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Entretien avec le double champion du monde de marathon, Jawad Gharib


Publié le mercredi 5 décembre 2007 à 13h12min

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Double champion du monde du marathon lors des éditions de Paris et de Helsinki, Jawad Gharib caressait l’espoir de ravir une troisième médaille d’or d’affilée lors des Mondiaux d’Osaka. Ce qui aurait été un exploit jamais égalé par aucun marathonien.




Malheureusement, les choses se sont passées autrement, puisque Jawad Gharib a contracté une blessure juste avant le coup d’envoi de ces championnats du monde d’athlétisme en plein air. Il se soigne depuis à Munich et compte bien revenir au-devant de la scène. Et comme principal objectif au titre de la prochaine saison, il lorgne la distinction au prestigieux marathon de Londres.

Comment vous vous sentez après avoir raté les Mondiaux d’Osaka ?

Cela a été une vraie déception, car je me suis bien préparé pour cette échéance mondiale. Je voulais battre ce record et avoir trois médailles d’or consécutivement aux Mondiaux d’athlétisme. Je sais qu’on comptait beaucoup sur moi pour que le drapeau marocain soit hissé une autre fois, mais la blessure m’en a empêché. Mais je suis du genre qui ne lâche jamais prise. Je m’en suis remis rapidement et maintenant je me soigne. Je vais mieux et je m’entraine sous les conseils de mes médecins. D’ailleurs, je me rends à Munich pour un dernier contrôle que j’espère positif. Les spécialistes de l’équipe du Bayern m’ont rassuré sur mon cas et je retournerai aux entraînements bientôt. De nos jours, la médecine sportive a beaucoup évolué en Occident, ce qui pousse beaucoup de nos athlètes à préférer se soigner ailleurs même si nous avons de grands spécialistes en la matière.

Mais malgré cette blessure vous avez couru quand même !

Oui, j’ai couru toujours en concertation avec mes médecins. Courir c’est mon gagne-pain. De quoi vivre si je ne cours pas ? De plus j’ai une famille à Khénifra, j’ai des obligations que je dois honorer. Mais je n’ai couru que deux fois après avoir raté les Mondiaux d’Osaka. J’ai participé à une course au Portugal où je me suis classé toisième, sans forcer, une manière de garder le contact avec la compétition et tester les soins que j’ai eus en Allemagne. Puis après, j’ai couru un marathon de renom, celui de Chicago où je me suis classé second. J’ai fait jeu égal avec mon adversaire et je n’ai perdu que dans les derniers mètres en raison de cette blessure. Je pense que suite au contrôle médical, vous entendrez parlez de moi car je veux prendre ma revanche sur cette malchance d’Osaka. Pour ce faire, il me reste les grands marathons pour prouver que je suis toujours sur le circuit.

Quels sont vos projets pour la prochaine saison IAAF ?

D’abord, je vais me rétablir bientôt de cette blessure et ensuite me consacrer à préparer un grand marathon, celui de Londres en avril. Cela me tient à cœur, car je voudrais remporter cette magnifique course. C’est toujours un grand plaisir de courir dans la capitale anglaise. Cela demandera beaucoup d’énergie et d’assiduité mais je me préparerai sérieusement afin d’offrir cette victoire au public marocain à qui je n’ai pas pu offrir une médaille au Mondial japonais.

Et le dopage ?

C’est une calamité du sport d’aujourd’hui. Je n’ai jamais touché à ces produits et je compte toujours sur mes moyens dans l’éthique du jeu. C’est d’abord une triche, ce qui est contraire à l’esprit sportif et olympique. Ensuite, c’est un danger pour la santé du sportif. Il est du ressort des responsables du sport international de lutter sévèrement par tous les moyens contre ce fléau. C’est difficile puisque les laboratoires qui fabriquent ces substances ont toujours une longueur d’avance sur les contrôleurs. En parallèle, il faut sensibiliser et prévenir au sein des jeunes sportifs. Mais ce qui intrigue, c’est que ce sont les athlètes des pays développés qui utilisent le plus souvent ces produits dopants même s’ils ont les moyens de gagner sans faire appel à la triche.

Quelle évaluation faites-vous de l’athlétisme national ?

Il est certain que notre athlétisme passe par une période de vaches maigres. Une crise de résultats s’est installée. On manque de relève, mais je suis sûr que c’est une question de temps. Nous possédons une pépinière qui donnera ses fruits dans un proche avenir. Pour ne plus tomber dans ce vide, je crois qu’il faut restructurer les Ligues et le Centre national pour avoir une continuité dans les performances. L’arrivée de Nawal El Moutawakil à la tête du ministère de la Jeunesse et du Sport sera bénéfique dans ce sens.

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