Marathon d’Azay-le-Rideau : Même les meilleurs ont souffert

Vous verrez, ce sera plus facile à l’envers : c’était l’affirmation des organisateurs sur la plaquette d’inscription. Et donc la raison de la modification du parcours du marathon d’Azay-le-Rideau, pour sa douzième édition. Voilà, en tout cas, qui partait d’un bon sentiment.
Mais ce n’est que sur le terrain qu’on mesure la réalité des choses. Et ceux qui ont couru dimanche n’étaient pas d’un avis unanime sur la question. A commencer par le vainqueur, Hassan Oulmyr. Le marocain de l’ASFAS (Fleury-lès-Aubrais/Saran), deuxième l’an passé en 2h31’, derrière Mustapha Berri, jurerait plutôt du contraire : « J’ai couru tranquille jusqu’au château d’Ussé, à un rythme de 3’35’’ au kilomètre. Mais, après avoir fait la bise à la Belle au bois dormant, j’ai connu l’enfer dans la deuxième partie ».
C’est, en effet, très éprouvé que le marocain a terminé son marathon. Dans un temps de 2h45’59’’, supérieur de près d’un quart d’heure à celui qu’il avait réalisé en 2004. Mais, à l’évidence, la chaleur explique pour beaucoup sa contre-performance. Même si Hassan assure qu’il a l’habitude de courir par des températures de 42° à 45°. Or, chacun sait qu’on voit mal les choses quand on n’est pas bien.
En tout cas, Vital Boscherie (US Métro Paris), arrivé deuxième près de six minutes plus tard, reconnaissait qu’il avait fini son marathon scotché sur le bitume : « Et, pourtant, j’étais parti prudemment. Je savais qu’Oulmyr était plus fort que moi et je l’ai laissé partir dès le cinquième kilomètre. Il n’empêche que, sur la fin, avec la chaleur, je n’avançais plus ».

Pas de doute : plus que le parcours, qui reste accidenté dans un sens comme dans l’autre, c’est la canicule qui a fait le gros des dégâts. Contribuant à créer des écarts substantiels entre les coureurs étalés très rapidement sur plusieurs kilomètres. Accentuant d’ailleurs la pénibilité pour ceux qui se sont retrouvés isolés.
Un isolement qu’ont su éviter certains, comme Bernard Boué (ASPO) et Jean-François Beaugillet (ASL Michelin) qui ont couru groupés avant de s’expliquer sur la fin, au sprint dans les derniers mètres, preuve d’une certaine « fraîcheur ».
De la fraîcheur, Catherine Rougerie (Limoges EC), première féminine (et excellente 32 ème au scratch), en avait relativement, elle aussi. Spécialiste des 100 kms, elle avouait avoir plus souffert de la chaleur que du parcours, mais sans plus : « J’ai eu le temps d’apprécier le paysage : ce marathon est superbe. Le château d’Ussé, c’est magnifique. J’ai un peu moins goûté la visite du musée Dufresne, mais c’est parce que j’étais mal ». Catherine disputait là son premier marathon du Val de Loire. Elle a fêté avec trois jours d’avance l’anniversaire de ses 40 ans. Comme Sébastien Ferdoile (ASPTT) aura fêté avec quelques jours de décalage son mariage avec Caroline.
Tous les arguments sont bons quand on court un marathon. Parce qu’il n’est pas une épreuve comme une autre. On s’y prépare longtemps à l’avance et on la savoure d’autant plus fort quand on est dedans. Ce qui explique aussi que, malgré la chaleur, il n’y ait pas eu de grosses défaillances et finalement assez peu d’abandons. Une soixantaine tout de même sur les 420 partants, mais certains ont été mis hors délais : 6h10’ pour le dernier, bien que méritoire, c’était déjà beaucoup.

La Pomme-Poire, quant à elle, n’avait pas connu de problèmes de même nature : 484 partants, 484 arrivés. Son parcours n’a pourtant rien de facile mais il est évidemment plus court : un peu moins de 11 kms. Les coureurs n’ont donc pas eu vraiment le temps de souffrir de la chaleur.
Il a beau dire qu’il a un peu coincé au 7 ème km, Hamid Belhaj (Endurance 72) a mené son affaire tambour battant (3’18" de moyenne au kilomètre) pour laisser son second, Jérémy Legout (RS Saint-Cyr) à 30". Hamid avait juste payé en partie une séance d’entraînement un peu poussée le vendredi.
La première féminine, Évelyne Grange (ES Nouzilly), terminait, pour sa part, en excellente position parmi les hommes : 54 ème, elle en a laissé près de 300 derrière elle. C’est à souligner car la Pomme-Poire, bien qu’en léger recul par rapport à 2004 (529 engagés), était, somme toute, plus relevée, tant en quantité qu’en qualité.
Un peu moins de coureurs sur la Pomme-Poire, mais plus sur le marathon : au total, l’épreuve chère au président Bernard Michelet avait réussi un score quasi identique à l’année précédente : un peu moins de 900 coureurs.
Preuve qu’elle se porte bien, bien qu’elle ne progresse plus.

– Marathon messieurs

1. Oulmyr Hassan : 2h45’59"
2. Boscherie Vital : 2h51’49"
3. Boue Bernard : 2h59’15"
4. Beaugilet Jean-François : 2h59’18"
5. Taillieu Bruno : 2h59’42"
6. Ferdoile Sébastien : 3h03’05"
7. Jan Dominique : 3h04’25"
8. Rambaud Eric : 3h06’35"
9. Duchinon Bruno : 3h09’33"
10. Rinner Pascal : 3h10’53"

– Marathon dames

1. Rougerie Catherine : 3h23’36"
2. Boussely Patricia (v2) : 3h44’27"
3. Augis Mona (v2) : 3h44’59"
4. Ridel Nathalie : 3h49’38"
5. Dubois Véronique : 3h50’26"
6. Yven Carole : 3h52’14"
7. Dagron Chantal (v2) : 3h58’20"
8. Messaousi Fatma : 4h00’54"
9. Cinturel Jocelyne (v2) : 4h06’51"
10. Cornet Géraldine : 4h07’06"

– Pomme Poire messieurs

1. H.Belhaj : 36’02"
2. J.Legout : 36’32"
3. C.Rabouan : 37’59"
4. E.Navarre : 39’30"
5. A.Achbakou : 39’36"
6. P.Robichon : 40’39"
7. L.Bourahla : 40’46"
8. J-P.Royer : 40’57"
9. O.Morin : 41’03"
10. J.Trecul : 41’38"

– Pomme Poire dames

1. E.Grange : 48’25"
2. S.Roy : 48’54"
3. S.Doucet : 50’13"
4. M.Le Toux : 52’07"
5. J.Bondu : 52’37"
6. D.Allouard : 53’57"
7. S.Roulaud : 54’15"
8. M.Burgault : 55’01"
9. V.Girault : 56’01"
10. P.Bernier : 56’03"