Le Tout Beyrouth a vibré au rythme de son marathon
Publié le mardi 8 décembre 2009 à 05h23min
Toute la ville de Beyrouth a vibré, dimanche, l’espace de quelques heures, au rythme de « son » marathon. En effet, bravant le temps pluvieux et froid, quelque 33000 participants (au premier rang desquels se trouvaient le président de la République ainsi que le Premier ministre) se sont alignés pour le départ des différentes courses, rendant cette manifestation le plus grand évènement sportif jamais organisé sur le territoire libanais.
Si le président de la République, Michel Sleiman, s’est contenté de donner le coup d’envoi des 10 km « Fun Race », le Premier ministre, Saad Hariri, a, lui, bel et bien couru cette course qui s’est déroulée dans une ambiance bon enfant. De nombreuses personnalités ont également participé à la course, notamment le ministre de l’Intérieur, Ziyad Baroud, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Ali Abdallah, le ministre de l’Environnement, Mohammad Rahhal, le député Nadim Gemayel. Haïfa Wehbé assurait de son coté la touche glamour à l’évènement. Comme chaque année, la course 10 km « Fun Race » a regroupé des ONG qui brandissaient des panneaux pour leurs causes respectives, des comités d’entreprise affichant des slogans divers, des militants de Greenpeace, des représentants du centre de Khiam contre la torture, des activistes d’une association de lutte contre les mines dans le Sud, etc...
Des déguisements plus ou moins saugrenus ont complété ce tableau coloré et festif. Trois heures plus tôt, les marathoniens prenaient, eux, le départ de la principale course qui sillonnait sur 42,195 km une grande partie de Beyrouth. En plus des éléments qui font le charme habituel de la capitale libanaise, les participants se voyaient proposer un intéressant parcours, serpentant les rues de Beyrouth et sa banlieue, à partir de l’avenue Jamal Abdel Nasser, puis Tayyouneh, Omar Beyhum, les avenues Hamid Frangieh, Imam Khomeiny, Imam Sadr, Hadi Nasrallah, Béchara el-Khoury, Abdallah Yafi, ensuite Galerie Semaan, rue Gharios, rue de Damas, Chevrolet, Youssef el-Hayek, Marché du dimanche, corniche Pierre Gemayel, la rue d’Arménie, la rue St-Joseph, la route côtière, Zalka, Jal el-Dib, la Marina Dbayé, pour finalement retourner au point d’arrivée, prévu à la place des Martyrs.
Mainmise éthiopienne
Une ligne d’arrivée qui, précisément, a réservé quelques surprises sur le plan des résultats, dans la mesure où l’Éthiopien Mohammad Hussein remportait l’épreuve devant le Kényan Eston Ngiar et son compatriote Abraham Belete. Déjà en tête à mi-course, Hussein s’est imposé après une impressionnante échappée en solitaire, pulvérisant au passage d’une poignée de secondes, avec 2 heures 16 minutes et 13 secondes, le record de l’épreuve qui était de 2 h 17 min 04 sec. Par un temps pour le moins grincheux, qui ne favorisait pourtant pas les participants des pays équatoriaux, le trio de tête africain avait faussé compagnie au peloton de suivants à quelques kilomètres de l’arrivée, mais Hussein prenait le meilleur sur ses camarades d’échappée pour terminer en première position avec deux minutes d’avance sur Ngiar et Belete, qui franchissaient à leur tour la ligne d’arrivée presque main dans la main.
Même ordre d’arrivée des nations chez les dames où l’Éthiopienne Mihret Begna décrochait la première place devant la Kényanne Jakline Nayngeri. L’Éthiopienne Sisay Arsedi complétait le podium.
La malchance de Maalouf
En handisport, l’Allemand Viko Merklein, 32 ans, a remporté la course devant le Britannique Robert Wickam et le Libanais Edward Maalouf. Merklein qui s’était classé deuxième en 2008, derrière Maalouf, a profité cette année de la malchance du Libanais qui a crevé un pneu au km 14. L’infortuné libanais a exprimé sa déception à l’issue de la course. « Tout allait bien jusqu’au km 14 où j’ai eu la malchance de crever un pneu. J’ai essayé de continuer tant bien que mal jusqu’au km 28, puis j’ai été forcé de m’arrêter pour changer la roue ». Autant dire que la course était perdue pour le champion libanais qui a souligné au passage le « mauvais état des routes ».
