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Dominique Chauvelier : « Le marathon, un sport dur »

Publié le samedi 1er décembre 2007 à 05h17min

A 50 ans, Dominique Chauvelier court toujours. Le récent compagnon de route de Yohann Diniz au marathon de New York évoque ici sa passion pour une discipline qui oblige à « chercher des ressources au fond de soi-même ».

Dominique Chauvelier, combien de temps de préparation nécessite un marathon ?

Ça dépend du niveau. Pour quelqu’un qui fait déjà de la course à pied, il faut se préparer sérieusement les deux derniers mois, avec des séances spécifiques. Une personne qui fait du sport, mais sans plus, doit s’y prendre au moins six mois à l’avance. Je pense que tout le monde est capable de faire un marathon en un an. C’est uniquement une question de volonté et de persévérance.

Comment se passent les dernières semaines ?

Tout est progressif. L’idéal est de faire entre quatre et six séances par semaine lors des deux derniers mois. On fait d’abord du fractionné, puis du footing à allure rapide et enfin une grande sortie. On monte progressivement en distance pour arriver à une durée de marathon.

La nutrition joue-t-elle un rôle important ?

Un habitué ne change pas grand-chose à son alimentation alors qu’une personne qui débute peut tirer de gros bénéfices à perdre quelques kilos. Et pour chacun, les sucres lents sont le carburant indispensable. Mais la diététique intervient surtout pour le haut niveau.

Pourquoi ne courre-t-on que deux marathons par an ?

En faire plus d’un, c’est déjà pas mal. Dans un marathon, on se sent bien les trente premiers kilomètres mais on se « rentre dedans » moralement et physiquement dans les dix dernières bornes. Il faut chercher des ressources au fond de soi-même pour accomplir un effort de trois, quatre voire cinq heures pour certains. Ça occasionne des microtraumatismes et, dans les deux semaines qui suivent, on ressent toujours un contre-coup physique et psychique. A ce moment-là, il vaut mieux mettre la course à pied de côté et faire d’autres activités comme de la natation ou du vélo pour se régénérer. Même pour quelqu’un comme moi qui en ait fait beaucoup.

Qu’est-ce qui fait la réputation du marathon de New York ?

C’est celui qui vient à l’esprit de tout le monde quand on évoque le marathon. D’abord parce que ce fut l’un des premiers, au début des années 1970. La mode du jogging a commencé aux Etats-Unis. Ils n’étaient qu’une centaine de fêlés au début. Puis ça n’a cessé de grandir au fil des ans et, maintenant, il y 35000 personnes au départ. Surtout, New York est une ville mythique où tout est fait pour que ça réussisse. Si j’ai un seul marathon à faire par an, c’est celui-là.

En quoi est-il différent des autres ?

Tout y est grandiose et gigantesque. Malgré mes 50 balais, je retombe à chaque fois en enfance. Je suis comme un gamin, à tout regarder avec des grands yeux. Dès le départ, il y a des files de gens qui vous encouragent avec une joie de vivre unique. Les personnes qui économisent et font des sacrifices pour le faire n’en reviennent qu’avec des bons souvenirs. En un mot : on en a pour son argent.

Comment expliquez-vous les difficultés du haut niveau en France ?

C’est sociologique. Tous les pays d’Europe de l’Ouest connaissent les mêmes problèmes. Beaucoup de gens courent mais il n’y a plus de marathoniens français, allemands ou anglais sous les 2h20’. C’est un sport dur, dans lequel les jeunes n’ont plus envie de s’investir. Sans jouer à l’ancien combattant, on est en pleine génération Playstation et McDo. Les gens veulent tout, tout de suite. Et du fun, pas de la dureté.

Que faire pour relancer l’intérêt pour cette discipline ?

Ça se passe dès l’école. Il y a des établissements scolaires où on ne fait même plus courir les gamins. C’est tout un problème de fond, qui implique forcément la Fédération aussi.

Peut-on voir un Français bien figurer aux Jeux Olympiques de Pékin ?

Une fille (Christelle Daunay) est qualifiée parce qu’elle a fait 2h28’ au marathon de Paris. Avec ce temps-là, elle sera juste sélectionnée mais pas compétitive. Chez les hommes, il faut faire 2h11’ pour obtenir son billet. Et, hormis naturalisation d’un étranger, il n’y aura même pas d’engagé. On est un peu au creux de la vague…


Voir en ligne : Sport 365

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