Leslie Djhone : « Je ne suis pas revanchard »
Publié le vendredi 14 novembre 2008 à 07h47min
On avait quitté Leslie Djhone sur une 5 ème place rageante en 45"13 à Pékin, en finale du 400 m. Tout près d’un podium qui ne lui aurait sans doute pas échappé sans une blessure dès les premiers mètres de course. Près de trois mois plus tard, l’élève de François Pépin a tourné la page, le regard déjà tourné avec gourmandise vers la saison 2009. Sa lésion à la cuisse droite n’est plus qu’un mauvais souvenir. Et, après deux ans sans compétition hivernale, il sera au départ de deux 300 mètres en février, lors du meeting de Liévin (10 février) puis lors du Meeting SEAT (13 février), au Palais Omnisports de Paris-Bercy. Interview.
Leslie, on vous a quitté sur une blessure en finale olympique. Comment allez-vous aujourd’hui ?
Ça va, je me porte bien. J’ai repris l’entraînement le 6 octobre alors que la date prévue était le 15 octobre. Mais j’avais trop envie de recourir. Ma lésion de sept centimètres à la cuisse droite n’est plus qu’un mauvais souvenir. Quand je vais vite, je sens encore un petit quelque chose. Mais c’est normal. Je mets l’accent sur le renforcement musculaire avec un travail de gainage à côté des séances. J’essaye de bosser ça. Ce sera un petit « plus » cette année.
Quelles sont les sensations à l’entraînement ?
Comme lors de chaque reprise, je ne suis automatiquement pas au mieux. Mais il faut en passer par là. Il n’y a pas à aimer ou ne pas aimer cette période. Elle est déterminante pour la suite de la saison car c’est le premier étage de la pyramide. Elle donne les bases physiques nécessaires pour être performant toute l’année avec un retour aux fondamentaux. L’athlé, c’est déjà assez difficile comme ça. Si on zappe cette préparation, c’est encore plus dur.
Vous venez de partir en stage avec votre groupe d’entraînement…
Je suis à Vittel pour une dizaine de jours puis j’y retournerai environ pour la même durée début décembre. C’est un stage que l’on fait chaque année. Il y a une salle donc on va essayer de l’utiliser. Mais on va bien sûr travailler en priorité le foncier. Le groupe a pas mal bougé cette année. Il y a quatre ou cinq nouveaux athlètes dont Matthieu Lahaye et Christiane Mendy. Former un vrai groupe est toujours important. Chacun a quelque chose à apporter aux autres.
Avez-vous prévu de courir en salle cet hiver ?
Oui, j’ai deux courses au programme en février, à Liévin et Paris Bercy. A chaque fois sur la même distance : 300 mètres. Ça fait deux ans que je n’avais pas participé à la saison indoor. J’ai décidé de courir en compétition surtout pour sortir du quotidien et de la routine. En fait, pour m’amuser et m’éclater. Mais je ne pense pas que ça va modifier mon entraînement car je prendrai le départ de ces deux courses sans préparation spécifique.
Pourquoi le 300 mètres ?
Il y a moins de risques que sur 200 m (je touche du bois !) et ça laisse moins de traces qu’un 400 m. C’est une distance intermédiaire. De toute façon, je sais quels sont mes principaux objectifs.
Avec du recul, quel bilan tirez-vous de votre saison 2008 ?
Je sors un peu frustré de cette saison. Je pense que j’ai tout fait pour être au top aux Jeux olympiques. J’avais bien préparé les choses mais, comme on dit, ce sont les aléas du sport. J’ai quand même eu la chance de pouvoir m’exprimer en finale tout en restant sur ma faim. Une fille comme Adrianna (Lamalle) s’est préparée et n’a même pas pu aller à Pékin.
Etiez-vous plus fort qu’en 2007, l’année de votre record de France (44"46) ?
Je pense que j’étais mieux qu’à Osaka. Ça se voyait par rapport à mes entraînements et à ma demi-finale. Lors de cette course, j’y allais pour gagner. C’est toute ma mentalité qui a changé.
Serez-vous revanchard en 2009 ?
Non, pas revanchard. Pékin, c’est du passé. Au contraire, il ne faut pas garder de la rancœur. Je repars sur mon travail sans oublier les fondamentaux. Je reprends avec les crocs pour la saison estivale. J’ai envie de faire quelque chose.
On pense bien sûr à un podium…
C’est vrai qu’il y a ce podium qui se défile un peu ! Depuis quelques années, je participe à toutes les finales mondiales. Mais je suis arrivé à un stade où je ne peux plus m’en contenter.
Ça doit être rassurant de voir qu’il n’y avait pas besoin de descendre sous les 44" pour être sur le podium à Pékin, non ?
En fait, les demi-finales sont désormais plus relevées que la finale. C’est dû au mode de qualification qui est tellement dur. Tout le monde est obligé d’aller à fond excepté les deux « gros » (ndlr : LaShawn Merritt et Jeremy Wariner). Encore qu’il y en a un des deux qui a fini par perdre ses moyens… Tout le monde a donc sa chance en finale. Car c’est celui qui a récupéré le mieux de la demi-finale qui l’emporte.
* Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer
Voir en ligne : FFA
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