Awada et Nehmé en vedette
À part Maalouf, aucune performance de choix n’est à signaler du côté local, d’autant plus que Hussein Awada, premier Libanais à rejoindre l’arrivée, a couru en un temps de 2h33’29’’, soit quatre minutes de plus que son temps de l’année passée. Le deuxième libanais, Omar Issa, enregistrait un chrono de 2h33’58’’, devançant de peu Daoud Moustafa.
Résultats en dents de scie également côté dames, même si Maria Pia Nehmé, fidèle à elle-même, se plaçait première devant Elga Trad et May Zeidan. Maria, qui a signé un temps de 3h18’21’’, a amélioré son temps de l’édition précédente de deux minutes. Elga Trad a décroché une magnifique deuxième place derrière Nehmé en 3h21’17’’. La troisième libanaise, May Zeidan a signé un chrono de 3h39’41’’.
La Palme d’or au BMA
Finalement, la Palme d’or de ce marathon revient incontestablement à la société organisatrice BMA (Beirut Marathon Association), qui a accueilli plus de 33000 participants de 73 pays, dans une atmosphère de fête, de convivialité et de respect. Encore une fois, May el-Khalil et son équipe ont réussi leur formidable pari issu d’un rêve qui a commencé il y a sept ans. Chapeau donc aux organisateurs, aux membres de la Croix-Rouge, aux Forces de sécurité intérieure et à l’armée libanaise, ainsi qu’aux bénévoles de tout poil qui ont su, le temps d’une journée, réunir les Libanais, toutes tendances politiques confondues. Reste à l’État de mettre la main à la pâte et surtout à la poche, pour l’édition 2010. En effet, sur le plan de l’organisation, le marathon de Beyrouth n’a plus rien à envier aux grandes villes organisatrices de ce genre de manifestations (New York, Boston, Londres, Paris, Berlin...). Par contre, il faudrait impérativement revoir à la hausse le pactole du vainqueur (3000 dollars actuellement). À titre de comparaison, le vainqueur du marathon de Boston empoche la bagatelle de 500000 dollars. On n’en demande pas tant à l’État libanais, mais un effort pour la prochaine édition serait le bienvenu et aurait pour conséquence directe d’attirer les grands noms du marathon international. Le sport libanais mériterait bien ce genre de consécration.
– Podium Marathon Hommes
- Hussein Mohammad (Éthiopie) : 2h16’12"
- Eston Ngiar (Kenya) : 2h18’26"
- Abraham Belete (Éthiopie) : 2h18’34"
– Podium Marathon Femmes
- Mihret Begna (Éthiopie) : 2h42’41"
- Jackline Nayngeri (Kenya) : 2h43’24"
- Sisay Arsedi (Éthiopie) : 2h44’
– Podium Marathon Libanais
- Hussein Awada (Armée libanaise) : 2h33’29"
- Omar Issa (Armée libanaise) : 2h33’58"
- Daoud Mustafa (Armée libanaise) : 2h37’23"
– Podium Marathon Libanaises
- Maria Pia Nehmé : 3h18’21"
- Elga Trad : 3h21’17"
- May Zeidan : 3h39’41"
– Podium 10 km Hommes
- Chitan Carsikhe (Turquie)
- Henri Kabrono Kirwa (Kenya)
- Mahmoud Kamel (Irak)
– Podium 10 km Femmes
- Inaam Khazaal (Irak)
- Melissa Rizk (Liban)
- Eva Brand (Allemagne)
– Participants sur chaise roulante
- Viko Merklain (Allemagne) : 1h18’19"
- Robert Figman (Angleterre) : 1 h18’21"
- Édouard Maalouf (Liban) : 1h26’37"
– Participantes sur chaise roulante
- Monica Bodlice (Pologne) : 1h49’28"
- Monica Siligovska (Pologne) : 2h03’01"
* Article publié par Makram Haddad
Voir en ligne : L’Orient Le Jour
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