Athlé - Che - Barber : « Pas de pression »
Publié le vendredi 4 août 2006 à 10h42min
Eunice Barber, championne du monde de l’heptathlon 1999, dit ne « pas se mettre la pression » par rapport à sa rivale, la suédoise Carolina Klüft, qui évoluera à domicile de lundi à dimanche prochains lors des championnats d’Europe à Göteborg.
Où en êtes-vous de vos problèmes à l’épaule droite ?
L’épaule va mieux mais j’ai des hauts et des bas. Quand je l’utilise beaucoup, la douleur revient et ça craque constamment. C’est au javelot que ça me dérange le plus. J’ai fait pas mal de soins pour que la douleur soit supportable mais c’est à long terme que cela peut m’inquiéter. Avoir mal tout le temps, c’est ça ma peur.
Est-ce un handicap de se présenter aux championnats sans avoir fait un seul heptathlon cette saison ?
C’est en raison de mon mal à l’épaule que l’on a décidé avec Bobby (Bob Kersee, son entraîneur, NDLR) de faire d’autres épreuves que l’heptathlon. C’était une sécurité au cas où je n’aurais pas pu participer à l’heptathlon. Mais ne pas en avoir fait, ce n’est pas un problème pour moi. L’essentiel, c’est de travailler les épreuves individuellement, notamment en sprint. Ca me permet d’aller là-bas avec une certaine sérénité et j’ai maintenant envie d’exploser.
Etes-vous impatiente de disputer ces championnats d’Europe ?
Ce rendez-vous est important car c’est la première fois que je participe à un championnat d’Europe (naturalisée française en 1999, elle était blessée en 2002, NDLR) et tous les rendez-vous pour moi sont très importants parce que je suis passionnée par l’athlétisme. J’ai la chance d’être en forme et je vais là-bas pour aller au bout. Les meilleures heptathloniennes se trouvent en Europe. C’est intéressant d’avoir une compétition de haut niveau.
Ressentez-vous une certaine pression à l’idée d’affronter Carolina Klüft ?
Je n’ai pas de pression par rapport à elle. Ce n’est pas un obstacle, c’est moi qui devrait être à mon maximum. Elle n’est pas imbattable. Les autres années où on s’est rencontrées avec Carolina, j’étais au fond du trou et je sortais toujours de blessure. Elle, elle a eu la chance d’être toujours en forme. Elle est jeune, insouciante, mais quand ça lui arrivera, elle comprendra. Déjà, pour moi, de revenir et de faire des médailles, je me suis dit "il faut vraiment avoir le feu sacré". Certaines personnes auraient pu jeter l’éponge. J’aurais pu dire "l’athlé, c’est fini" et faire du mannequinat ou du cinéma. Mais l’athlétisme, c’est ma drogue à moi. Carolina a eu sa chance, et maintenant je pense que c’est ma chance.
Craignez-vous le soutien du public à son égard ?
Je suis là-bas pour réaliser mes objectifs et après, il faut seulement que le public soit juste, comme il l’a été à Paris (lors des mondiaux 2003 remportés par Klüft devant Barber, NDLR). Il faut qu’il nous donne la possibilité de nous exprimer. Je n’attends pas d’accueil particulier. Ce n’est pas grave que les spectateurs soient chauvins. De toute façon, plus on me défie, plus je peux faire de bonnes choses. C’est un challenge contre Klüft, contre le public, mais c’est un public qui connaît l’athlétisme et qui aime la compétition. S’ils m’encouragent, tant mieux, mais l’essentiel c’est d’être dans mon élément. J’ai une force de concentration énorme. Je ferai totalement abstraction, je vais commencer avec les haies, comme d’habitude et après cela va défiler tranquillement. Je vais donner le maximum à chaque épreuve.
Où en êtes-vous de vos démêlés avec la police ?
J’ai déposé plainte, le juge va auditionner toutes les personnes concernées. J’ai l’impression de vivre dans un monde qui n’est pas humain. Je pourrai dire plus de choses quand l’instruction sera terminée. Je ferai tout pour que ma plainte ne soit pas enterrée parce que ce n’est pas uniquement pour moi, mais pour les autres dans mon cas. Je n’ai pas mis cet épisode de côté. J’ai encore besoin de soutien pour me battre. Ca m’a apporté une motivation supplémentaire, et pas seulement au niveau sportif. Je n’avais jamais eu de problèmes avec la police ou avec qui que ce soit et ça me donne une certaine conscience du monde dans lequel je vis. J’ai fait des voyages, je fais du sport mais je ne savais pas ce que pouvaient vivre les gens dans leurs quartiers. Je ressens un profond dégoût par rapport à cette histoire.
Quelle coiffure nous préparez-vous pour les championnats ?
Je ne sais pas encore. Je vais voir ma coiffeuse ce jeudi et on va voir ce qu’elle va me concocter. Je pense que je vais porter trois couleurs mais des fois j’ai une idée en tête et lorsque j’arrive chez elle, elle me dit "tiens il faut faire ça, tu peux ajouter cette couleur" et c’est comme ça que j’ai eu les cheveux bleu et blanc ou la coiffure de Tina Turner. Je lui fais confiance ».
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