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Marathon du Médoc : Nathalie Vasseur et David Antoine vainqueurs


Publié le dimanche 13 septembre 2009 à 18h01min

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Près de 9000 participants, grimés et costumés, participaient hier dans le rire et la bonne humeur à la 25 ème édition du « Médoc ». Pour l’élite, David Antoine a remporté le marathon à Pauillac dans le temps de 2h25’31". Le coureur d’Épinal devance largement Philippe Rémond, 2 ème en 2h30’27" et Mathieu Davion, le girondin. 4 ème victoire donc pour David Antoine qui renoue avec le succès après la victoire de David Ramard en 2008. Chez les femmes, Nathalie Vasseur, remporte sa 9 ème victoire en 2h49’50". La Bretonne a largement dominé Alice Régnier qui arrive 2 ème avec 3h07’05" et Magali Remonecq 3 ème en 3h11’05".




Au marathon du Médoc, il y a ceux qui font la course en tête, dents serrées et visages crispés, les yeux rivés sur la ligne jusqu’à l’arrivée. Et il y a tous les autres, le gros de la troupe, grimés et déguisés, venus s’éclater au sens propre comme au figuré sur les routes médocaines. Bagnards, flibustiers, saltimbanques, musiciens, tutus et culs nus, ils sont ainsi 8750 forçats du bitume à avoir tenter de boucler les 42,195 km d’un marathon décidément inimitable. Le « Médoc », qui célèbre son 25 ème anniversaire, avait choisi cette année l’univers du cirque comme thème de prédilection. Un choix qui a visiblement inspiré les marathoniens, à voir le nombre de clowns, de tigres et de dompteurs sur la ligne de départ.

Et c’est un cortège bigarré qui s’est élancé au signal du starter et au rythme des fanfares. Mais à peine la course entamée que l’on déplore déjà deux abandons. Haut perchés sur des talons aiguilles, deux travestis couleur rose bonbon ferment la marche sous les acclamations des spectateurs pour finir leur course une centaine de mètres plus loin... à la buvette du coin. Le « Médoc » 2009 s’annonce comme un grand crû.

Ravitaillements

Déjà 26 km d’avalés pour les premiers concurrents lorsqu’ils dépassent un nouveau point de ravitaillement animé par un groupe de rock. « De l’eau, de l’eau, du glucose », lance Joël Laffargue, bénévole depuis 23 ans sur le marathon du Médoc. « T’as pas plutôt une mobylette ? », lui lâche un concurrent un peu bravache et le souffle court. À la table d’à côté, les bénévoles haranguent les coureurs comme à la criée. Bonne humeur garantie. Eux distribuent des chips et des gâteaux apéro, ce qui ne manque pas de faire sourire bon nombre de participants. « On n’a pas beaucoup de clients, plaisante un bénévole, pour le moment. Bientôt, ils ne courront plus pour les mêmes raisons, là on aura du succès ! » Applaudissements, cris d’encouragements, ici comme sur tout le parcours, les plus beaux déguisements se voient saluer par le public installé le long de la route. « Eh, regarde ! Il téléphone même en courant ». Et Cupidon de se retourner, l’arc en bandoulière : « C’est ma dame qui s’inquiète ! »

Déjà, les pas se font plus saccadés, les sourires plus discrets. Les jambes commencent à peser pour les retardataires. « Allé, c’est le 26 ème km, ça y est, c’est fini », encourage un bénévole. « Alors viens avec nous », réplique aussitôt un clown faisant mine de l’empoigner. À quelques kilomètres de là, nouveau réconfort pour les athlètes. Ici, pas de gobelets en plastique mais des verres de Lafite Rothschild, cuvée 2006. Une dégustation appréciée par les coureurs à l’image de ces cinq amis venus de Béziers : « Nous ne sommes pas pressés d’en finir. On s’est fixé 6h30, la dernière limite. Comme ça on va pouvoir en profiter ! » À côté, une équipe de Nantais s’étire, le verre à la main. « Les premières crampes se font sentir, ça c’est le lever de coude », plaisante l’un d’eux.

Réconforts

Car c’est tout l’esprit du « Médoc » : un parcours exigeant bordé d’animations et de dégustations en tout genre. Des meilleurs crûs en passant par une entrecôte ou des huîtres, les participants y trouvent de quoi apaiser leur calvaire. Surpris, Morinishi Masao, un Japonais venu d’Osaka, n’en est pas moins ravi. « Je ne m’attendais pas à ça, explique-t-il en dégustant des huîtres à quelques kilomètres de l’arrivée, mais c’est vraiment sympa, tout l’esprit de la France ! » Sur la ligne d’arrivée, les coureurs arrivent au compte-gouttes, éreintés mais heureux d’être allés au bout de leur course. Une longue file patiente désormais devant la salle de massage. Daniel Duval, allongé sur une table, les jambes lourdes, y ressasse déjà son Médoc. À la retraite depuis à peine six mois, il s’était fixé comme nouvel objectif de terminer son premier marathon. C’est chose faite.

