce qui fait sa force. Il n’hésite pas à suivre les Kényans. Au Maroc, il a amélioré son record de plus de quarante secondes (13’56"03 en 2007). Et pourtant, il ne se satisfaisait pas entièrement de son temps, à cause d’une petite erreur tactique. A l’entendre, la barre des 13’10", ce n’est que partie remise. Ça promet…

Morhad, racontez-nous votre 5000 m de Rabat, lors duquel vous avez largement battu en 13’14"19, le record de France espoir de Bouabdellah Tahri (13’24"05)…

Avant mon 5000 m, j’ai regardé la course de Mahiedine (Mekhissi-Benabbad) sur 1500 m. J’ai analysé sa stratégie. Il est resté en 7 ème ou 8 ème position, en retrait et en gérant, avant de finir très fort. J’ai voulu mettre en place la même tactique. C’est parti vite : 1’01" au 400 m et 2’35" au 1000 m. Ensuite, j’ai remonté petit à petit le peloton. Je suis passé au 3000 m en 7’58". Là, je me suis dit : « Il ne te reste plus que 2000 m ». A la fin, j’ai commis une erreur en restant derrière un Marocain et les Kényans ont pris un peu d’avance. J’ai eu peur de les suivre. J’étais pourtant prêt. Finalement, je termine cinquième.

Vous voulez dire que vous auriez pu faire mieux ?

J’ai eu peur, je ne me suis pas arraché les dents. J’ai juste manqué d’expérience. J’avais moins de 13’10" dans les jambes. J’ai joué la place. Le chrono, lui, est venu tout seul. De toute façon, 13’14", ça me donne confiance pour la suite de la saison. A l’arrivée, ça allait. Je n’étais pas épuisé.

Avez-vous été surpris quand on vous a annoncé que vous veniez de battre le record de France espoir ?

C’est super. Mais je m’attendais à ça par rapport à ce que je réalise cette année à l’entraînement. En junior, j’avais loupé le record de France alors que je pouvais m’en emparer. Je me rappelle d’une de mes séances : 3000 m en 8’15", 2000 en 5’25" et pour finir un 1000 m en 2’30". Mais, ensuite, j’étais tombé malade. Ce sont des choses qui arrivent.

Vous avez amélioré de plus de 40 secondes votre record sur 5000 m. Comment l’expliquez-vous ?

En espoir 1, j’ai connu quelques soucis. Mais j’ai prouvé cet hiver, en cross, que j’étais fort. Je fais de belles places aux Mureaux et au Mans, en accrochant les Kényans. Là, j’ai été surpris. Malheureusement, je suis tombé malade au moment des Championnats d’Europe de cross. Je suis quelqu’un de très fragile. J’étais également malade lors des Championnats de France de cross et même aux Mondiaux. Je suis allé voir un médecin. J’avais les poumons bloqués. Il était persuadé que je fumais ! Quand j’ai été enfin guéri, je me suis senti mieux. Et j’ai pu bien me préparer, ce qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps.

Où êtes-vous parti en stage au printemps ?

Au Maroc où je suis encore actuellement, dans un petit village un peu plus haut qu’Ifrane, à 19 km. Il y a de formidables parcours. J’y suis seul avec mon entraîneur et un lièvre d’entraînement. C’est un Marocain. Je préfère être ici plutôt qu’à Ifrane pour être loin des autres athlètes.

Vous n’aimez pas vous entraîner en groupe ?

En fait, tout dépend du groupe et de l’ambiance. Courir avec des Ethiopiens, ça ne me poserait pas de problème. Mais j’aime être seul par rapport à la tranquillité et à l’hygiène de vie. J’ai besoin d’un bon sommeil, de repas équilibrés. Je fais attention à bien m’hydrater. Etre athlète de haut niveau, c’est un tout. Je suis beaucoup plus professionnel qu’avant.

Vous avez réalisé les minima A IAAF pour Berlin. Quelle est la suite de votre programme ?

Je vais descendre un peu sur 800 m et 1500 m. Je veux montrer que j’ai aussi de la vitesse, que je peux courir vite du 800 m au 5000 m. Je reviens en France le 4 ou le 5 juin et je devrais participer à un 800 m le 6 juin chez moi, en Corse. Il y aura un lièvre. Je veux faire un chrono. Mon objectif ? C’est une surprise ! En tout cas, j’ai fait de grosses séances.

Puis viendront en août les Mondiaux de Berlin. Si vous êtes qualifié, quelles seront vos ambitions ?

Je veux être finaliste. Si je fais mieux, ce sera du bonus. Mais avant, il y aura eu des meetings. La barrière des 13’ sur 5000 m, on y pense forcément. C’est logique. Tout dépendra de moi. J’espère au moins m’en rapprocher en réalisant 13’01" ou 13’02".

* Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer


Voir en ligne : FFA

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