Leslie Djhone : « Entendre deux fois la Marseillaise »
Publié le samedi 5 août 2006 à 14h22min
Les choses sérieuses débuteront dès lundi à Göteborg pour Leslie Djhone. Le quarter miler français, 1er Européen sur 400 m, tentera de franchir sans encombre le cap des séries, 1er obstacle sur sa route vers l’or européen.
Comment se sont passés les quelques jours séparant votre sortie aux « France » de votre départ pour Göteborg ?
Mes derniers jours se sont bien passés. Après les France, je me suis bien entraîné pour garder la pression en essayant de ne pas trop m’user.
Après une année 2005 problématique, comment avez-vous vécu ce début de saison estivale ?
Je suis parti dans l’inconnu. Pour François (Pépin), ma course la plus aboutie, c’est celle des France, la plus linéaire, en plus j’étais seul.
Vous évoquer les « France », une course à l’issue de laquelle tout le monde pensait que vous alliez battre le record national...
Je sais mais ce n’était pas facile. J’étais au couloir 6 et, après 200 mètres de course, je me suis retrouvé tout seul. Je n’ai pas l’habitude de cette situation. Peut-être qu’avec le couloir 4, j’aurais pu faire quelque chose. Mais, je ne vais pas cracher dessus. Je fais 45"10 à l’arrivée, c’est bien. Le plus important pour moi maintenant, c’est de faire moins de 45 aux « Europe » pour la finale.
Comment appréhendez-vous ces championnats d’Europe pour lesquels vous faites figure de favori sur 400 mètres ?
A Göteborg, les compteurs seront remis à zéro. Je vais oublier ce que j’ai fait avant. Ce n’est pas toujours confortable d’arriver en favori. La finale sera dure avec Marc (NDLR : Raquil). Nous nous connaissons très bien. On voudra se jauger mais il va être nécessaire de regarder plutôt ce qui se passe autour parce que les autres voudront nous écarter du podium. Mes concurrents principaux en finale seront Marc et les anglais (notamment Tim Benjamin) car ils sont capables de sortir une grosse perf à n’importe quel moment.
Comment jugez-vous votre duel avec Marc Raquil ?
Il ne faudra pas oublier qu’il y a huit gars au départ. Je sais que si je dois suivre son rythme au départ, ça n’ira pas. Avec François, on a décidé que, quelle que soit la course, j’adopterai la même attitude, à savoir faire le même 300 m à chaque fois. Après, je verrai s’il faut accélérer ou ralentir. Je pourrais partir un peu plus lentement afin de mieux terminer, c’est une possibilité que l’on a envisagée.
Nourrissez-vous des appréhensions à l’approche de ce rendez-vous ?
Ne pas se blesser, c’est la seule chose qui me fait peur, je touche du bois. Après, tout ce qui m’importe c’est d’aller en finale et ramener l’or. Je ne vais pas me mettre de pression supplémentaire ou penser que je pourrais peut-être avoir une baisse physique comme à Helsinki en 2005. Surtout ne pas penser à ça, sinon, on ne fait plus rien.
Qu’est-ce que cela change d’arriver en Suède avec le statut de meilleur performeur européen ?
Je ne vais pas dire que ça ne me plaît pas, car cela veut dire que je vais bien. Mais je sais à quoi m’attendre. Dès les séries, il faudra être costaud par rapport aux autres qui seront encore plus motivés que d’habitude.
Pensez-vous que ce soit le moment idéal pour décrocher le titre ?
Sûrement, c’est peut-être mon année pour l’or car en 2007 aux mondiaux, si Wariner continue comme ça... Mais derrière, il y aura de la place. Pour Göteborg, les statistiques montrent que cela devrait se jouer avec Marc et les britanniques mais méfions-nous des surprises.
Quelle serait la course rêvée pour ces « Europe » ?
Il n’y en a pas ou si, la vraie course de rêve, c’est de partir et arriver à fond. Mais je ne crois pas que l’organisme en soit capable ! Il faut que je fasse une course linéaire. Mais je ne me fixe pas de temps de passage aux 200 mètres ou quoi que ce soit d’autre. Rendez-vous le 9 août !
L’année passée a été mouvementée. Vous avez un temps pensé vous expatrier aux Etats-Unis avant de réintégrer le groupe Pépin. Pourquoi ?
Je l’aurais fait dans de mauvaises conditions. Je ne pouvais pas tout remettre en cause, notamment le travail avec François, pour deux saisons très moyennes. Cela fait 8 ans que je travaille avec lui. Et si j’ai été mauvais, je suis aussi responsable à 80 %. Aux Etats-Unis, ils bénéficient de bonnes écoles et aller faire un stage pour voir ce que font les meilleurs spécialistes du 400, ça ne peut pas faire de mal.
Vous allez également vous aligner au départ du relais. Avec quelles ambitions ?
En ce qui concerne le relais, ce n’est pas compliqué : on veut gagner, on veut être champions d’Europe. Par rapport à 2003, je pense que le groupe est plus fort car plus étoffé au niveau des temps. Nous sommes trois capables de faire moins de 46". En tout cas, j’aimerais bien que la Marseillaise retentisse deux fois pour moi !
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