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Ultramarathon du Mont-Blanc : Romands candidats au casse-pipe

Publié le dimanche 19 août 2007 à 10h11min

Plusieurs centaines de coureurs romands seront au départ de l’Ultramarathon du Mont-Blanc, vendredi prochain. Cette épreuve d’endurance, longue de 160 kilomètres à courir d’une traite, est l’une des plus terribles du circuit. Au prix d’efforts surhumains et de maux divers, le peloton arrive décimé. Ce qui n’empêche pas les concurrents d’être chaque année plus nombreux.

Partir en sachant pertinemment que l’on va souffrir : telle est la réalité des ultramarathoniens, ces coureurs à pied qui se lancent dans des épreuves d’endurance extrême. Vendredi prochain, ils seront 3500 au départ de l’Ultramarathon du Mont-Blanc (UTMB), dont plusieurs centaines de Romands.

Jacques, Alexandre, Baptiste et Grégoire s’entraînent pour cette échéance depuis des mois. Traversant la Haute-Savoie, le Val d’Aoste et le Valais, l’UTMB est l’un des rendez-vous les plus redoutés du circuit. Imaginez : 163 kilomètres et près de 9000 mètres de dénivelé positif (sans compter les descentes), à parcourir non-stop en moins de quarante-six heures. C’est davantage que Genève-Berne par l’autoroute. « Déjà, en voiture, c’est long... », plaisante-t-on dans le milieu, un monde très élitiste, réservé à une minorité tentée par les aventures surhumaines.

Deux fois l’ascension de l’Everest

L’UTMB, c’est aussi l’équivalent de quatre marathons d’affilée, deux fois l’ascension de l’Everest depuis le camp de base. Le commun des mortels se demandera ce qui peut pousser une personne apparemment normalement constituée à relever de tels défis. En fait, ce que l’ultramarathonien recherche, c’est le dépassement de ses propres limites. Atteindre le seuil de l’épuisement pour mieux le sublimer. La souffrance est toujours niée, éludée. Alexandre rit de son état de délabrement à l’arrivée de l’UTMB en 2006. On dirait un adolescent qui se vante après avoir pris la cuite de sa vie. Il s’est fait une tendinite au genou droit en 2005, puis deux tendinites l’année dernière, assorties d’une inflammation du périoste et d’une entorse.

Baptiste a dû abdiquer trois fois sur le parcours de l’UTMB : en 2003, hypothermie et hypoglycémie ; en 2004 et 2005, abandon sur blessure ; en 2006, il réussit enfin à franchir la ligne d’arrivée, mais se déchire peu après les ligaments et les tendons du genou. Il est opéré du ménisque à seulement 32 ans. Grégoire s’est blessé au genou droit en juin dernier, après avoir souffert du genou gauche l’année passée. Jacques avale un produit acheté en France pour lutter contre le sommeil après vingt-quatre heures de course. Il l’avoue comme si c’était parfaitement anodin. Selon une étude réalisée en Suisse, au moins 34 % des ultramarathoniens consomment des antidouleurs et des anti-inflammatoires. Mais ils ne risquent pas d’être suspendus pour dopage : ils ne sont affiliés à aucune fédération. Du coup, on ne peut même pas parler de dopage ! L’expression consacrée est « abus de médicaments »...

Tendinites, entorses, ennuis gastriques

La moitié se blesse au mois une fois dans l’année. La tendinite et l’entorse arrivent en tête sur la liste des accidents. Lors des compétitions, les ennuis gastriques font des ravages. A partir de 42 kilomètres (soit un marathon), 30 % du peloton souffre de problèmes abdominaux, avec des symptômes tels que l’apparition de sang dans les selles. Ce pourcentage passe à 85 % au-delà de 100 kilomètres. « Mieux vaut être doté de solides boyaux », résume le nutritionniste spécialisé Denis Riché, auteur de plusieurs livres sur l’alimentation des sportifs. Selon le professeur Bengt Kayer, directeur de l’Institut des sciences du mouvement et du sport à l’Université de Genève, l’être humain n’est pas programmé pour courir plus de 20 kilomètres d’une traite.

« Notre médecin nous a toujours dit que courir l’Ultramarathon n’est pas bon pour la santé. Ce qui est bénéfique, c’est de s’entraîner », admet Urs Schüpbach, organisateur du Swiss Jura Marathon, épreuve par étapes qui relie Genève à Bâle (350 kilomètres en sept jours). « Si vous êtes bien portant, vous récupérerez assez vite. Mais c’est assez néfaste pour la santé », confirme Bengt Kayser. N’empêche : l’UTMB n’a jamais rencontré autant de succès. Tous les dossards ont été vendus en moins de dix heures, et il a fallu refuser des milliers de demandes. Le nombre de participants a quintuplé en cinq ans !

Les grands ultramarathons

Le terme « ultramarathon » désigne toutes les épreuves pédestres dont la distance est supérieure à celle du marathon, soit 42 kilomètres. Dans le jargon des initiés, il s’applique en particulier aux courses non-stop de 100 kilomètres et plus, souvent assorties d’un fort dénivelé.

 Les grands rendez-vous sont :

  • Ultramarathon du Mont-Blanc, 24-26 août, 163 km entre la France, l’Italie et la Suisse.
  • Grande diagonale des Fous, 19-21 octobre, 140 km à travers l’Ile de la Réunion.
  • Badwater Ultramarathon, 23-25 juillet, 217 km dans la Vallée de la Mort, en Californie (+ 55 degrés l’après-midi).
  • Trans 333, 16-25 novembre, 333 km dans le désert égyptien.
  • Libyan Challenge, 4-7 mars 2008, 190 km au départ de Madagascar.
  • Mauritanienne Race, 13 mars 2008, 200 km dans le désert mauritanien.

Voir en ligne : Le Matin Online

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