- David Antoine fait la passe de quatre

Il était attendu au tournant. Hier matin, au moment où le starter allait libérer les 8750 participants de cette vingt-cinquième édition du Marathon du Médoc, David Antoine se tenait non loin des premiers rangs sur la ligne de départ. Prêt à lâcher une énergie et une soif de revanche après sa relative contre-performance de l’an dernier (2 ème). Si la plupart des concurrents avaient opté pour la gaudriole et les déguisements, marque de fabrique du Médoc, lui avait revêtu un maillot jaune très pro, histoire de faire respecter son palmarès et ses qualités.

Trio de tête

Il faut dire qu’avec une pancarte de triple lauréat de l’épreuve, David Antoine n’avait pas le droit de faire de la figuration dans les rues de Pauillac. Vainqueur en 2005, 2006 et 2007, deuxième l’an dernier, le coureur de Saint-Dié avait le profil pour rafler une quatrième couronne dans les cépages du Médoc. Dès le gong donné à 9h30 précises, Antoine pris tout naturellement les devants dès les premiers hectomètres en compagnie de Philippe Rémond, neuf fois vainqueur, et de Francis Inglès. Un trio qui faisait tout de suite la différence. Si bien qu’au bout du deuxième kilomètre, il paraissait évident que le vainqueur se trouvait parmi cet aigle à trois têtes. Mais cette course à trois, partie sur un rythme effréné, pris fin au huitième kilomètre. Le chronomètre affichait 28 minutes de course, le moment pour David Antoine de passer à l’offensive. Profitant d’une légère montée lors de la traversée d’un énième château, le Lorrain allongeait la foulée et creusait très vite les écarts : « Je suis parti au train, je préfère adopter cette tactique en course pour réguler ma vitesse. Je souhaitais gagner en me faisant plaisir. La mission est doublement réussie ». 200, 300 puis 400 mètres, très vite, Antoine s’effaça de la ligne d’horizon de Rémond et Inglès. Une échappée belle qui allait s’avérer décisive.

Pas plus vite que 2h25’

Auteur d’un cavalier seul, David Antoine n’a cependant pas affolé les compteurs. « L’an dernier, j’avais fait deuxième en 2h24’. Aujourd’hui, je gagne en 2h25’31’’. C’est bien car je ne voulais pas aller plus vite que cette barre des 2h25’ pour ne pas entamer mon organisme en vue des prochaines échéances. Mon entraîneur m’aurait sûrement reproché d’être descendu sous cette barre. Là, je fais coup double, je gagne et je respecte les consignes du coach », sourit-il. Il faut dire que le Lorrain, âgé de 37 ans, triple champion de France de marathon (2004, 2005 et 2007) entend choisir ses objectifs après la déception de l’été dernier lorsqu’il avait vu les portes de l’équipe de France se refermer en vue des championnats du monde de Berlin. David entend donc ne pas louper sa saison.

Il faut être costaud

« J’ai prévu de courir trois marathons cette année, dont le prochain au printemps. En attendant, je vais me concentrer sur les semis et des 10 kilomètres, histoire de garder le rythme. Mais c’est vrai que remporter ce Marathon du Médoc me tenait à cœur. Ici, je retrouve des amis, une ambiance particulière. Et puis cette course constitue un excellent exercice pour travailler le foncier avec ce mélange de bitume et de terrains plus meubles. Il faut être costaud pour résister à ces changements incessants de conditions de course ». Et costaud, David Antoine espère encore l’être l’an prochain pour ajouter une cinquième étoile à son odyssée médocaine.

- Nathalie Vasseur évidemment

C’est un petit bout de femme, tout en muscle. Mais ce que vient de réaliser hier midi Nathalie Vasseur du haut de ses 158 centimètres est tout simplement géant. En s’imposant pour la neuvième fois consécutive dans ce Marathon du Médoc (première victoire en 2001), la Brestoise vient de mettre la barre très haut en matière de record. Et cerise sur le gâteau, à 44 ans, Nathalie a battu son record personnel sur l’épreuve en bouclant les 42,195 kilomètres en 2h49’50’’, soit cinq secondes de mieux qu’en 2007 : « Je suis satisfaite même si mon premier triomphe reste pour moi le plus savoureux. Mon objectif était avant tout de faire un bon temps. Après, la victoire était un plus. Là, je vois que je réalise les deux. Autant dire que je suis heureuse ».

19 ème du Marathon de Boston au printemps dernier, la Bretonne a gardé la condition même si elle reconnaît qu’il a fallu un petit temps d’adaptation sur ce Médoc 2009 : « Je suis partie un peu trop vite. J’ai du changer mon rythme à partir du sixième kilomètre pour ne pas puiser trop vite dans les réserves. Là, j’ai pu trouver ma vitesse de croisière et gérer tranquillement ma course ». Désormais codétentrice du record de victoire sur l’épreuve avec Philippe Rémond, Nathalie Vasseur tentera surement la passe de dix l’an prochain tellement son amour pour cette course est fort : « Le Médoc, c’est une belle histoire, pleine d’affection. J’aime cette course, cette ambiance. Ce n’est que du bonheur et je tiens à souligner pour certains qui dénigrent quelque peu l’épreuve qu’il s’agit d’un vrai marathon, sérieux et difficile ».


Voir en ligne : Sud Ouest

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