Zoom sur Asafa Powell

Encore 9’’77
« Je pense être capable de courir encore dans les 9’’7 avant la fin de la saison ». Asafa Powell avait raison, il est encore capable de le faire. Et ce, malgré une certaine lassitude physique due à une saison éprouvante marquée par son duel à distance avec Justin Gatlin, le codétenteur (pour combien de temps ?) du record du monde du 100m en sa compagnie. Un record que le Jamaïcain a égalé pour la deuxième fois en deux mois, plus d’un an après avoir signé un premier 9’’77 historique à Athènes. C’est à Zurich que Powell a une nouvelle fois déployé ses ailes pour mettre tout le monde d’accord sur la distance reine. Déjà vainqueur à Oslo, Paris et Rome, le sprinter jamaïcain est encore en lice pour remporter le jackpot de la Golden League promis à l’athlète qui remportera toutes les étapes du circuit. Deux succès à Bruxelles et Berlin et le million de dollars tombera dans son escarcelle sauf si un autre athlète avait la bonne idée lui aussi de faire le grand chelem.

Seul au monde
« Je me sentais bien ce soir », a confié Powell, en tête de la course du début à la fin en Suisse. Vainqueur devant les Américains Tyson Gay, auteur du meilleur chrono de sa carrière en 9’’84, et Leonard Scott (9’’97), le sprinter de 23 ans confirme qu’il est bien le meilleur sur 100m. D’autant plus que son principal concurrent au titre d’homme le plus rapide du monde, Justin Gatlin, a été convaincu de dopage à la testostérone le mois dernier. Capable d’égaler son propre record du monde malgré une forme loin d’être optimale et une préparation perturbée par un voyage chaotique en provenance de Jamaïque dû aux menaces terroristes, Powell est le maître de la discipline et un nouveau temps référence semble plus que jamais dans ses cordes. Selon lui, il suffit juste d’« un bon échauffement et d’un bon départ ». Avant la fin de la saison ?

Quatre en course pour le jackpot
La performance de Powell a inévitablement éclipsé les autres résultats de la soirée. Une soirée qui aura vu trois autres athlètes prolonger leur rêve de jackpot en remportant leur quatrième course Golden League de la saison. Sur 400 m tout d’abord, Sanya Richards (50’’18) a décroché sa 9e victoire en 9 courses sur la distance cette année en devançant la championne d’Europe, la Bulgare Vanya Stambolova (50’’58). Chez les hommes, Jeremy Wariner a lui aussi accroché un succès de plus à sa collection mais n’est pas parvenu à passer sous la barre des 44’’ pour la quatrième fois de l’année. Le Texan a dû se contenter de 44’’20, juste devant son compatriote, Lashawn Merritt, qui a battu son record personnel (44’’34). Enfin, sur 5000 m, Tirunesh Dibaba a elle aussi enlevé sa quatrième victoire en quatre étapes de Golden League s’imposant en 14’45’’73 devant Edith Masai (14’48’’22) et Berhane Adere (14’49’’03).

Shaheen trop court
Dans les autres courses, Kenenisa Bekele a lui pris sa revanche sur le Kényan Isaac Songok, qui l’avait battu à Oslo, en signant la meilleure performance mondiale de la saison sur 5000 m (12’48’’25) tandis que Saïf Saeed Shaheen a échoué dans sa tentative de record du monde du 3000 m steeple. Le Quatari a certes gagné (en 7’56’’54) mais est resté à près de trois secondes de son record du monde (7’53’’63). Dans cette course, Bob Tahri a réalisé un beau numéro pour venir s’emparer de la deuxième place. Dans le même temps, son pote, Mehdi Baala, a également fait une belle impression. Le champion d’Europe du 1500 m avait décidé de s’aligner sur 800 m. Bien lui en a pris puisque le Strasbourgeois, 5e de la course, a signé le deuxième meilleur chrono de sa carrière sur la distance (1’44’’04). De bon augure avant de s’aligner sur 1500 m la semaine prochaine à Bruxelles.