Toute l’actualité des Marathons et de l’Athlétisme
vous etes ici : Accueil » Santé » Régime cétogène ou Low Carb : est-ce efficace ?

Régime cétogène ou Low Carb : est-ce efficace ?


Publié le vendredi 4 juin 2021 à 14h22min

agrandir

S’il est un régime qui est à la mode, c’est bien le Cétogène également appelée Low Carb mais en quoi consiste-t-il ? Est-il efficace ? Découvrez mes réponses concrètes avec quelques orientations simples à mettre en place. Bonne lecture.




Le régime cétogène ou régime keto (ou en anglais LCHF pour Low Carb High Fat) est un régime assez strict visant à consommer très très peu de denrées alimentaires glucidiques (comme les fruits frais crus, cuits, séchés… les féculents type pomme de terre, patate douce, pâte, riz, pain, légumineuses (pois cassés, haricots blancs, flageolets…)… et bien sûr tous les produits sucrés) et, à contrario, à ingérer beaucoup d’aliments riches en lipides (beurre, huiles végétales, fruits protéoléagineux, fromage, crème, poissons gras, œufs, charcuteries…).

Dans le monde du sport, le régime cétogène est de plus en plus couramment rencontré. Phénomène de mode ou pas le régime cétogène ? Info ou Intox ?

- Le régime cétogène (ou régime keto) : Quésako ?

Le régime cétogène est un mode d’alimentation normalement calorique au regard des besoins de l’organisme mais en qualité très riche en lipides (80 % de l’apport énergétique quotidien) et très pauvre en glucides (50 g maximum environ par jour). Ce nouvel état a pour conséquence de moduler le métabolisme tout en prévenant les sensations de faim. Le régime cétogène est un régime satiétogène, donc différent sur ce point au regard d’autres régimes d’évictions plus ou moins hypocaloriques.

- Quel est le mode de fonctionnement du régime cétogène (ou régime keto) ?

Comme son nom l’indique, le régime cétogène fait référence à la production en grande quantité (et plus que la normale) de corps cétoniques (par le foie) au sein de l’organisme. C’est cette caractéristique qui fait la base de son mode d’alimentation cellulaire en énergie. On peut retrouver donc ces corps cétoniques en importance très notable au niveau des terrains sanguins et urinaires (cela est une question de bandelette ensuite…).

Remarque : c’est à partir du foie que l’organisme produit des corps cétoniques comme l’acétone (une molécule volatile qui donne aux pratiquants de ce régime une haleine fétide caractéristique) à partir des lipides lors d’un régime cétogène, processus que l’on retrouve aussi en période de jeûne prolongé (supérieur à 24 heures).

- Les vertus médicinales du régime cétogène (ou régime keto)

Ce régime possède des vertus médicinales reconnues concernant des pathologies comme le diabète, l’épilepsie mais aussi Parkinson, Alzheimer… et certains cancers… Sur ce dernier point, pour faire simple, le fait d’apporter beaucoup de lipides et peu de glucides permet d’éviter la prolifération du cancer en affamant les cellules cancéreuses de « sucres » (celles-ci sont très demandeuses de ce substrat pour leur développement…à contrario des lipides et des corps cétoniques qui ont un effet inhibant sur ce processus d’accroissement, de multiplication cellulaire de ces dernières qui n’ont pas le potentiel enzymatique optimal pour les utiliser correctement). L’avantage du régime cétogène, en parallèle, est la limitation de la perte de masse active (notamment musculaire), car l’organisme se nourrit toujours correctement en énergie quantitativement mais différemment en qualité, ce qui est aussi une des grandes différences par rapport aux régimes à visée perte de poids à tendance hypocalorique ++.

- Mon point de vue quant à l’intérêt du régime cétogène (ou régime keto) dans le milieu du sport

Comme tout régime d’éviction, je ne suis pas pour le régime cétogène en continu sur la saison sportive. L’alimentation globale, variée et diversifiée, doit être favorisée sur le long terme car chaque aliment possède des vertus macro et micronutritionnelles qui lui sont propres.

Si ce régime a des vertus concernant la satiété (avec diminution de l’appétit), la régulation du poids, il déséquilibre l’équilibre acido-basique car acidifiant (avec toutes les conséquences au niveau des tissus que l’on connaît) et favorise une fatigue à moyen terme.

Les retours terrains sont nombreux à ce niveau. Une partie de l’alimentation est évincée (légumineuses, céréales et dérivés, fruits,…) et donc il est important d’apporter en parallèle certains compléments en fibres, vitamines et antioxydants, ce qui en chronique est non naturel pour l’organisme (cherchez l’erreur là aussi).

