Linda Ferga-Khodadin : « Je veux revenir plus forte »

Linda Ferga, comment allez-vous après votre grave blessure à un tendon lors des derniers mondiaux ?

Ça va mieux. Même s’il s’agit d’une progression assez lente, cela fait toujours du bien de progresser. Lors de mes derniers tests, j’ai pu constater un déficit au niveau de mon amplitude. Maintenant, je sais sur quoi travailler pour revenir à mon meilleur niveau.

On imagine également que psychologiquement, ce retour progressif doit vous faire du bien...

En effet, aujourd’hui, je peux envisager une saison estivale, alors qu’avant, c’était un peu plus difficile. Les choses se dessinent plus clairement et c’est très agréable.

Avez-vous réussi à effacer totalement la déception des mondiaux ?

Non, j’ai toujours autant la rage en y pensant. J’étais vraiment très très en forme. C’était ma meilleure saison et j’ai été très déçue d’arrêter là-dessus. C’est toujours présent dans mon esprit. Aujourd’hui c’est d’ailleurs ce qui me permet de me bagarrer à chaque entraînement ou à chaque séance de rééducation. Je veux revenir à mon ancien niveau, voire plus forte.

Où en êtes-vous par rapport aux automatismes ?

Les automatismes reviennent petit à petit. J’ai un peu perdu techniquement, mais c’est normal. Je n’ai pas encore récupéré 100 % de ma force dans mon mollet. Mais une fois que la force sera là, tout devrait rentrer dans l’ordre. Je me dis qu’il me reste encore trois mois pour être top. Mon objectif est en effet les championnats de France pour être dans la sélection européenne.

Comment s’est passé votre hiver ?

Aux mois de novembre et décembre, j’ai travaillé sur du renforcement. A la fin de décembre, j’ai reçu le feu vert pour reprendre le footing. C’est ce que j’ai pu faire en janvier lors de notre stage aux Canaries. A cette occasion j’ai même pu faire un peu de haies et j’ai continué les haies à mon retour à l’INSEP. Le 13 février, j’ai repris l’entraînement normal. Ce qu’on fait après une coupure d’un mois en novembre, et bien moi, je le fais en février.

Vous évoquez le 13 février, on sent à la précision de la date que ce moment a été très important...

C’est surtout la date du 12. J’ai eu ma rupture le 10 août 2005 et j’ai été opérée le 12. Les chirurgiens m’avaient parlé de six mois et le 12 février était vraiment un cap à franchir. C’est en effet une date clé pour moi.

Vous êtes partie avec votre groupe d’entraînement pour une tournée aux Etats-Unis. Pourquoi avoir avancé cette date de stage ?

Nous avons fait une grande tournée américaine que nous programmons d’habitude au mois de janvier. Cette année nous sommes partis en avril pour bénéficier de meilleures conditions climatiques. Surtout, nous avons remarqué que les américains, jamaïcains, bahaméens font des supers chronos au mois d’avril. Nous avions envie de tenter cette expérience.

A cette occasion, vous poursuivez l’aventure avec un récent champion du monde, Ladji Doucouré...

Cela fait quatre ans que je travaille avec lui et rien n’a changé. Tout le monde pense que le fait d’avoir un champion du monde dans le groupe change quelque chose. Mais Ladji reste le même et continue à faire ce qu’il a à faire. Je le côtoie depuis plusieurs années, maintenant je pense que pour les jeunes du groupe, ça leur donne un peu d’élan et un supplément de motivation pour réussir au très haut niveau.

Peut-on espérer vous voir lors du meeting de Fort-de-France 29 avril prochain ?

Pas sûr. Individuellement, je pense me concentrer sur les Interclubs qui commencent le 6 mai.

A quelques mois de la nouvelle saison estivale, avez-vous fait de la Golden League un objectif prioritaire de votre saison ?

Cette Golden League rassemble les meilleurs. Tout le monde veut la courir car on sait qu’il s’agit d’un super niveau. C’est vrai que les deniers meetings au Stade de France m’ont particulièrement réussie puisque j’ai fait trois podiums. Je verrai par rapport à ma progression. Je ne sais pas encore si je pourrais y participer, mais une chose est certaine, j’ai vraiment envie de le mettre sur ma liste de compétition.

Surtout qu’à chacune de vos apparitions à Paris, vous êtes une des meilleures représentantes françaises. Ce meeting a-t-il une saveur particulière ?

Nous avons le public avec nous. Ça fait chaud au cœur de voir tous ces encouragements. En plus à chaque fois que je rentre sur ce stade, ça me donne l’occasion d’effacer ma déconvenue des championnats du Monde 2003 où j’avais été éliminée pour un deuxième faux départ. Je préfère montrer une image où j’ai le sourire.