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Marathon de la Rochelle : En mémoire de Serge


Publié le vendredi 26 novembre 2010 à 20h34min

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Elle raconte son marathon, cinq ans après le décès de son mari, dont le nom a été repris par l’épreuve qui réunit 10000 coureurs, dimanche, à l’occasion du 20 ème anniversaire.




« Serge Vigot ». Ce nom, bien connu des Maritimes et marathoniens de tous bords, figure encore sur la boîte aux lettres du pavillon de Dompierre-sur-Mer. Dans ce cocon propre et douillet vit celle qui a partagé l’existence du président fondateur du Marathon de La Rochelle (qui fut également président du Tribunal de La Rochelle) décédé en 2005 sur les 42,195 km de Marrakech. Marie-Claire Vigot est une sexagénaire coquette, accueillante et humble. Depuis 1991, elle participe à l’essor de ce rassemblement sportif, le Marathon Serge Vigot, qui soufflera donc ses 20 bougies dimanche. « Je n’en suis pas une cheville ouvrière », précise-t-elle.

Quand arrive le dernier week-end de novembre, Marie-Claire propose néanmoins d’intégrer l’équipe de bénévoles. Son goût pour le marathon n’a pas disparu quand Serge a perdu la vie. « Sans lui, la première année a été dure. L’épreuve a pris son nom, c’est bien. Mais ça n’a toujours été facile d’entendre parler du Marathon Serge Vigot ». Une appellation nouvelle pour l’association, désormais présidée par Alain Comte. Un successeur dont le travail est apprécié par la Dompierroise : « Il a su prendre le relais. Ça roule bien ».

Toi, tu connais

Et ça court. En masse (1). Et de plus en plus vite. « En dehors des grands marathons, comme celui de Paris, ce n’est pas évident de réunir du monde, assure Mme Vigot. Mais La Rochelle a su le faire, en innovant chaque année, pas à pas. Les premiers étrangers sont arrivés des pays de l’Est. Puis les coureurs d’Afrique ont rejoint l’épreuve. Des Kenyans, des Éthiopiens… C’est devenu compliqué pour les régionaux et les nationaux ».

Très active, Marie-Claire apprécie également les joies de l’effort. « J’ai commencé la course à 35 ans, parce que Serge courrait. Une fois par semaine, je m’offre un footing pour le plaisir. J’ai notamment participé à la Sarabande de La Rochelle (5 ou 10 km réservés aux femmes, NDLR) et j’apprécie la randonnée. Mais une course annuelle représente le maximum que je puisse faire ». Ancienne adepte du semi-marathon, elle n’a essayé qu’une seule fois la plus longue distance. « Je voulais tenter le coup, pour mes 40 ans. C’était en Basse-Normandie, où nous habitions avec mon mari ». Plus exactement sur l’épreuve d’Argentan, dont Serge était le président. De quoi débarquer en Charente-Maritime muni d’un parfait CV de « repreneur ».

Marie-Claire s’en souvient parfaitement : « Plus au Sud, nous voulions trouver davantage de soleil. Nous avons donc demandé nos mutations (Marie-Claire est une professeur d’histoire retraitée, son mari était magistrat, NDLR) avant de nous installer ici, en 1989. Il y avait déjà un marathon. Je crois qu’il s’appelait pompeusement Marathon international (2). Ses organisateurs avaient la folie des grandeurs. Quand ça a capoté, il fallait prendre le relais. Des amis ont alors dit à mon mari : ’’toi, tu connais’’ ! Et il s’y est mis, avec un groupe de personnes qui courraient. Au début, ils avaient peur de ne pas rassembler beaucoup de monde, car nous en étions restés à la banqueroute de la précédente équipe ».

Il faut aimer l’ambiance

Finalement, quelque 900 coureurs ont pris le départ. Pudiquement, Marie-Claire sourit : « On peut dire que c’était inespéré. Puis ce chiffre s’est mis à grossir ». À tel point que débordent aujourd’hui les hôtels rochelais. Un faux problème puisque la solidarité joue à plein, y compris au foyer de Mme Vigot, devenue l’hôte de quelques amis coureurs. Car ce marathon demeure un rendez-vous convivial. « Je crois d’ailleurs que j’y reste pour cela, confie la Dompierroise. Si je devais prendre du recul, cela me manquerait sûrement de ne plus voir les gens de ce milieu. Pour autant, je ne me sens pas hyper impliquée… Mais nous sommes comme cela. Pour venir faire du bénévolat à la fin du mois de novembre, lorsqu’il fait bien froid, il faut aimer l’ambiance ».

Il faut aussi aimer les coureurs et leurs humeurs changeantes. « Avant le départ, ils sont souvent stressés. Il y a 15 ans, les dossards pouvaient être retirés le dimanche, juste avant la course. À ce moment-là, on s’en rendait bien compte. Mais les marathoniens remerciaient les bénévoles après la course ». Désormais, ceux-ci récupèrent leur chasuble la veille et le problème est réglé.

Anciens amis

De la distribution des affiches à la remise des coupe-vent, Marie-Claire devrait continuer à œuvrer longtemps pour la grand-messe rochelaise, placée sous le signe du souvenir ce week-end. « Je retrouverai les anciens organisateurs, qui étaient présents au tout début. Je ne sais pas s’ils répondront favorablement à l’invitation du Marathon, mais cela me ferait plaisir de les revoir, après tout ce temps ».

Ensuite, il sera l’heure de renouer avec un quotidien bien rempli, entre cours d’anglais et d’espagnol, bénévolat à la Croix Rouge et séances d’aquagym. Sans oublier de prendre le large. « J’aime les voyages. Je suis allée en Chine, mais aussi à Saint-Petersbourg, avec l’association du Marathon ». En revanche, il est une ville que la Dompierroise n’est pas prête de rejoindre. « Je n’en veux pas au marathon, car mon mari est parti en faisant ce qu’il aimait. En revanche, je ne retournerai pas à Marrakech… Cela raviverait de mauvais souvenirs ». Pour les bons souvenirs, il convient plutôt de regarder en direction de la cité portuaire.

(1) Le 20 ème Marathon de La Rochelle rassemble 10000 coureurs ce dimanche. Son coup d’envoi est donné à 9 heures du quai Maubec.
(2) En fait, il s’appelait Atlantic European Marathon.

* Article publié par Thomas Villepreux


Voir en ligne : Sud Ouest

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