Néanmoins, on peut mettre en place ce genre d’alimentation de manière ponctuelle sur 1 à 2 mois maximum et revenir entre temps sur un modèle plus large »équilibré » ou trouver un intermédiaire plus souple où la part glucidique est plus importante tout en étant toujours assez bas globalement sur la ration quotidienne (les glucides peuvent être relevés à 150-200g par jour au lieu des 50g max pour le régime cétogène strict). En zappant la source glucidique, on court-circuite tout un axe énergétique qui est fortement demandé à l’effort (enzymes du métabolisme glucidique, réactions réactifs/produits non stimulées, sphère intestinale avec la flore associée perturbée quant on sait son importance concernant l’absorption, l’immunité, le comportement alimentaire, la digestion et la prévention des troubles digestifs, le transit… ). Au final, il faut savoir que l’éviction d’aliments naturels doit être intégrée lorsqu’une réelle intolérance ou allergie existe, ou si il y a un dégoût avéré pour tel ou tel aliment au niveau organoleptique. Ensuite, c’est la notion de fréquence-quantité d’apport qui est importante qui sensibilise l’organisme, notion de 48h au niveau de la mémoire cellulaire. Apporter en chronique ce qui est favorable et en ponctuel ce qui est moins bon pour l’athlète. Ceci n’engage pas l’éviction et permet la variété sans forcément l’apparition de signes cliniques/paracliniques défavorables à la performance et à la santé en général.

L’alimentation est un tout et non un seul ou quelques aliment(s), il y a des interactions entre chacun et tous se complémentent. Quand un sportif ou une sportive doit prendre des compléments alimentaires en chronique lorsqu’il fait un régime cétogène (ou autre) en prévention, de manière paradoxale, pour sa santé, je trouve cela non fondé.

Cherchez l’erreur => On évince des aliments naturels pour compléter avec des cachets ou comprimés.

Si on réduit la nutrition en se focalisant sur l’effet de la consommation isolée d’aliments corrélé à la performance, on est plus dans le cadre de la recherche analytique que de la mise en place pratique sur le terrain d’une alimentation positive pour votre organisme. Il y a des interactions et des synergies d’actions entre tous les nutriments, donc on ne peut raisonner ainsi. C’est comme si on prenait juste la relation du gluten avec la performance ou du cholestérol dans l’incidence cardiovasculaire, cela est perdu d’avance car il reste une multitude de paramètres et causes interconnectées.

Note : je vous apporte une semaine de menus cétogènes pour une plus grande facilité de mise en pratique.

- En conclusion sur le régime cétogène (ou régime keto)

Le régime cétogène reste un régime médical sorti de son contexte et diffusé de manière non sélective (comme tout autre régime) au sein de la population générale pour des personnes qui ne sont pas forcément à même de réceptionner et comprendre le message à 100 % dans son intégralité et in fine de l’assimiler. Comme tout régime, il possède des points positifs et négatifs en fonction de là où se place la personne avec ses caractéristiques individuelles et son environnement direct et indirect. C’est à ce moment précisément qu’intervient la notion de limite entre chaque individu, à savoir entre ses besoins et ses attentes.

Ainsi, je reste sur mon point de vue que la prise en charge de chaque athlète doit être individuelle. On doit intégrer de manière synergique toutes les théories et modèles qui existent pour faire sa propre « théoria » adaptée en harmonie physique, physiologique et mentale au sportif que l’on encadre => il n’y a pas de modèle standard et une seule vision de l’alimentation parfaite… Ramener tout le monde dans le même schéma est la pire des choses et démontre très souvent un manque de recul, de connaissances sur un sujet précis tel que l’alimentation, d’où les gourous, coachs « multi-casquettes » … qui appliquent sans forcément comprendre en adoptant le principe « c’est comme cela et pas autrement » (correspondant en général au parfait reflet de l’ignorance !) et qui ne prennent pas l’athlète dans son unicité propre, ses propres besoins. Il faut rester humble par rapport à l’alimentation.

- Vous souhaitez avoir un suivi alimentaire personnalisé ? Voir les plus-values

* Article publié par Nicolas Aubineau, Diététicien Nutritionniste du sport et en clinique


Voir en ligne : Nicolas Aubineau

Messages (1)

  • Le régime cétogène est très à la mode dans les sports endurance via notamment le cyclisme... L’utilisation des corps cétogènes par prise orale est de plus en plus rapportée. Toutefois cela peut être clairement contre-productif chez le sportif ! A ce titre je vous conseille un ouvrage : Micronutrition et nutrithérapie du sportif de Jérôme Manetta, Sparte éditions 2022. L’auteur de j’ai eu en cours nous offre son expertise sans l’influence des lobbies et souligne plusieurs points qui oriente l’utilisation trés spécifique de cette démarche "nutritionnelle".

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?